Kurt Spiero

Légende :

Engagé en novembre 1943 au sein du maquis de Chambon-sur-Lignon, Kurt Spiero prend part avec le grade de lieutenant FFI aux combats d'août 1944 à Saint-Geneys (Haute-Loire) puis à Estivareilles (Loire) les 21 et 22 août 1944.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Service historique de la Défense à Vincennes, GR 16 P 555 560 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 1946

Lieu : France

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Contexte historique

Kurt Spiero, dit Claude, est né le 23 novembre 1919 à Essen en Allemagne de parents israélites. En 1936, sa mère et lui quittent le IIIe Reich pour la Belgique afin de fuir les persécutions antisémites. Son père, resté à Essen pour tenir la bijouterie familiale, mourra en déportation.

Lors d’un contrôle de police en 1939, Kurt Spiero est appréhendé pour infraction à la législation sur les étrangers en Belgique. Détenu dans un camp à la frontière hollandaise, il est évacué vers le sud de la France lorsque les troupes allemandes envahissent la Belgique. Il est alors interné au camp de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) puis transféré successivement à la prison du Céret, au camp du Vernet puis à ceux de Septfonds et d’Aubagne. Son poste au sein du camp disciplinaire des travailleurs étrangers d’Aubagne lui permet de faire évader des prisonniers de guerre dont une trentaine d’officiers polonais. Fin 1942, il est transféré au détachement des travailleurs étrangers à la Ciotat.

En novembre 1942, alors que sa mère est internée au camp des Milles près d’Aix-en-Provence, l’un et l’autre s’évadent et se cachent un temps à Marseille. Ils sont ensuite pris en charge par le Service André, fondé par Joseph Bass, qui les évacut dans le département de la Haute-Loire avec des faux-papiers. Ils sont cachés sur le plateau du Chambon-sur-Lignon à proximité du Mazet Saint Voy. Kurt rejoint au mois de mars 1943 un groupe de résistance formé par le capitaine de réserve Leduc jusqu’au départ de ce dernier dans une autre région.

En novembre 1943, Kurt s’engage au sein du maquis de Chambon-sur-Lignon sur le plateau du Vivarais-Lignon (Haute-Loire). En juillet 1944, avec le grade de lieutenant, il participe à des opérations de parachutages d’armes et à plusieurs affrontements contre les troupes allemandes. Il prend part aux combats durant le mois d’août 1944, et est blessé lors d’un affrontement à Saint-Geneys (Haute-Loire) le 18 août 1944. Pour cet affrontement, il est cité à l’ordre de la brigade en mars 1947 : « s’est distingué le 18 août 1944 à St-Geneys en tenant une position avancée malgré des menaces graves d’encerclement et sous un feu intense de mitrailleuse et de mortiers. Ne s’est replié que sur ordre et pour reprendre le combat dans une position voisine ». Il combat également à Estivareilles (Loire) les 21 et 22 août 1944.

Démobilisé le 8 décembre 1944, naturalisé en janvier 1948, il est décoré de la croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze et de la croix de combattant volontaire de la Résistance.

Installé à Sarrebrück, il y ouvre un commerce de grossiste en horlogerie, la société Spiero, qui existe encore de nos jours. En 1951, il est élu membre du Consistoire des Juifs de la Sarre puis président de ce Consistoire en 1962. En 1968, il s’installe à Strasbourg pour développer son commerce. Il y décède le 6 juin 2017.


Auteur : Guillaume Pollack

Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, Vincennes, GR 16P 555 560.
Mémorial de la Shoah, Paris : CMXXI-1 fonds Lublin.
Organisation juive de combat – France – 1940-1945, éditions Autrement, 2008.