Aquarelles "A La Raze, Grand-Jo prépare son café" de Christian Disandro
Légende :
Aquarelles réalisées par le maquisard Christian Disandro à partir de dessins croqués en 1944
Genre : Image
Type : Aquarelles
Source : © Collection Famille Disandro Droits réservés
Détails techniques :
Aquarelles en couleur (voir recto-verso).
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche
Analyse média
La porte s'ouvre sur une longue pièce dont tout un côté est occupé par une grande cheminée... Sur le même niveau, il y a une autre grande pièce où s'étale en abondance de la paille fraîche. C'est le travail de Mattéo et du père Chapignac. Tout a été transporté avec le char à boeufs. Sur deux tréteaux, quatre longues planches font une table avec quelques bancs campagnards. Suspendue à la crémaillère, une énorme marmite aux flancs chargés de suie s'offre à la tiède chaleur du feu mourant...
C'est son morceau de bravoure. Suivant une technique très personnelle, il fait un café qui peut supporter la comparaison avec sa purée infâme. Ils sortent d'ailleurs de la même marmite et à des intervalles si rapprochés que les longues traces d'huile qui s'étirent sur le jus deviennent parfaitement logiques.
Il attend de nous voir tous rassemblés pour y procéder. Lorsque, sur un feu d'enfer, l'eau brasse à gros bouillons, le café jeté en vrac dans la marmite, il se penche, hume longuement, puis, saisissant une grosse branche enflammée, il la plonge dans le liquide au milieu des puissants jets de vapeur et des longs sifflements d'une nature en révolte.
Dans le calme qui suit, émerge du brouillard avec un brandon fumeux le Grand-Jo, suivi de sa moustache. Dégoûtés malgré l'habitude, nous discernons alors le fruit de ses efforts, sur le liquide apaisé toute une flotte de charbons de bois surnage : le café est prêt.
Auteur : Christian Disandro
Sources : Document intitulé « Le maquis de La Raze - (Détachement Sampaix) » rédigé par Christian Disandro in Paul Bouit, Désaignes, pages d'Histoire, Lamastre, éd. Deloche, 1990.
Une cheminée de grandes dimensions comme on en trouve dans nombre d'habitations de la haute Ardèche où l'hiver peut être rude. En 1944 c'est l'espace autour duquel se rassemblent des maquisards pour se réchauffer et boire le café. Le "cuisinier" souvent de fortune n'a à sa disposition que peu d'ustensiles.
Auteur: Alain Martinot