Voir le verso

Jean Forman

Légende :

Photographie d'identité de Jean Forman prise à Londres en 1940.
Au verso : acte d'engagement dans les Forces françaises libres de Jean Forman signé le 14 septembre 1940

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © SHD 28P4/230 et 16 P 228711 Droits réservés

Date document : 14 septembre 1940

Lieu : Angleterre

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Né le 27 mars 1915 à Paris dans le 1er arrondissement, Jean Forman travaille avant-guerre dans la maroquinerie à Paris avant de se spécialiser comme électricien. Avec la mobilisation générale, il met à profit ses qualités d’électricien dans la Marine ou il sert en tant que Quartier Maitre 1ère classe. Incorporé aux Forces Françaises Libres le 11 Juillet 1940, il est promu caporal Chef le 1er août 1940 avant d’être muté aux Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL) le 1er Septembre 1940. Il signe officiellement son acte d'engagement dans les Forces Françaises Libres le 14 septembre 1940 à l’âge de 25 ans.
Nommé sergent le 1er octobre 1940, Jean Forman est ensuite muté à l’infanterie de l’air le 16 novembre 1940 ce qui lui permet de passer son brevet de parachutiste un mois plus tard, en décembre 1940.
A cette même époque, le Special Operations Executive (SOE) cherche à constituer une équipe de saboteurs afin de les envoyer en mission en France occupée. Ne disposant pas d’effectifs suffisants, le SOE se tourne vers le 2e bureau (futur BCRA) de la France libre. Constituée à partir de parachutistes de la 1ère compagnie d’infanterie de l’air, la mission qui a pour nom de code « Savannah » aura pour but la destruction physique d’aviateurs allemands au moment de leur transfert en autocar depuis leur hôtel vers l’aérodrome de Meucon situé au nord de Vannes dans le Morbihan. C’est au capitaine Georges Bergé que revient le commandement de cette opération qui sera la première mission « Action » du BCRA. Au début de l’année 1941, le capitaine Bergé choisit parmi les parachutistes de la France quatre d’entre eux qui sont soumis à un entrainement intensif et aux pratiques élémentaires de la guerre subversive : le sous-lieutenant Jean Petit-Laurent, les sergents Jean Forman et Joël Le Tac et le caporal Joseph Renault. Dans la nuit du 14 au 15 mars 1941, le détachement de cinq hommes est parachuté en « blind », à l’aveugle, dans le secteur d’Elven au nord-est de Vannes. Arrivés à proximité de leur objectif, la petite équipe se rend compte que les informations dont ils avaient disposées à Londres, étaient périmées et que par conséquent, ils se retrouvaient dans l’impossibilité de mettre sur pied leur action de sabotage contre l’autocar des aviateurs. Le capitaine Bergé décidé alors d’annuler l’opération et demande à ses hommes de se disperser durant une quinzaine de jours en attendant une opération maritime d’exfiltration. Jean Forman est envoyé à Paris afin de prendre des contacts utiles. Dans la nuit du 4 au 5 avril 1941, Jean Forman se rend au point de ralliement fixé sur une plage de Saint-Gilles-Croix-de-Vie en Vendée. Sur place, il retrouve le capitaine Bergé et le sergent Le Tac. Le caporal Renault étant resté dans la région de Vannes pour effectuer une mission de renseignement. Quant au sous-lieutenant Petit-Laurent, il n’est pas au point d’embarquement. Seuls le capitaine Bergé et Jean Forman parviennent à embarquer à bord du sous-marin anglais venu les chercher. Joël Le Tac est contraint de rester sur la plage à cause d’une avarie survenue sur la petite barque du sous-marin chargée de récupérer les hommes sur le rivage.

A la suite de l’opération « Savannah », Forman s’entraine d’arrache-pied en Grande-Bretagne en vue de prendre le commandement opérationnel d’une opération conjointe du BCRA et du SOE de grande ampleur appelée « Opération Joséphine B ». Il est ainsi élevé au grade d’adjudant le 19 avril 1941 avant de prendre le commandement du groupe de trois saboteurs Français – Jean Forman, Raymond Cabard et André Varnier - choisit pour cette mission visant la centrale électrique de Pessac (près de Bordeaux) servant à alimenter notamment la principale base allemande de sous-marin dans la partie sud de la France.
Fort de son succès du 12 mai 1941 à la centrale électrique, Jean Forman est promu sous-lieutenant le 1er octobre 1941 et est cité à l’ordre de l’armée pour la Military Cross en décembre de la même année.
Suite à ses missions de sabotage sur le sol Français – les plus importantes étant la mission Joséphine B et la mission Mainmast B qui marquent la création du réseau Bertaux - il réintègre les Forces Françaises Libres au sein de la Compagnie d’Infanterie de l’Air basée à Camberley le 1er Avril 1942. Muté au TOE (Théâtre d’Opération Extérieure) 6 jours plus tard, il assure tout de même le commandement provisoire de sa compagnie du 29 avril 1942 à son départ effectif pour le TOE le 9 juillet 1942. Le 1er décembre de la même année, Jean Forman est envoyé dans les territoires d’outre-mer avec l’infanterie de l’air.
De retour en Grande-Bretagne le 10 avril 1943 avec une unité de l’infanterie de l’air, il est promu lieutenant le 15 juin 1943 avant d’être une nouvelle fois muté, le 6 décembre 1943, vers la Compagnie Aérienne N°1, 2e Section. Il repart pour l’Afrique du Nord 10 jours plus tard.

Après la guerre, le capitaine Jean Forman retourne vivre dans le 16e arrondissement de Paris, au 38 rue Ribéra. Il travaille alors pour la Direction Générale des Etudes et Recherches (nouveau Service de Renseignement Français dès novembre 1944) en tant qu’agent de presse. 


Auteurs : Hadrien BACHELERIE et Joris BROUARD

Sources : Service historique de la Défense, 16P 228711