Albert Dubois

Légende :

Albert Dubois, fondateur des Bataillons de la Mort

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © SHD GR 16 P 193860 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique noir et blanc

Date document : sans date [1945]

Lieu : France

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Contexte historique

Albert Dubois est né le 26 novembre 1911 à Goussainville (Eure-et-Loir). Il exerce la profession de dentiste. Réformé en mars 1940, Albert Dubois est affecté à la section sanitaire de la défense passive du XIVe arrondissement.
De retour d'exode en juillet 1940, Albert Dubois rencontre au Phare de France (institution pour les aveugles), rue Daru à Paris, son vieil ami Marcel Bouet, aveugle de guerre. Dubois lui fait part de son intention de rejoindre Londres. Bouet lui apprend l'appel du général de Gaulle et, ensemble, ils décident de constituer une formation paramilitaire en France. Ils commencent à constituer un groupe de résistants qui prendra la dénomination de "Bataillons de la Mort". Il s'agit là en fait d'une sorte de fédération de petits groupes préexistants : groupe Dauphin, groupe Coq, groupe XIII… Dubois organise la création de deux journaux clandestins : 14 juillet rebaptisé Le coq enchaîné qui seront imprimés par Maurice Petit.  En contact étroit avec le colonel Meresse, un des responsables de l'Armée volontaire, les deux mouvements travaillent conjointement.
A la fin de l'année 1940, il réussit à faire passer à Londres des renseignements concernant les mouvements de la Kriegsmarine. Par la suite, il fait parvenir aux Alliés les plans du camp d'aviation de Romilly-sur-Seine (Aube) et ceux du réseau téléphonique de Madagascar.
Albert Dubois créé également un service d'entraide pour les prisonniers de guerre évadés avec l'aide de Maurice Petit pour l'impression des formulaires et d'un artisan graveur, Poteau, pour la réalisation des faux-tampons.
Le mouvement est en liaison avec Londres par l'intermédiaire du général Basse, membre du comité directeur de l'Organisation civile et militaire (OCM), et par Claude Bellanger du groupe Maintenir. Albert Dubois est également en contact avec l'Intelligence Service par l'intermédiaire de John Hopper, membre de l'Armée volontaire.
Arrêté le 8 mai 1942 par la Gestapo à son domicile, 20 rue Beaubourg, il est interné à la prison du Cherche-Midi puis à Romainville. Le 2 octobre 1943, il est désigné comme otage avec 55 autres internés à la suite de l'attentat perpétré contre Julius Ritter. Cinquante d'entre eux furent exécutés et les six autres, dont Albert Dubois, tirés au sort, furent déportés. Le 4 octobre 1943, Dubois est donc déporté en Allemagne au camp de Neue-Breme, puis transféré successivement à Buchenwald, Ravensbrück, Dora-Ellrich, Orianenburg puis Sachsenhausen. A Dora, il participe à des actions de sabotage contre l'industrie de guerre allemande, notamment les V1 et V2. Lors de sa détention à Ellrich, il est nommé médecin du camp et en profite pour subtiliser des médicaments au profit des déportés. Il est libéré du camp de Sachsenhausen le 22 avril 1945 par les armées alliées et rapatrié le 14  août 1945.

Albert Dubois a été homologué au grade de colonel le 23 février 1948 en qualité de chef national des Bataillons de la Mort. Il est décédé le 9 mai 1980 à Paris (19e).

Décorations :
Chevalier de la Légion d'Honneur, Croix de guerre 1939-1945 avec palme, Médaille de la Résistance.



Auteur : Fabrice Bourrée

Sources :
SHD Vincennes, 16 P 193860, dossier individuel d'Albert Dubois.
Archives nationales, 72 AJ 37 (Bataillons de la Mort).
ONAC de Paris, dossier de CVR d'Albert Dubois.