Analyse média

Maquisard à vingt ans en Haute Ardèche
Histoire du détachement « Sampaix » de la 7101^e compagnie FTPF

de Christian Disandro, éditions du Roure, Polignac, 2018

          

Avec un langage soutenu, peaufiné au fil du temps, Robert Jean Disandro, alias Christian, retrace, dans ce livre publié aux éditions du Roure à la fin du premier semestre 2018, l’épopée qu’il a vécue au sein du détachement « Sampaix » de la 7101^e compagnie FTP. Repéré par la police, il est exfiltré par la Résistance de Beaucaire et conduit en février 1944 dans ce maquis ardéchois situé en bordure de la vallée du Rhône. Traqués, pourchassés par les troupes d’occupation allemandes et par les forces répressives du gouvernement de Vichy, en particulier la milice, les maquisards nomadisent vers l’intérieur du département (une carte localise les différents camps d’hébergement). Christian a croqué des épisodes de ces pérégrinations entre février et fin mai 1944.

Ses dessins, très réalistes, sont devenus des années plus tard de remarquables aquarelles dont de nombreux exemples illustrent cet ouvrage.

Dans un cheminement chronologique, Christian Disandro décrit le quotidien de ces jeunes gens, mentionne leurs actions avec réussites - parachutage au Gerbier-de-Jonc, échecs - attaque de la gendarmerie de Vernoux, tragédies - arrestation de Lunette et de Rapha, sans oublier de dire le soutien d’une partie de la population ardéchoise malgré la présence d’ennemis.

Pour Christian, entre mars et avril 1944, La-Raze à Désaignes est le camp type, celui où naissent des amitiés fortes, durables entre ces combattants animés d’un même idéal : libérer la France et rétablir la République.

Après la mort de Lardan [Maurice Picq], son presque jumeau, dans une opération de sabotage de la voie ferrée à Vion, Christian Disandro rejoint un maquis dans le Ventoux, puis s’engage en tant que fusilier marin dans la 1re armée de De Lattre de Tassigny. Lors d’une permission, en venant rendre des effets personnels de Lardan à ses parents, il rencontre la jeune sœur de son camarade de combat. Il l’épousera en 1948.

Après la capitulation allemande, il poursuit la lutte contre le Japon et participe aux débuts de la guerre d’Indochine jusqu’en avril 1947. De cette page de son histoire vont naître des dessins et des aquarelles qui sont très différentes par les paysages et les couleurs de celles du maquis ardéchois.