Jeanne Sivadon
Légende :
Jeanne Sivadon, directrice de l'Ecole des surintendantes d'usine, membre et secrétaire du mouvement Combat zone Nord
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © ONAC de Paris, dossier de CVR de Jeanne Sivadon Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : sans date
Lieu : France
Contexte historique
Jeanne Sivadon est née le 26 juin 1901 à Toulouse. Elle passe les premières années de son enfance à Moncoutan où son père est pasteur. En 1926, elle vient à Paris et rentre à l'école protestante d'Assistantes sociales à Montparnasse. Après deux années, elle est affectée à Grenoble. Elle revient ensuite à Paris pour prendre la direction de l'Ecole des surintendantes d'usine, rue Princesse à Paris. C'est là qu'elle rencontre et se lie d'amitié avec Berthie Albrecht. Le souvenir des persécutions de l'Ancien Régime, dont les ancêtres huguenots de sa famille ont été l'objet, ont forgé chez elle une tradition de résistance à l'oppression.
En février 1941, Jeanne Sivadon reçoit la visite de Robert Guédon qui vient de la part de Berthie Albrecht dans le but de constituer une filiale du mouvement Combat en zone occupée. Elle accepte et dès lors participe très activement à la formation du groupe Combat zone Nord, dont elle devient la secrétaire générale sous le pseudonyme de "Jacqueline Simon". Elle fait adhérer à son groupe des magistrats, des médecins, des prêtres comme l'abbé Vallée et le révérend père Riquet, d'anciens officiers, des industriels. C'est en partie grâce à son activité de recrutement que Combat zone Nord prend son plein essor.
En novembre 1941, lors de la constitution du comité directeur du mouvement, elle se voit confier par Henri Frenay la responsabilité de la branche propagande.
Suite à l'infiltration d'un agent de l'Abwehr au sein du groupe, quelques uns des militants les plus actifs, dont Jeanne Sivadon, sont arrêtés le 2 février 1942. Incarcérée à la Santé, mise au secret, elle est déportée à Sarrebrück le 12 juin 1942. Jugée le 12 octobre 1943 par le tribunal du peuple, elle est condamnée à mort. Sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité et Jeanne est alors transférée à la forteresse de Cologne puis au camp de Ravensbrück le 15 novembre 1944. Transférée comme déportée NN à Mauthausen, elle est libérée de ce camp en avril 1945 et rapatriée en France.
Le 4 novembre 1945, lors de l'assemblée constitutive de l'Association des Déportées et Internées de la Résistance, elle est élue présidente. Elle gardera ce poste jusqu'en janvier 1949 où elle est appelée au poste d'Inspectrice générale du service social des Armées. Jeanne Sivadon est décédée le 31 août 1995 au Mas d'Azil.
Décorations :
Légion d'honneur, croix de guerre avec palme, médaille de la Résistance avec rosette (décret du 25 avril 1946).
Auteur : Fabrice Bourrée
Sources et bibliographie :
Archives nationales, AJ40 1500-1512, 72 AJ 46-48, 72 AJ 80, 72 AJ 42.
SHD Vincennes, 16 P 551023 - dossier individuel de Jeanne Sivadon.
Musée de la Résistance et de la Déportation (Besançon), archives privées de l'Abbé de la Martinière.
Archives privées Pierre Le Rolland.
ONAC de Paris, dossier de CVR de Jeanne Sivadon.
Fabienne Isambert, "Combat Zone Nord", Présentation, historique et intégration dans la résistance nationale d'un mouvement de zone occupée (1940-1942), mémoire de DEA de l'IEP de Paris, 1997.
Pierre Le Rolland, "Procès au tribunal du peuple de l'affaire Continent" in Le Déporté, septembre 1993.
"Jeanne Sivadon" in Voix et visages, n°247, novembre 1995.