Plaque du domaine de Bégué, Cazaubon (Gers)
Légende :
Plaque apposée sur le socle d'une croix à l'entrée du domaine de Bégué et inaugurée en octobre 2014
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Source : © Cliché Fabrice Bourrée Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Date document : Août 2016
Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Gers - Cazaubon
Contexte historique
Il y a plus de 70 ans, le Château de Bégué fut le témoin d’un épisode tragique de notre histoire. Il fut aussi un symbole de l’esprit de résistance et un havre d’humanité pour de nombreuses victimes des persécutions nazies. Alors qu’en 1942, notre pays, la France, patrie des Droits de l’Homme, se reniait en écrivant l’une des pages les plus sombres de son Histoire - je veux parler de la rafle du Vel d’Hiver - l’abbé Glasberg ouvrait le centre d’accueil de Cazaubon, au Château de Bégué. Avec le soutien de Mgr. Théas, évêque de Montauban, de Fernand Sentou, maire de Cazaubon, de la famille André, propriétaire du domaine et du curé de Panjas, Laurent Talès, l’équipe du Château de Bégué, autour de Vila Glasberg, frère de l’abbé Glasberg, accueillit plus d’une centaine de réfugiés juifs et non-juifs traqués, « exfiltrés » des camps de Gurs, du Vernet et de Rivesaltes.
Munis de faux papiers d’identité fournis par M. Sentou, ils subsistèrent en travaillant au château et dans les fermes avoisinantes. Alors que les sinistres convois de déportés, pour fait de résistance ou parce qu’ils étaient juifs ou tziganes, alimentaient, avec la complicité des autorités de Vichy, l’entreprise barbare et la frénésie destructrice du régime nazi, des hommes et des femmes comme les frères Glasberg et les Justes du Château de Bégué se sont élevés contre cette ignominie qui heurtait profondément leurs valeurs humanistes.
Loin d’être résignés ou attentistes, l’abbé Glasberg et son frère ont également incité les hébergés à entrer en résistance. Nina Gourfinkel, alors assistante sociale du centre d’accueil rappelle que, dès l’origine, le prêtre « conçut sa maison non comme un refuge pour les « viables », mais comme un centre d’entraînement de futurs combattants. » Très tôt, il est en contact avec des résistants de Cazaubon (le maire, Fernand Sentou est responsable local du mouvement Combat) et d’Auch, et rassemble autour de lui une cohorte de jeunes étrangers, de réfractaires du STO, de républicains espagnols, de socialistes allemands prêts à prendre le maquis. Des contacts seront noués avec le bataillon de l’Armagnac, très actif dans le secteur, et en juin 1944, pas moins de 28 volontaires du Bégué s’engageront dans la 1ère section du Bataillon. De réfugiés, ces hommes deviendront des combattants de l’ombre, retrouvant ainsi leur dignité et des raisons d’espérer.
Extrait du discours de Franck Montaugé, sénateur maire d’Auch, lors de l'inauguration de la plaque commémorative du domaine de Bégué, 16 octobre 2014 (Voir le discours complet)