Plaque à la mémoire de Pierre Sémard, Fleury-les-Aubrais (Loiret)
Légende :
Plaque située rue Pierre Semard, le long de la voie ferrée. Elle a été dévoilée le 07 mars 2013 par le syndicat CGT Cheminots, l'Association nationale des cheminots anciens combattants et l'Association républicaine des anciens combattants. Vandalisée un an après, la plaque n'a pas été remplacée depuis.
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Producteur : Claude Richard
Source : © Collection Claude Richard Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Loiret - Fleury-les-Aubrais
Contexte historique
Pierre Semard est né le 15 février 1887 à Bragny-sur-Saône (Saône-et-Loire). Il a été secrétaire général de la Fédération des cheminots avant de devenir secrétaire général du Parti communiste de 1924 à 1928. Membre du CE et du Présidium de l’IC de 1925 à 1930.
Poursuivi pour avoir appartenu au Parti communiste, bien plus que pour ses fonctions syndicales, il fut condamné à trois ans de prison. Le 9 mai, il fut révoqué une seconde fois de la SNCF et transféré à Fresnes dans la banlieue parisienne. Le 20 mai, il fut évacué à Bourges où il fut incarcéré pendant près de 18 mois.
Sa correspondance et la diversité de ses écrits attestent d’une énergie que la maladie, les brimades et l’isolement n’arrivèrent pas à entamer durablement. Outre des contes bourguignons, un roman antiraciste et un journal de prison écrits entre l’automne 1940 et l’automne 1941, il entretint une correspondance abondante avec sa femme et ses enfants.
Pendant l’été 1940 il avait cru être libéré, mais abandonna bien vite cet espoir. Malgré le manque d’information, il analysa la défaite de 1940 en percevant très tôt l’imposture de la Révolution nationale et de la collaboration. Les références à la République et au patriotisme sont explicites dans ses écrits dès l’automne 1940. Toujours soucieux d’associer les idées de justice et de liberté, il critiqua longuement, dans ses notes personnelles, le système pénitentiaire français dont il envisageait la réforme.
Au début de l’année 1942, Semard, au lieu d’être libéré, fut transféré de Bourges au camp d’internement de Gaillon. Il y fut incarcéré avec les détenus de droit commun et non avec les politiques. Le 6 mars il fut transféré à la prison d’Évreux où, le lendemain, il fut fusillé à la demande des autorités allemandes au titre d’otage.
L’Humanité du 1er mai publia un texte présenté comme sa dernière lettre dans lequel il saluait l’Armée rouge, Staline et appelait les cheminots à l’action contre les nazis.
En fait, n’a été retrouvée qu’une seule lettre manuscrite de sa main datée de ce jour : c’est celle qu’il envoya, pour la réconforter, à sa femme, détenue à la prison de Rennes.
Le 7 mars 1945, des obsèques officielles furent organisées par le PCF dont la direction vint monter une garde d’honneur autour du catafalque installé gare de Lyon avant que le cortège funèbre ne s’ébranle vers le cimetière du Père-Lachaise.
Le nom de Semard, certainement en France l’un des plus familiers — nombre de cités, places et rues portent son nom — est devenu, après 1945, emblématique de l’action syndicale et patriotique des cheminots. Semard est l'un des dirigeants ouvriers dont le souvenir a été entretenu durablement par des commémorations organisées par le PCF et la CGT. Pourtant, son rôle au sein du Komintern et comme dirigeant communiste français, sont peu ou mal connus.
Auteur : Département AERI.
Sources : D'après la notice introductive de la biographie de Pierre Semard par Serge Wolikow dans le Dictionnaire du Mouvement ouvrier (Maitron) ;
D'après la notice biographique de Pierre Semard par Serge Wolikow dans le Dictionnaire du Mouvement ouvrier (Maitron en ligne)