Pierre Martigne

Légende :

Carte du groupement des détenus politiques victimes de la Gestapo - Bordeaux & Sud-Ouest, 8 juin 1945

Genre : Image

Type : Carte

Source : © Coll. Henri Martigne Droits réservés

Date document : 8 juin1945

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Contexte historique

Né le 6 mai 1901 à Bordeaux (Gironde), exécuté sommairement le 25 août 1944 à Maillé (Indre-et-Loire) ; contrôleur principal des contributions indirectes ; résistant au sein du mouvement "Résistance en Picardie" puis de l’Organisation civile et militaire (OCM).

Fils de Jean, employé des tramways et de Marguerite née Armand, Pierre Martigne épousa Marie Laclyde le 11 août 1923 à Rouffignac (Dordogne). Leur fille Marguerite naquit le 21 mai 1927. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Pierre Martigne était contrôleur principal des contributions indirectes à Amiens (Somme).

En février 1943, il rejoignit le mouvement « Résistance en Picardie ». Il constitua un dépôt d’armes et de munitions à son domicile 75 rue de Flesselles à Amiens et hébergea des aviateurs alliés. Dénoncé, se sachant menacé, Pierre Martigne quitta Amiens le 15 avril 1944 et se rendit dans la région parisienne où il intégra le groupe OCM de Meaux (Seine-et-Marne) qui lui établit une nouvelle identité. Devenu Pierre Martinaud né le 6 mars 1901 à Alger, il assuma un service de renseignements. Employé sous cette fausse identité à l’entreprise Dupin de Chelles (Seine-et-Marne) qui travaillait à la réfection des voies ferrées, il fut envoyé à Maillé (Indre-et-Loire), en août 1944, pour travailler avec des équipes SNCF, à la réfection de la voie stratégique Paris - Bordeaux.

Pierre Martigne fut victime du massacre de 124 personnes de Maillé par des unités allemandes. Selon le témoignage de l’abbé Payon, il se trouvait au matin du 25 août 1944 dans la salle de consommation du café Métais avec deux autres employés de l’entreprise Dupin, René Jamin également résistant, et René Thébault. Caché dans le cellier avec la plupart des personnes présentes dans le café, il fut découvert et abattu de plusieurs rafales de pistolet-mitrailleur. Le commandant FFI de Meaux chargea Toussaint Pierrard de Poulainville (Somme) de se rendre à Maillé pour identifier le corps de Pierre Martigne en octobre 1944.

Sa femme Marie, employée aux contribution directes, membre du réseau d’évasion Shelburn, arrêtée le premier juin 1944 par la Gestapo d’Amiens et déportée à Ravensbrück n’apprit le décès de son mari qu’à son retour en France en juin 1945.

Pierre Martigne reçut la mention « Mort pour la France » le 27 avril 1945 et fut homologué sous-lieutenant FFI (décision du 9 septembre 1957). Son nom figure sur le monument commémoratif érigé en 1984 dans le cimetière de Maillé. Le couple Martigne est associé dans le certificat de gratitude du gouvernement britannique qui fut remis à Marie Martigne pour l’aide apportée aux soldats alliés.


https://maitron.fr/spip.php?article221105, notice MARTIGNE Pierre, Armand, Henri [Pseudonyme dans la Résistance : Pierre MARTINAUD] par Daniel Pillon, Catherine Roussel, version mise en ligne le 16 décembre 2019, dernière modification le 25 septembre 2020.