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Contexte historique

Né le 14 septembre 1912 à Paris XVIIe, Marc Rainaut exerce la profession d’architecte.
Officier à la mission franco-britannique de liaison à Paris, démobilisé à Clermont-Ferrand le 25 juillet 1940, il se retire dans le Var à La Croix-Valmer. Il maintient le contact qu’il avait à Paris avec le major Maurice Petherick du MI5 anglais et lui communique des renseignements divers. En mai 1941, Rainaut commence à monter son propre réseau de renseignements et transmets ses informations à Londres et Washington (via l’ambassade américaine à Vichy).

En novembre 1942, après l’invasion de la zone non occupée par les Allemands, il regroupe ses forces avec celles de Jean Despas, responsable du Front national à Saint-Tropez. Il prend la responsabilité du FN pour le secteur de la Croix-Valmer puis devient chef-adjoint de la région des Maures. Le 15 décembre 1943, il est nommé responsable de la Brigade des Maures, unité qui rassemblait FTP et AS. Au 1er janvier 1944, la Brigade des Maures regroupait environ 250 hommes sur le secteur Saint-Raphaël – Toulon (Toulon non compris). C’est à la tête de cette unité qu’il prend part à de nombreuses opérations puis aux combats de la libération.

Le 15 août, il est blessé au cours des combats à Saint-Tropez. Il poursuit les combats sur Toulon et Marseille.

Le 18 août 1944, le général Patch, commandant la 7e armée américaine, lui remet la Silver Star. Voici le texte de la citation accompagnant cette décoration :
« M. Marc Rainaut, chef des Forces françaises de l’intérieur pour courage au combat.
Le 15 août 1944, M. Rainaut, chef de la Résistance dans la région des Maures, observa une descente de parachutistes près de Saint-Tropez à 4h30. Se rendant compte qu’ils devaient appartenir à une unité alliée, rassembla immédiatement quelques-uns de ses hommes et prit contact avec le capitaine Walls, commandant la Cie C du Xe régiment de parachutistes de l’armée des Etats-Unis.
Dès le début, il rendit d’inestimables services, il fournit des cartes de Saint-Tropez, indiqua les positions ennemies d’une façon qui s’avéra être parfaitement exacte. M. Rainaut guida nos parachutistes jusqu’à une position dominante où nos hommes, purent, en toute sécurité, se réorganiser et se préparer à l’attaque. Quand la compagnie attaqua Saint-Tropez, M. Rainaut était constamment avec les éléments les plus avancés donnant un magnifique exemple par son complet mépris du danger et son adresse dans le combat.
Plus tard, il participa, de la même façon agressive, à l’attaque de la citadelle. Avec trois parachutistes américains et un français FFI, il fut le premier à atteindre le sommet du parapet dans une tentative pour éliminer une mitrailleuse. Blessé au cou par une balle de mitrailleuse allemande, il courut se faire panser à l’hôpital et fut de retour au cœur du combat en moins d’un quart d’heure.
Après la prise de la position ennemie, il organisa les défenses extérieures de la ville de Saint-Tropez avec les Forces françaises sou ses ordres, lesquelles avaient atteint, en ce moment, cent hommes.
Pendant toute l’opération, Marc Pierre Rainaut se montra des plus hautes traditions françaises de bravoure personnelle de commandement militaire et d’audace. »

Marc Rainaut est nommé sous-préfet hors-classe de Toulon le 28 août 1944 par le préfet de la Résistance, Henri Sarie. Il resta à ce poste jusqu’en juillet 1945.

Le 14 mai 1945, il est promu chevalier de la Légion d'honneur et reçoit la croix de guerre 39-45 avec palme : « Organisateur de la résistance dans les Maures. A participé à de nombreuses actions clandestines sur le littoral. Le 15 août 1944, avec son unité, s’est porté en renfort des parachutistes alliés. Les a renseignés et guidés et par son action leur a permis de se regrouper et de remplir leur mission dans les meilleurs conditions. A participé dès le 15 août aux combats autour de Saint-Tropez au cours desquels il a été blessé ». Par décret du 24 avril 1946, Marc Rainaut est décoré de la médaille de la Résistance française. 

Silver Star (USA)