Plaque située sur l'église d'Erstein (Bas-Rhin)
Légende :
Plaque située sur l'église d'Erstein (Bas-Rhin) rappelant la venue du général de Gaulle pour la messe de minuit le 24 décembre 1944, "premier Noël de la France libérée".
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Source : © Archives privées Links Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Date document : sans date
Lieu : France - Grand Est (Alsace) - Bas-Rhin - Erstein
Contexte historique
Les Américains poursuivent vers l'Allemagne et partagent la zone: au nord de Sélestat-Erstein, la 7e armée US; au sud la 1ère armée française augmentée de la 2ème division blindée (DB) et la 36ème division d'infanterie américaine (DIUS). Le front est large et se termine sur les crêtes des hautes Vosges. Le général de Lattre de Tassigny perd néanmoins des éléments envoyés sur le front de l'Atlantique. Dans le même temps, Himmler, aux connaissances militaires limitées mais commandant les SS et les réservistes, reconstitue les forces de la 19ème armée.
Dès le 2 décembre, de Lattre décrit son plan: attaquer Colmar par le nord depuis Sélestat et le sud depuis Mulhouse; percer le long des Vosges par Cernay et Rouffach et remonter la rive gauche du Rhin afin de couper le ravitaillement.
Dans la forêt de la Hardt, des combats meurtriers se poursuivent autour du pont du Bouc et du carrefour de la Grünhütte du 28 novembre au 3 décembre. Le front de la Hardt se stabilise à Kembs jusqu'en février 1945. L'ennemi reprend le combat autour de Lutterbach dans la banlieue mulhousienne. Auguste Wicky, maire de la ville, organise alors, sous la neige, l'évacuation de près de 10 000 enfants du Haut-Rhin vers la Suisse avec l'aide des Forces françaises de l'intérieur (FFI) entre le 3 et le 24 janvier 1945. Les mauvaises conditions atmosphériques empêchent le plan de De Lattre de démarrer. Après de violents combats, la vallée de Thann est libérée le 10 décembre. Les Allemands tiennent cependant les crêtes depuis le Hohneck jusqu'au Vieil-Armand où se déroule une importante bataille.
L'armée allemande lance aussi une offensive le 6 décembre au nord de Colmar (opération Habicht) sur Guémar, Sigolsheim, Ostheim, Zellenberg et prend de court le général Monsabert qui doit aller sur Marckolsheim! Le but: reprendre Sélestat. L'offensive, couteuse en vies humaines est arrêtée par Wiese le 14. Le moral des troupes françaises est au plus bas. Les combattants africains, incorporés depuis 1943 ne peuvent rentrer en permission, les Forces françaises de l'intérieur (FFI) du Haut-Rhin se sentent abandonnés par une France déjà libérée en grande partie. De Lattre écrit à de Gaulle et obtient des renforts. Plus au nord, la bataille des Ardennes débute... En Alsace les combats se poursuivent autour de Kaysersberg, Kintzheim, Ammerschwihr et Bennwihr.
Dans ce contexte, Charles de Gaulle décide alors de passer Noël en Alsace auprès de la 1ère armée. Il se rend à Strasbourg les 24 et 25 décembre, assiste au défilé des FFI et de la brigade Alsace-Lorraine (BAL), passe à la cathédrale, puis rejoint Erstein (Bas-Rhin) où stationne la 2ème DB de Leclerc. Là, il assiste à 18 heures à la messe de minuit. Leclerc en profite une nouvelle fois pour dire tout le mal qu'il pense de De Lattre. Le voyage se poursuit à Sainte-Marie-aux-Mines où le général de Gaulle rencontre de Lattre. Direction Thann et Mulhouse ensuite via le passage libre dans les Vosges (Gérardmer et Belfort). Il constate l'inquiétude de l'armée et de la population locale.
Bertrand Merle, "Septembre 1944 - Mars 1945: La sanglante libération de l'Alsace. 3/Le général de Gaulle vient remonter le moral des troupes" in DVD-ROM La Résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance - AERI, 2016