Plaques à la mémoire de Félix Pauger, Saumur
Légende :
Plaques érigées rue du Petit-pré à Saumur à la mémoire de Félix Pauger, directeur d'école de Saumur, résistant, mort en déportation le 8 août 1944 :
- Plaque d’ardoise offerte par le syndicat des instituteurs sur le mur dans la cour de l’école (recto)
- Plaque en tuffeau apposée par la mairie sur le mur extérieure de l’école (verso)
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Producteur : Jean-Claude Duchêne
Source : © Collection Jean-Claude Duchêne Droits réservés
Détails techniques :
Photographies numériques en couleur
Date document : 2017
Lieu : France - Pays de la Loire - Maine-et-Loire - Saumur
Analyse média
Au début du XXe siècle, la municipalité de Saumur envisage la construction d’une nouvelle école de garçons dans le quartier des ponts (île d’Offard) pour remplacer la précédente devenue trop petite. L’architecte-voyer Jules Dussauze est chargée d’en établir les plans en 1905. Celle-ci, très vaste, qui comprend cinq classes et une cantine, ouvre en 1907. L’école des Ponts est dirigée par Félix Pauger de 1937 à 1943, date de sa déportation pour des faits de résistance.
Le 10 novembre 1945, le conseil municipal décide de donner son nom à l’école dont il fut le directeur, suite à une demande présentée par l’Union des déportés et internés du Saumurois. Ces deux plaques sont inaugurées le 30 juin 1946 par le député- maire de Saumur, en présence, entre autres, du sous-préfet, de l’inspecteur d’Académie, de René Marnot et Albert Charleux, déportés, des instituteurs et des élèves de l’école.
L’école Félix Pauger est depuis 2004, le pôle universitaire saumurois, antenne de l’Université d’Angers.
Jean-Claude Duchêne
Contexte historique
Félix, Pierre Pauger, fils de Pierre Joseph Pauger, journalier et de Louise Renée Deniau, ménagère, est né à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire) le 24 mars 1895. Le 17 décembre 1914, il est incorporé au 114e régiment d’infanterie de Saint-Maixent. Envoyé au front le 24 avril 1915, il est fait prisonnier le 10 mai à Loos (Nord). Interné à Münster, il est rapatrié le 6 décembre 1918. Il passe au 135e régiment d’infanterie à Angers à compter du 13 janvier 1919, puis est démobilisé le 13 septembre 1919. Le 21 octobre 1919, il se marie à Chaudefonds (Maine-et-Loire) avec Anaïse Marie-Louise Cognée. Instituteur, Félix Pauger exerce successivement à Trélazé, puis Saint-Lambert-la-Potherie avant de prendre, en 1937, la direction de l’école des Ponts à Saumur.
De sensibilité de gauche, il s’engage dans la résistance, au début du printemps de 1943 dans le réseau Centurie, avec comme chef de groupe René Roussel, directeur de l’usine à gaz toute proche. Le réseau est victime d’un vaste coup de filet de la Feldgendarmerie allemande et de la Gestapo dans la nuit du 8 au 9 octobre 1943. Après avoir été conduit avec plusieurs autres résistants à la Feldkommandantur de Saumur pour interrogatoire, il est emprisonné à Angers, rejoint ensuite Compiègne d’où il part pour l’Allemagne par le convoi du 22 janvier 1944. Il arrive au camp de Buchenwald le 24 janvier puis est transféré à Mauthausen en Autriche le 25 février. Affecté pour une dizaine de jours au commando de Steyr, dans une usine d’armement, il revient au camp central le 18 mars 1944. Le 8 août 1944, il est exécuté par gazage au château d’Hartheim, centre d’extermination situé près de Linz (Autriche), sans doute pour inaptitude au travail.
Le nom de Félix Pauger figure sur le monument aux morts de la ville de Saumur. Une rue et une école portent son nom à Saint-Lambert-la-Potherie (Maine-et-Loire).
Jean-Claude Duchêne
Sources écrites :
Archive départementales de Maine-et-Loire, 1 R, registre matricule n° 123, classe 1915, recrutement d’Angers-ex Cholet.
BERGÈRE (Marc), GUILLET (Serge), TELLIER (Pascal) [dir.], 1940-1945 : des Angevins en Résistance, ADML, 2016
État civil de Saumur.
Archives municipales de Saumur, école Félix Pauger 4 M 11
Sites internet :
DENÉCHEAU (Joseph-Henri) Saumur-jadis.
Site de la Fondation pour la mémoire de la Déportation