Rue Docteur-Albert-Barraud, Bordeaux centre
Légende :
Rue Docteur-Albert-Barraud, située dans le centre de Bordeaux
Genre : Image
Type : Nom de rue
Producteur : Cliché P. Brault
Source :
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur (2016).
Date document : 2016
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Gironde - Bordeaux
Contexte historique
Albert Henri Barraud est né le 17 février 1907 à Khenchela (Constantine, Algérie).
Il fait ses études au prytanée de La Flèche (Sarthe), avant de devenir docteur en médecine, avec la spécialité ORL. Il est marié et est le père de trois enfants.
En mai 1942, précise son dossier individuel, il participe à la formation d'un groupe de résistance de jeunes gens, lié à l'OCM, avec lequel il serait resté en contact jusqu'à son arrestation. Praticien à l'hôpital Saint-André de Bordeaux, il co-dirige en effet en mai 1942 avec le commandant Tête, le Groupe de Résistance portant le même nom, affilié à l'OCM et créé fin 1941 - début 1942 au sein de l'hôpital pour apporter aide aux détenus du fort du Hâ, fournir radios, certificats et cartes d'identité en vue d'éviter les déportations.
Le Groupe "Tête", d'une trentaine de membres, agit notamment pour le camouflage de réfractaires au STO, maquisards, prisonniers évadés, aviateurs alliés hospitalisés. Le groupe achemine également les personnes recherchées vers les filières d'évasion (Espagne).
Entre début 1943 et novembre 1943, le Groupe parvient à installer des dépôts de munitions dans le vieil internat de l'hôpital Saint-André (30 kilos de plastic, 5 mitraillettes, 6 colts, 300 grenades et 1 canon de 37 mm sont récupérés).
À compter du 12 février 1943, il est membre du Groupe l'Alouette, sous-réseau du réseau Mithridate. Il exerça notamment les fonctions de médecin chef à l'OCM et à l'AS de Gironde.
En novembre 1943, le commandant Tête est arrêté. Puuis, c'est au tour d'Albert Barraud, arrêté * à son cabinet bordelais, le 15 avril 1944 par le commissaire Poinsot, incarcéré au fort du Hâ, puis remis à la Gestapo. Il est transféré au camp de Compiègne-Royallieu, le 10 mai 1944. Entre le 19 et le 21 mai 1944, il est déporté au camp de Neuengamme.
En août 1944, il est désigné médecin de l'infirmerie du camp, un poste duquel, selon les témoignages de camarades déportés, il met tout en œuvre pour opérer et sauver le plus grand nombre de déportés.
Albert Barraud trouve la mort le 3 mai 1945, dans la baie de Lubeck, alors qu'il était à bord du Cap Arcona, affreté par les Allemands pour exfiltrer les déportés vers la Suède. Subissant les bombardements anglais et incendié, le navire finit par couler.
La Médaille de la Résistance lui a été attribuée à titre posthume (par décret du 14 juin 1946 - J.O. du 11 juillet 1946).
* C'est le docteur Poinot, Toubib, qui prendra le commandement du Groupe Tête après les arrestations de Tête et de Barraud. Dès lors, il sera rattaché au réseau Gallia-Regina (le sous-réseau Regina étant le nom attribué à la région Sud-Ouest à partir d'avril 1944.
Auteur : Paulina Brault
Sources :
Dossier individuel du SHD (site de Vincennes) - 16 P 34458.