Plaque à la mémoire de Pierre Martin, Gallardon (Eure-et-Loir)
Légende :
Plaque apposée 3 rue Pierre-Martin à Gallardon (Eure-et-loir)
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Producteur : Fabrice Bourrée
Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Date document : Novembre 2015
Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Eure-et-Loir - Gallardon
Contexte historique
Fils de Charles Martin, boucher, et de Raymonde Pauline Ricard, sans profession, Pierre Martin est né le 22 mars 1913 à Gallardon. Domicilié dans sa ville natale, il y exerçait la profession de boucher.
Mobilisé en 1939 au 102e régiment d’infanterie, il est fait prisonnier en juin 1940 et reste interné deux mois au camp de Beaune-la-Rolande (Loiret) avant d’en être libéré et de rentrer chez lui.
En mars 1943, il entre en Résistance, intègre le détachement FTP « Mattéi » du secteur de Maintenon avec le matricule 1830 et devient chef du groupe de Gallardon avec le grade de sergent. Il participe à plusieurs coups de main :
- Destruction de la voie ferrée Paris-Brest à l’aide d’explosifs près du pont de Soulaires dans la nuit du 26 au 27 mai 1943
- Destruction de lignes téléphoniques près de Soulaires
- Sabotages divers
Pierre Martin est arrêté par la Gestapo le 27 décembre 1943. Les services français et allemands qui mènent la traque de concert vont avoir recours à plusieurs "infiltrés" et vont ainsi procéder par recoupement à près de 150 arrestations en trois mois. Martin est arrêté en même temps que 16 autres personnes, toutes sur le secteur Maintenon-Gallardon.
Incarcéré à la prison de Chartres, Pierre Martin est transféré à celle de Fresnes dans la nuit du 7 au 8 mars 1944. Il est jugé au sein même de la prison par le tribunal de guerre de la feldkommandantur 544 de Chartres. L'audience qui débute le 13 mars 1944 s'achève le 15 mars suivant avec la condamnation à mort de Pierre Martin et de 31 autres FTP. Lors du procès, il lui est reproché d'avoir participé le 3 octobre 1943 à la destruction par explosifs de deux pylônes de haute tension près de Saint-Piat. Selon l'acte de condamnation, Martin était en relation depuis août 1943 avec le Front national et qu’il a intégré ensuite les FTP comme chef de groupe de Gallardon. Ce détachement FTP a à son actif selon l’enquête menée par les autorités allemandes et françaises 20 attentats et sabotages dirigés pour la plupart contre le trafic ferroviaire et commis dans la région de Chartres.
Le 27 mars 1944, le jugement et la condamnation à mort sont confirmés par le Conseiller supérieur du Tribunal de guerre. Ce dernier précise dans son rapport juridique : « Etant donné la nature et la gravité des actes délictueux commis, une mesure de grâce n’entre pas en ligne de compte pour aucun des accusés. Ceci est notamment valable pour les accusés qui n’ont pris part qu’un à un seul acte de sabotage, indifféremment s’ils y ont participé eux-mêmes activement ou s’ils n’ont pris que la garde que ce soit avec ou sans armes, et indifféremment si l’acte de sabotage a été couronné de succès ou non. Les actes de sabotage, notamment contre les installations ferroviaires, ont pris une ampleur qui force à faire preuve d’une rigueur sans égards contre tout habitant du pays qui a pris part à un acte de sabotage d’une façon quelconque, même dans une faible mesure. »
Pierre Martin est fusillé avec 31 de ses camarades, le 30 mars 1944, au Mont-Valérien par les autorités allemandes. La mention « Mort pour la France » lui a été attribuée par le secrétariat général des Anciens Combattants en date du 20 avril 1945.
Homologué à titre posthume au grade de sergent le 3 novembre 1947, titulaire de la croix de guerre 1939-1945, le titre d’interné résistant a été attribué à Pierre Martin le 2 février 1955.
En son honneur, l’ancienne rue de la mairie à Gallardon là où demeurait Pierre Martin a été rebaptisée rue Pierre-Martin. Une plaque commémorative y a également été apposée : « Ici vécut Pierre Martin fusillé par les Allemands le 30 mars 1944 à l’âge de 31 ans ».
Fabrice Bourrée
Sources :
Service historique de la Défense, Vincennes, 16 P 398 691 (dossier individuel de Pierre Martin)
Service historique de la Défense, Vincennes, 28P8 19/3 (dossier du jugement)
Renseignements communiqués par l’ARMREL (Association de Recherche pour la Mémoire de la Résistance en Eure-et-Loir)