Plaque à la mémoire de Jean Jousselin, Paris 18e
Légende :
Plaque apposée au 127 Rue Marcadet, 75018 Paris
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Source : © Collection Claude Richard Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Date document : 2016
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris XVIIIe
Analyse média
Jean JOUSSELIN 1903-1980
Juste parmi les Nations, pasteur à la Maison verte, a sauvé la vie de 85 enfants juifs qu'il a mis à l'abri entre 1942 et 1944 au château de Cappy avec l'aide des chefs et cheftaines éclaireurs.
Contexte historique
Jean Jousselin habitait Paris; pasteur protestant, il s'occupait d'oeuvres sociales. Après l'armistice, il fut chargé par les autorités de Vichy de mettre sur pied des centres pour jeunes dans les parties de la zone occupée qui avaient été bombardées. Sous le couvert de ces activités, il vint en aide aux Juifs persécutés. Il leur procurait de faux papiers et pouvait ainsi leur donner du travail dans les centres. En 1941, accusé de fraterniser ouvertement avec les Juifs et de soutenir le général de Gaulle, il perdit son poste. En été 1942, la communauté protestante de Paris fit appel à lui pour prendre la direction de la Maison Verte, qui organisait, dans le 11ème arrondissement, des activités éducatives pour les jeunes. Conscient de la situation difficile dans laquelle se trouvaient les Juifs du quartier, le pasteur décida de permettre à leurs enfants de participer aux activités du centre. En 1943, la persécution s'intensifiant, de nombreux Juifs du quartier, qui avaient découvert qu'on pouvait faire confiance au pasteur, lui demandèrent d'admettre leurs enfants à "Cappy", la colonie de vacances de la communauté protestante qu'il organisait à Verberie (Oise). Jean Jousselin donna asile à des dizaines d'enfants juifs auxquels il avait procuré de faux papiers. Grâce à ses contacts dans la Résistance, le pasteur était informé des rafles en préparation et en avertissait les Juifs. Devant la gravité de la situation, il décida de faire de la colonie de Cappy un home permanent pour enfants. Il mit sur pied le Conseil des colonies de vacances protestantes, de sorte à obtenir les autorisations nécessaires et des allocations de nourriture. Il se préoccupa également de faire admettre les enfants juifs dans les établissements scolaires de Verberie, afin de leur permettre de poursuivre leurs études. Malgré la grande influence qu'il exerçait sur ces enfants, il ne chercha jamais à les convertir. Simon Lewkowicz, l'un des 87 enfants juifs hébergés à Cappy, témoigna après la guerre que lorsqu'il s'adressa à Jean Jousselin pour lui faire part de son désir de devenir pasteur et de faire les études nécessaires, ce dernier lui répondit qu'il ne pourrait envisager cette requête qu'après la Libération. Pendant toute la durée de l'Occupation, le pasteur se dévoua sans compter, ne cherchant jamais la moindre contrepartie et ne se préoccupant jamais de savoir si les parents de ses jeunes protégés juifs seraient en mesure de payer pour leur entretien. En juin 1944, soupçonné par les autorités d'occupation d'avoir aidé plusieurs familles juives à quitter clandestinement Paris, le pasteur dut s'enfuir. Il alla se réfugier à Cappy. A la Libération, il rentra dans la capitale avec les enfants, qui retournèrent dans leurs familles. Ceux dont les parents avaient été déportés furent confiés à des organisations juives. Après la guerre, le pasteur continua, de longues années durant, à apporter son aide aux réfugiés qui s'étaient installés en France.
Le 21 février 1980, l'institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné au pasteur Jean Jousselin le titre de Juste parmi les Nations.