Jean Gorodiche

Légende :

Jean Gorodiche, dit Granville et Curviligne, médecin et membre du BCRA, notamment engagé dans la mission interalliée Bergamote (du 26 juin à septembre 1944, dans la Creuse) - photographie sans date

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © CRDA Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Arles

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Contexte historique

Né le 21 juillet 1903, Jean Gorodiche, descendant d’une famille juive venue de Russie en 1880, est chirurgien-chef de l’hôpital d’Arles. Avec sa femme Gabrielle, ils ont deux enfants, Nicolas (né en 1938) et Norge (née en 1940). Jean est mobilisé en 1939 sur le front norvégien. Démobilisé en 1940, il est assigné à résidence en Corse par Vichy. Il parvient à quitter clandestinement la France et rejoint, via l’Espagne, les rangs de la France Libre à Londres.
Sa femme et ses deux jeunes enfants, restés en France, demeurent en danger. Ils se réfugient d’abord dans les Hautes-Alpes. Au printemps 1943, à nouveau menacée de dénonciation et d’arrestation, Gabrielle retourne sur Arles et demande de l’aide à la directrice d’une clinique où son mari avait exercé, Madame Martin. Cette dernière, ne pouvant garder les deux enfants dans la clinique, les confie à une infirmière, Francia Foretier, qui les cache quelques jours chez ses parents, des cheminots d’Arles. Puis, Madame Martin obtient l’accord d’un ancien patient du docteur Godoriche, Camille Wiedrich, qui s’engage à héberger et à protéger les deux enfants.

 

La mission interalliée Bergamote
L'ordre de mission de Bergamote est très dense. La Creuse se trouvant intégrée au dispositif de guérilla du Massif central, la mission est habilitée à intervenir sur les régions R5 (Limoges) et R6 (Clermont-Ferrand). La mission est placée sous l'autorité d'Eugène Déchelette, Délégué militaire régional (DMR) pour la région R5. Elle doit prendre contact avec les différents responsables locaux pour coordonner leur action et ne doit pas se substituer à eux.
Les objectifs sont les suivants :
- organiser les maquis dans un périmètre dont les angles sont Aubusson, Bourganeuf, La-Villedieu et La-Courtine. Cette zone recouvre tout le grand tiers sud du département. Il est précisé que les maquis ne doivent pas dépasser 100 hommes pour ne pas attirer l'attention des autorités ; 
- organiser l'exécution des plans de sabotage ou de harcèlement élaborés par le haut commandement. Ce point concerne essentiellement la mise en œuvre des sabotages des voies de communication, les liaisons électriques et les cantonnements ennemis ;
- protéger les installations qui revêtent une importance stratégique nationale. Ce sont les usines d'armement installés en Auvergne et le barrage hydroélectrique d'Éguzon, au nord de la Creuse ;
- renseigner le haut commandement de la situation régionale. La mission doit mettre en place un réseau de renseignement susceptible d'informer sur le positionnement des unités ennemies et de leurs alliés. - armer et équiper les maquis. Pour ce faire, la mission doit, d'une part, évaluer les besoins et les transmettre à Londres. Répertorier les terrains pouvant accueillir les parachutages ou les atterrissages d'avions d'autre part ;
- organiser un service de santé des maquis. Une dotation de matériel médical et chirurgical est octroyée à la mission.


Auteur : Service départemental de l'ONACVG des Bouches-du-Rhône.

Sources : Fascicule « Les "Justes parmi les Nations" en Provence-Alpes-Côte d'Azur », Service départemental de l'ONACVG des Bouches-du-Rhône, 2018, page 80.

Site Internet Les Français libres, consulté le 6 novembre 2018.

Sébastien Albertelli, Les services secrets du général de Gaulle : Le B.C.R.A. 1940-1944, Paris, Perrin, 2009.