Rue Marcel Guénault, Angers
Légende :
Plaque de nom de rue donné au résistant chrétien Marcel Guénault, conseiller municipal d’Angers de 1945 à 1965, située à Angers (Maine-et-Loire)
Genre : Image
Type : Monuments et plaques
Producteur : Christophe Durand
Source : © Cliché Christophe Durand Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur.
Date document : Janvier 2018
Lieu : France - Pays de la Loire - Maine-et-Loire - Angers
Contexte historique
Marcel Guénault est né le 12 janvier 1910 à Saint-Germain du Puy (Cher). Il est le troisième des quatre fils de Louise Gourdon et d’Alphonse Guénault, gardien de prison, en poste à Angers. Dans cette ville, le jeune Marcel suit un apprentissage de peintre, puis devient ouvrier. Il s’investit au sein du mouvement de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) dont il devient le premier président en Maine-et-Loire. Mobilisé le 27 août 1939, il est affecté à la défense du pont du chemin de fer du Briollay. Promu sergent le 15 mai 1940, il est reversé dans le 91e régiment régional d’infanterie et rejoint Maulévrier où il est fait prisonnier le 22 juin 1940. Les prisonniers rejoignent à pied la caserne Verneau d’Angers puis le camp d’Auvours au Mans. Il est ensuite transféré en Allemagne au Stalag XII A.
Il s’évade le 15 avril 1942 avec son camarade Maurice Thénier. Le retour vers la France s’effectue à l’aide d’une boussole qu’il a confectionnée avec une boîte de conserve et une lame de rasoir pour aiguille. Son retour ne manque pas d’attirer les soupçons. Il est caché par les Dominicains de la rue Rabelais. Grâce aux cheminots résistants, il passe en zone libre dans un train de marchandises. Il se rend à Vichy et trouve un emploi au Commissariat des Prisonniers. Il est responsable de la création des CEA (Centres d’entraide) sur toute la France. Ces formations, composées de prisonniers libérés et d’évadés, donneront naissance à des mouvements de résistance. Lorsqu’un collaborateur prend la présidence du Commissariat aux Prisonniers, plusieurs cadres démissionnent, dont Marcel Guénault, Jean Védrine et François Mitterrand. Tous se cachent provisoirement à Saint-Sylvain-Bellegarde (Creuse).
De retour à Vichy, il est resté en étroite relation avec les milieux d’action catholique. Il distribue un journal clandestin Témoignage Chrétien dans les boîtes à lettres.
Selon le certificat de Résistance en date du 10 novembre 1945 établi par le Père Pierre Chaillet, directeur et fondateur de Témoignage Chrétien, "M. Marcel Guénault, habitant 21, rue d'Auvergne à Vichy (Allier) a, sous l'Occupation allemande, travaillé activement au Témoignage Chrétien en diffusant d'août 1943 jusqu'à son arrestation début 1944, une moyenne de 200 cahiers et 1 000 courriers clandestins chaque mois (distribution et apposition d'affiches)".Il se cache dans les caves de l’église Saint-Blaise ou sous son lit. Pris sur le fait durant sa distribution, il est arrêté puis mis en liberté provisoire. Le 14 mars 1944, il s’éloigne de Vichy avec le projet probable de rejoindre les maquisards cachés dans un château près du Vercors.
À Lyon, il croise la route de Maurice Thénier et décident tous deux de revenir à Vichy. Marcel Guénault est finalement arrêté à son domicile vichyssois et emprisonné dans les sous-sols de l’Hôtel de Ville où siège un tribunal. Rapidement, il est envoyé au camp de Saint-Sulpice-La-Pointe (Tarn). Le 30 juillet 1944, il est déporté à Buchenwald. Sa famille ignore la destination et reste sans nouvelles de lui jusqu’à la Libération. Le 22 mai 1945, il envoie un télégramme à Angers, annonçant son retour. Le 5 juin, il débute un pèlerinage à pied entre Angers-Lourdes, une promesse qu’il avait faite en détention.
Marcel Guénault a été conseiller municipal d’Angers entre 1945 et 1965. Il a été aussi présidant de la Caisse d’Allocations Familiales, fondateur de syndicats artisanaux. Au niveau professionnel, il a créé un magasin et une entreprise de distribution en gros de produits de décoration REV MUR SOL. Parallèlement, il poursuivait son engagement au niveau social et paroissial.
Sources :
D’après les notes de Pierre Guénault, auteur d'Un enfant dans la tourmente, 110 feuillets, 2004.