Voir le recto

Analyse média

Le brassard de Jean Chieux correspond en tous points au brassard réglementaire du réseau WO selon les consignes données par Pierre Séailles, chef du réseau. Sur un tissu en toile ont été cousues deux bandes verticales tricolores, entre lesquelles a été peinte une croix de Lorraine noire. En bas du brassard fifure le sigle WO et l'indicatif de Jean Chieux, LL3. La présence du cachet de l'OFACM à tête de chat authentifie ce brassard.

Contexte historique

Né le 22 septembre 1907 à Steenwerck (Nord), Jean Chieux exerce la profession d'ingénieur à Lille. Jean Chieux est incoporé au 110e RI à Dunkerque le 21 octobre 1929. Après avoir effectué un stage à l'ESM de Saint-Cyr, il est nommé sous-lieutenant le 5 avril 1930 puis lieutenant le 28 août 1933. Le 25 août 1939, Jean Chieux est mobilisé au 12e régiment régional à Lille. Il est ensuite mis en affectation spéciale comme ingénieur au titre des usines de guerre le 28 octobre 1939 à la Compagnie de Fives-Lille. 

Après une tentative vaine pour partir en Angleterre, il commence le combat contre l’ennemi avec un petit groupe, détruisant le matériel abandonné par les Anglais pour que les Allemands ne puissent le récupérer, aidant les Anglais qui n’avaient pu embarquer, distribuant des tracts et des journaux clandestins. En janvier 1943, il entre en contact avec le capitaine Michel (Trotobas). Entré au réseau Sylvestre-Farmer, il recrute dans son secteur et devient chef de groupes. Il fournit au capitaine le plan de l’usine de Fives pour préparer deux sabotages. Jean Chieux participe au recrutement et à l'instruction de volontaires à Steenwerck, Nieppe, Bailleul, Armentières, Hazebrouck... Il assure les liaisons entre Lille et Steenwerck où se trouve le PC de la région. 

En janvier 1944, Séailles, qui a succédé au capitaine Michel, le nomme responsable de la région V (Armentières - Hazebrouck - La Bassée). Il organise et participe alors à de nombreuses actions de sabotage (voies ferrées, écluses, wagons...). Entre fin août et début septembre 1944, il dirige des actions contre des véhicules et convois allemands et participe activement aux combats de la Libération. Il organise des patrouilles pour procéder au "nettoyage" de la région. 

La région libérée, comme les autres chefs de région du réseau, il rassemble ses hommes et leur propose de continuer le combat au sein de l’armée française jusqu’à la fin de la guerre. Le 19 octobre 1944, il prend le commandement du 5e bataillon du 43e RI à Roubaix. Après la dissolution du bataillon en décembre 1944, il est nommé chef d'état-major, adjoint au directeur de l'Ecole départementale des cadres FFI de Bondues puis de Conde. Jean Chieux est démobilisé le 31 août 1945. Il a été homologué au grade de commandant le 19 mars 1945.

Groupe de Steenwerck de Jean Chieux, 6 septembre 1944

Les brassards du réseau Sylvestre-Farmer