Edmond Jean
Légende :
Portrait d'Edmond Jean, compagnon de la Libération
Au verso, zoom sur les décorations d'Edmond Jean dont la Distinguished flying medal (entourée).
Genre : Image
Type : Portrait
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : sans date
Lieu : France
Analyse média
Sur ce portrait, Edmond Jean porte les décorations suivantes :
Autour du cou :
- Commandeur de la Légion d'Honneur
1er rang :
- Croix de la Libération
- Croix de Guerre 39/45 (6 palmes et une étoile)
- Médaille Militaire
- Médaille des Evadés
2e rang :
- Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
- Croix du Combattant
- [non identifiable, probablement une croix de la valeur militaire]
- Médaille Coloniale avec agrafes "Koufra", "Erythrée", "Libye"
3e rang :
- Croix des Services Militaires Volontaires
- Médaille Commémorative d'Indochine
- Médaille Commémorative 1939/1945
- Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre
4e rang :
- Insigne des blessés
- [non identifiable]
- Médaille de l'Aéronautique
- Distinguished Flying Medal (GB)
- Officier de l'Ordre du Mérite Congolais
Edmond Jean était également titulaire des décorations suivantes :
Croix de Guerre des TOE
Chevalier de l'Ordre du Mérite Militaire
Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité et du Maintien de l'Ordre en AFN (Algérie)
Fabrice Bourrée
Source : Musée de l'Ordre de la Libération
Contexte historique
Edmond Jean est né le 7 janvier 1919 à Bordeaux. Son père était inspecteur sanitaire de la ville de Bordeaux. Engagé dans l'Armée de l'Air le 2 octobre 1936, détenteur du brevet supérieur de mécanicien aéronautique, il est en 1940 sergent à la 34e Escadre de bombardement sur le front des Ardennes.
Ayant entendu l'Appel du général de Gaulle à la base aérienne de Bordeaux Mérignac, il s'évade de France, de sa base d'attache de Cazaux, vers la Grande-Bretagne à bord d'un Potez 540 avec deux camarades, les sergents Deport et Pétain, et arrive à Saint Eval en Cornouailles, le 24 juin 1940. Il s'engage dans les Forces aériennes françaises libres dès leur création début juillet 1940 et participe à l'expédition de Dakar puis aux opérations de ralliement du Gabon. Avec le Groupe réservé de bombardement n° 1 (GRB 1), Edmond Jean participe aux opérations de Koufra où il se distingue en bombardant les positions italiennes dans des conditions particulièrement périlleuses. Il prend ensuite une part brillante aux opérations d'Abyssinie comme radio-mitrailleur et se distingue particulièrement le 13 mai 1941 quand, son avion étant attaqué par des Caproni 42, au-dessus de Gondar, il réussit à abattre l'un des assaillants, protégeant ainsi la fuite de son équipage.
Après la libération de la Syrie, il est désigné pour mettre en œuvre, à Damas, l'Ecole d'Entraînement des futurs mitrailleurs du Groupe de bombardement "Lorraine". Il combat ensuite avec le "Lorraine", au sein de l'escadrille "Metz", pendant la campagne de Libye où il effectue de nombreuses missions offensives contre des panzers allemands. De retour en Grande-Bretagne en 1943, il continue la lutte avec son unité sur le front de l'ouest, où il effectue de nombreuses missions dont plusieurs en vol rasant. Il se révèle un observateur bombardier de valeur, en particulier le 22 décembre 1943 lorsque, leader d'une formation de six appareils, il bombarde avec précision son objectif malgré de grosses difficultés dues au mauvais temps. Le nombre de ses missions s'élève alors à 95, pour plus de 300 heures de vol de guerre.
Le 22 avril 1944, il est blessé au poignet par un éclat d'obus quelques secondes avant de bombarder. Il poursuit néanmoins l'attaque, réussissant, à la tête de sa formation, un bombardement précis et efficace. Son frère Louis, rallié en Syrie en 1941 et qui sert à ses côtés au Lorraine, est tué le 4 août 1944 au-dessus de la poche de Falaise. Son frère Jacques avec son père, restés en France, sont membres du réseau d'évasion Cognac.
Edmond Jean termine la guerre avec le grade de lieutenant et, affecté à l'Etat-major du général Koenig, commandant les Forces françaises en Allemagne, devient, en Allemagne, le chef de bord de son avion B 17. Il poursuit sa carrière militaire jusqu'en juin 1968 en qualité de pilote dans l'Armée de l'Air qu'il quitte avec le grade de colonel après avoir servi en Indochine, à Suez et en Algérie. En quittant l'Armée, Edmond Jean totalise plus de 7 800 heures de vol dont 1 234 de nuit comprenant 154 missions de guerre, 35 missions d'évacuations sanitaires et 76 missions de parachutage et de transport en opération.
Rendu à la vie civile, il devient PDG de la Société d'Expansion Technique et Economique jusqu'en 1979. Edmond Jean est décédé le 22 novembre 2003 à Bordeaux. Il a été inhumé au cimetière de Latresne en Gironde.