Plaque à la mémoire de Roland Gauthier, Montesson (78)

Légende :

Plaque apposée au 23 Rue Pierre Louis Guyard à Montesson (78)

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Source : © Geneanet Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Lieu : France - Ile-de-France - Yvelines - Montesson

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Contexte historique

Né le 23 mars 1898 à Paris, Roland Gauthier est domicilé à Montesson et exerce la profession d'architecte. Membre de la loge maçonnique "La Bonne Foi" (Grand Orient de France) de Saint-Germain-en-Laye, il participe à la constitution en août 1940 d'un petit groupe de résistance dit "comité des Cinq" avec les francs-maçons : René Borriès, futur maire-adjoint de Saint-Germain-en-Laye, le docteur Hubert Canale, Guy Trouvé, employé au rayon de chauffage-hydrothérapie d’un grand magasin parisien, le maire de Bougival Marcel Provost, et Maurice Vannier. Ensemble, ils décident de considérer comme nulle la dissolution de la Franc-Maçonnerie, de se réunir clandestinement et de suivre les directives du général de Gaulle. Petit à petit, le groupe s'élargit avec l’entrée d’autres membres de la même loge, de diverses loges voisines et de « profanes » dont Marcel Roby, professeur de mathématiques au lycée de Saint-Germain, et l’architecte Henri Robbe.

Le contact avec les services de renseignements britanniques est trouvé assez rapidement par le secrétaire de l’Atelier, Maurice Vannier, un ingénieur à la Société parisienne pour l’Industrie des Chemins de Fer et Tramways Electriques. L’activité résistante de la loge est donc d’abord coordonnée par l’Intelligence Service. Puis, en 1941,Vannier entre en relation avec le groupe de Résistance créé par l’industriel Maurice Ripoche ultérieurement nommé Ceux de la Libération. Il peut alors obtenir une liaison directe avec le Comité français de Londres sans passer par les services britanniques. Leur activité principale se concentre sur le renseignement.

Le 11 novembre 1942, Marcel Roby est arrêté par la Gestapo puis déporté à Buchenwald. En mars 1943, Ripoche et Vannier sont arrêtés à Paris ainsi que d’autres membres du groupe. En avril, d’autres arrestations, dont celles de Pochan et de Gauthier ont lieu à la suite d’une dénonciation. Ultérieurement, Oudin et Boyadjidakis sont capturés à Chatou. Canale et quelques autres échappent de peu aux sbires de la Gestapo. Les survivants du groupe décident alors de se rallier au Front national commandé dans la région par Bonet-Lacotte.

La majorité des 35 résistants arrêtés ne rentrera pas des camps. Parmi eux, plusieurs membres de la Loge : Solou Boyadjikadis (dit Charly) décédé à Dachau, Maurice Vannier, décédé à Buchenwald, Pierre Oudin, à Neuschwiller, Albert Priolet, ancien directeur adjoint de la police judiciaire, mort en 1942 à Oranienburg. 

Déporté depuis Compiègne le 22 novembre 1944 à destination de Buchenwald, Roland Gauthier est transféré à Mauthausen et affecté en kommando de travail au chantier de Güsen II. Il y décède le 25 février 1945.

 


Fabrice Bourrée
Sources : André Combes, La Franc-maçonnerie sous l’Occupation, Paris, Editions du Rocher, 2001
Rolande Auffret-Follain, Le Feu de la Foi, Sarcelles, imprimerie municipale, 1964, 350 p