André Fougeron
Légende :
André Fougeron en 1941 (photographie Henriette Fougeron)
Verso : "Rue de Paris 43" - Variante 2 © Indivision Fougeron. Toile exposée au Salon d’Automne (septembre – octobre 1943), photographiée par André Fougeron dans son atelier de Montrouge en 1943 et aujourd’hui disparue.
Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : Henriette Fougeron
Source : © Indivision Fougeron Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : 1941
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Contexte historique
Lorsque la guerre est déclarée, André Fougeron (né le 1er octobre 1913 à Paris) est un jeune artiste qui commence à être connu pour ses participations à des expositions de groupe chez Billiet-Vorms (les « Indélicats », les jeunes de la Maison de la Culture, « Art cruel », « Nouvelle génération »), au Salon des Surindépendants (« deux œuvres inspirées par la guerre d’Espagne (1) » : Espagne martyre, Mort et Faim) et une décoration murale pour le sanatorium des Étudiants de France (Saint-Hilaire-du-Touvet) : le Cirque.
André Fougeron, avant sa mobilisation au 155e RIF, adhère au Parti communiste français. Engagé dans les combats à la frontière belge, il est fait prisonnier en juin 1940, s’évade et rejoint la zone libre. Démobilisé à Périgueux, il revient à Paris et entre dans la Résistance : il transforme son logement atelier d’artiste en imprimerie clandestine. André Fougeron dessine les titres et, avec ses camarades, imprime l’Appel du Front national de mai 1941 et les journaux : L’Université libre, L’École laïque, Le Palais libre, Les Lettres françaises, L’Art français, Le Musicien d’aujourd’hui. Parallèlement, il recommence à peindre et participe aux « Étapes du nouvel art contemporain, VII », au Salon d’Automne, à « Douze peintres d’aujourd’hui ».
En 1942, les artistes plasticiens résistants se groupent au sein du FRONT NATIONAL DES ARTS (FNA) dont André Fougeron (Marcel dans la clandestinité) est nommé Secrétaire général ; Édouard Goerg et Édouard Pignon assurent avec lui la direction clandestine du mouvement. À la suite d’une arrestation dans son réseau en novembre 1942, André Fougeron doit abandonner son logement atelier. Il cache sa femme et ses enfants en province. Resté seul à Paris, il remonte (boulevard Berthier) une imprimerie clandestine et organise plusieurs dépôts de tracts et matériel d’imprimerie. Après avoir changé plusieurs fois de domicile, André Fougeron se fixe à Montrouge sous le nom d’un camarade : LAFORÊT. En 1943, au Salon des Tuileries (juin), puis au Salon d’Automne (septembre), André Fougeron présente deux variantes de "Rue de Paris 43" (voir verso du média ci-dessus) où il dénonce la misère imposée aux Parisiens par l’occupant.
En mars 1944, il réalise cinq eaux-fortes pour le poème de Martial d'Auvergne : "Prière pour les Déshérités" (Paris : Raoul Mortier éditeur). En avril, « 48ème mois de l’occupation allemande », est édité par le FNA l’album Vaincre au profit des Francs Tireurs et Partisans Français réunissant 12 lithographies dont deux réalisées par André Fougeron : "Je vous salue ma France" et "À mort la bête". L’album paraît sans la préface écrite par Paul Eluard : Annie Hervé, arrêtée avec le manuscrit, l’a fait disparaître en l’avalant.
André Fougeron, « pendant l’insurrection parisienne pour la libération nationale », organise la reprise de la Direction des Beaux-Arts, puis, attaché au cabinet de Joseph Billiet, Directeur général des Beaux-Arts jusqu’en novembre 1944, il est chargé d’organiser le tribunal de l’épuration dans le domaine des beaux-arts. En octobre, Joseph Billiet, en accord avec le Comité directeur du FNA et P. P. Montagnac, Président du Salon d’Automne, confie à André Fougeron l’organisation d’un Hommage à Picasso « le plus grand peintre vivant, symbole de la résistance à l’occupation nazie ». Avec les peintres Desnoyer et Walch, il participe à l’accrochage de ce que l’on a appelé le « Salon de la Libération ». Fin 1944, avec le FNA, André Fougeron organise au Musée d’art moderne de la ville de Paris l’exposition « Henri Rousseau le Douanier » pour commémorer le centenaire de sa naissance, le catalogue est préfacé par Paul Eluard. Le chef d’œuvre du Douanier "la Guerre" est découvert et présenté pour la première fois. La campagne et les démarches du FNA font acquérir la toile par l’État.
(1) Sauf mention contraire, les citations entre guillemets sont d’André FOUGERON.
Gilles et Alain FOUGERON © Indivision Fougeron
Pour la biographie d’André FOUGERON, on pourra consulter le catalogue de l’importante exposition que La Piscine, musée d’Art et d’Industrie André Diligent (Roubaix), lui a consacrée : André Fougeron – Voilà qui fait problème vrai, Paris : éd. Gourcuff Gradenigo, 2014, p. 227–235. Voir aussi : http://andre.fougeron.monsite-orange.fr