Maurice Petit

Légende :

Maurice Petit, typographe, membre des Bataillons de la Mort

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © SHD GR 16 P 471704 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France

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Contexte historique

Maurice Petit est né le 11 juin 1908 à Paris. Il exerce la profession de typographe.

Après avoir fait la campagne de 1939-1940, il est démobilisé le 25 août 1940 et reprend son poste à l'imprimerie la Néo-gravure, rue Fondary, dès la réouverture de celle-ci en septembre. L'imprimerie est immédiatement réquisitionnée et, chaque semaine, des revues en langue allemande sortent des rotatives sous la direction d'officiers et sous-officiers allemands.

Dès le mois suivant, Maurice Petit est mis en rapport par une amie infirmière, Suzanne Tara, avec Albert Dubois, chirurgien-dentiste, qui cherche à former un groupe de Résistance. Un comité est constitué, il donnera naissance aux "Bataillons de la Mort".

Comme première participation, il lui est demandé d'établir de fausses feuilles de démobilisation, destinées aux prisonniers de guerre évadés. Il participe ensuite à la constitution de groupes autonomes : le groupe "Convention" dans le XVe arrondissement et le groupe XIII, avec à sa tête un cheminot de la gare Saint-Lazare, Lucien Chopy. Ces groupes font du renseignement et Lucien Chopy a organisé une filière pour le passage de la ligne de démarcation. Maurice Petit devient, à peu près à cette période, sous-chef des Bataillons de la Mort avec l'approbation du comité directeur du mouvement.

Au début de l'année 1941, le comité directeur des Bataillons de la Mort décida de créer un journal imprimé et ce fut Maurice Petit qui fut chargé de l'impression. Le titre fut d'abord 14 juillet et devint Le Coq enchaîné "journal officiel du gouvernement libre de Paris". Le premier numéro du Coq enchaîné sortit en décembre 1941 ; quatre numéros et une édition spéciale, après le bombardement des usines Renault, parurent ensuite.

En juin 1942, Maurice Petit fut chargé d'organiser un attentat contre Doriot et d'assurer l'armement de l'exécutant. Ce fut un nommé Gandillon qui accepta cette périlleuse mission. Petit lui procura deux revolvers et des munitions. Tout avait été calculé pour son passage en zone libre par la suite, mais il fut arrêté avant d'avoir pu accomplir sa mission et déporté à Mauthausen. A la même période, Petit entre en relation avec la Confrérie Notre-Dame (CND), réseau auquel il fournit de nombreux renseignements.

En juillet 1942, une première arrestation est effectuée par la police française et, par prudence, toute l'activité est stoppée, mais le 29 août la Gestapo arrête une partie des dirigeants du mouvement. Maurice Petit devient alors sous-chef des Bataillons de la mort.

Maurice Petit effectuait des tirages clandestins non seulement à la néo-gravure, mais également dans un petit atelier qu'il avait réussi à équiper, rue Rodier. C'est là qu'il fut arrêté le 10 septembre 1942. Interné à Fresnes, il est déporté à Mauthausen le 25 mai 1943. De là il est transféré comme déporté NN dans un commando d'extermination (Gusen I) puis, le 9 juillet 1944, dans une usine souterraine de Messerschmidt (Gusen II). Libéré le 5 mai 1945 par les Américains, il est rapatrié le 21 mai.

A son retour en France, il récupère son local rue Rodier et crée avec son camarade Camille Rousseau l'"Imprimerie Petit et Rousseau". Quelques années plus tard, il se retire en Dordogne.

Maurice Petit a été homologué au grade de chargé de mission de 3e classe au titre de son activité au sein de la CND.

Décorations :
Officier de la Légion d'honneur.



Auteur : Fabrice Bourrée

Sources : 
Archives nationales, 72 AJ 37 (Bataillons de la Mort).
SHD Vincennes,  16 P 471704, dossier individuel de Maurice Petit.
Paul Chauvet, La Résistance chez les fils de Gutenberg, imprimé à compte d'auteur en 1979.