Plaque à la mémoire de l'abbé Bernard Ferrand, Avallon
Légende :
Plaque apposée au 5 rue Bocquillot à Avallon (Yonne) là où demeura l'abbé Ferrand de 1930 et 1943.
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Producteur : Claude Richard
Source : © Collection Claude Richard Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Date document : Novembre 2017
Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Yonne - Avallon
Contexte historique
Bernard Ferrand est né le 20 janvier 1900 à Vassy-lès-Avallon. Après des études au séminaire de Sens, il est ordonné prêtre le 29 juin 1923 et nommé à Joigny (paroisse Saint-Jacques), le 7 septembre de la même année.
En 1925, il crée la colonie de vacances des Florimontains à Tamié (Savoie), où il utilise des méthodes inspirées du scoutisme et de l'idéal monastique. Il est nommé vicaire de la cathédrale d'Auxerre le 22 septembre 1927, puis aumônier de l'école Jeanne d'Arc d'Avallon le 27 juillet 1929. Souffrant d'une maladie des yeux et presque aveugle, il n'est pas mobilisé.
Traumatisé par la défaite et l'Occupation, il s'engage dans la Résistance fin 1941. Mettant de côté ses convictions personnelles plutôt monarchistes, il n'hésite pas à s'entendre avec ses adversaires de la veille (SFIO, instituteurs laïques) pour lutter contre l'occupant.
Au début de 1942, avec des cadres de la colonie des Florimontains et quelques membres de la société sportive " La Jeune Garde " d'Avallon, il forme un groupe qui sera rattaché au réseau Alliance. Il y porte le pseudonyme de " Pintade ". Il est en liaison avec Londres par le poste émetteur-récepteur d'Autun et communique des renseignements militaires aux Anglais. Avec son adjoint François Robb, la femme de ce dernier, Robert Montchanin, Paul Létang et quelques autres, il recueille des pilotes anglais et américains dont certains sont hébergés au monastère bénédictin de la Pierre-qui-Vire, près de Saint-Léger-Vauban et organise leur évacuation. Selon une tradition orale non vérifiable, il aurait arrêté le projet anglais de bombardement du barrage du Crescent, qui aurait constitué un désastre pour les populations locales.
Le 22 septembre 1943, le réseau Alliance ayant été trahi, l'abbé Ferrand est arrêté alors qu'il étudiait avec quelques membres de son groupe l'installation d'un poste émetteur à Avallon. Il est interné à Fresnes puis transféré au camp de Schirmeck en Alsace. Le 1er septembre 1944, avec d'autres membres du réseau, il est évacué vers le camp du Struthof. Il y est assassiné le 2 septembre 1944, ainsi que 107 autres membres du réseau.
Le 20 août 1943, un mois presque jour pour jour avant son arrestation, l'abbé Ferrand écrivait : " Si je tombe, qu'on sache que c'est en première ligne, pour le salut de tous et pour l'honneur de l'Histoire dont le poids de honte m'a toujours obsédé. "
Jean-Claude Pers, 'Ferrand Bernard, prêtre, membre avallonnais du réseau Alliance, mort en déportation", CD-ROM La Résistance dans l'Yonne, AERI, 2004