Stèle des fusillés du 7 juin 1944, Saint-Pierre-de-Clairac (Lot-et-Garonne)
Genre : Image
Type : Stèle
Producteur : Jacqueline Marvier
Source : © Collection Jacqueline Marvier Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Saint-Pierre-de-Clairac
Analyse média
Le monument est élevé en la mémoire de ces hommes à l’endroit de leur exécution. Il est dû à l’initiative du Comité de Libération, du Conseil Municipal de Saint-Pierre-de-Clairac et des camarades de la Résistance, qui lancent en 1945 une souscription locale. Il est conçu par l’instituteur Arthur Ader et inauguré le 17 juin 1945.
Le monument consiste en une stèle surmontée d’une croix, qui évoque la croix de Lorraine, emblème de la Résistance. La stèle porte une plaque de marbre sur laquelle apparaissent le nom des fusillés et les hommages de leurs camarades. L’ensemble est enserré entre trois murs fermés par une grille.
Contexte historique
Le 7 juin 1944, vers 15 heures, une colonne allemande, vraisemblablement celle qui a opéré le matin même au château de Laclotte, sur la commune de Castelculier, où elle a fait six victimes, investit la localité de Saint-Pierre-de-Clairac. C'est le résultat d'une dénonciation faite dans la soirée du 6 juin à la Gestapo d'Agen, à la suite de l'annonce du débarquement allié en Normandie.
Aussitôt la Gestapo lance une série d'arrestations de résistants. Des informations recueillies sous la torture conduisent une colonne de la division Das Reich, arrivée en renfort, d'abord au château de Laclotte, puis au château de Castelculier où les Allemands ne trouvent pas les armes qu'ils cherchent. Finalement, ils se dirigent vers Saint-Pierre-de-Clairac. Dans ce village, Maurice Mainguet, chef de groupe à la section Guichard du corps-franc Pommiès (CFP), a recruté une douzaine d'hommes. Il a été informé de l'opération menée dans la matinée par les Allemands au château de Laclotte, mais poursuit tout de même les préparatifs de son groupe dans son épicerie en compagnie de son adjoint Marcel Juteau.
Les Allemands conduits par Henri Hanak de la Gestapo d'Agen font irruption dans le village. A l'aide d'une liste de résistants trouvée dans l'épicerie de Mainguet, ils perquisitionnent et arrêtent un certain nombre de personnes qu'ils soupçonnent d'appartenir à la Résistance. A l'arrivée des Allemands, Maurice Mainguet et Marcel Juteau se sont enfuis. Mais le domicile de Juteau est investi et le résistant abattu alors qu'il tentait de s'échapper par l'arrière de sa maison. Son beau-père, Eugène Balzan, est lui aussi abattu.
Les Allemands regroupent devant l'épicerie toutes les personnes arrêtées. Sont ainsi fait prisonniers, Georges Gaentzler, Jean Sercan, Gabriel Dostes, Emile Routaboul et Raymond Frossard qui figurent sur la liste. S'y ajoutent Pierre Doumic qui habite l'épicerie Mainguet, Marcel Fontaine, Marcel Castex et Marius Bazille qui n’appartiennent pas au groupe de résistance du village. Vers 17 heures, les Allemands les emmènent à la sortie nord du village et les fusillent.
Une stèle érigée en ce lieu rappelle cette exécution sommaire.
François Frimaudeau, "Les événements de SSaint-Pierre-de-Clairac" in CD-ROM La Résistance en Lot-et-Garonne, AERI, 2011