Rue Victor-Louviot, Rennes (Ille-et-Vilaine)

Genre : Image

Type : Plaque de rue

Producteur : Joris Brouard

Source : © Joris Brouard Droits réservés

Date document : Février 2022

Lieu : FranceIlle-et-Vilaine - Rennes

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Contexte historique

Victor Célestin Louviot alias Edmond est né le 19 janvier 1891 à Ancemont (Meuse). Marié et père de six enfants, il est chef de service à la banque du Crédit Lyonnais à Rennes et réside au 8 rue du Père Grignon dans cette même ville.

Inquiet de la montée du nazisme, il s’en exprime dans une lettre adressée à son frère André, le 3 septembre 1939, jour de la déclaration de guerre à l’Allemagne : « Il ne reste plus qu’à faire payer cher à Hitler sa folie avant qu’il ait le temps d’accumuler les dégâts. Je suis persuadé, contrairement à ce qu’ils disent, qu’ils ne feront pas avec nous, tout ce qu’ils croient ».

Après la défaite française de 1940, il aurait été contacté par les Anglais pour faire du renseignement. Le 19 juin 1941, Victor Louviot est arrêté par les autorités allemandes en compagnie de ses deux filles, Élizabeth et Simone. Cette dernière demeurera incarcérée jusqu’au 16 septembre 1941 pour menées « anti-allemandes ».

Le 16 mars 1942, il se confie à son frère sur ses sentiments gaullistes et l’orientation à prendre : « Dans notre région de Bretagne, magnifique dans sa résistance et son organisation… Tu comprends pourquoi nous sommes tous des Gaullistes en France occupée… Ici, nous suivons de Gaulle, chef intègre, énergique et brave qui a eu le courage de continuer à se battre… »

Joignant le geste à la parole, Victor Louviot est intégré comme agent P2 au sein du réseau de renseignement Éleuthère, organisation subordonnée au BCRA (Bureau central de renseignement et d’action) londonien. Début 1943, il est nommé chef militaire de l’Armée Secrète (A.S) pour l’Ille-et-Vilaine et agit sous les ordres du général Louis-Alexandre Audibert, chef de l’AS pour les départements de l’Ouest. Aidé du capitaine Mabile et du lieutenant Lecomte, il met sur pied en mai 1943, le premier groupe paramilitaire en Ille-et-Vilaine.

S’orientant vers l’activité d’assistance aux aviateurs alliés tombés en France occupée, Victor Louviot rejoint en 1943 sous le pseudonyme « Edmond », les rangs du réseau d’évasion Bordeaux-Loupiac dirigé par Jean-Claude Camors. À cet égard, il participe notamment le 11 octobre 1943, au rapatriement vers la Grande-Bretagne de 18 aviateurs alliés.

Victime de la répression allemande, Victor Louviot est arrêté sur son lieu de travail le 2 février 1944. Interné à la prison Jacques Cartier de Rennes, il est transféré le 29 juin 1944 à Compiègne. Le 28 juillet, il fait partie d’un convoi de 1650 déportés à destination du camp de concentration de Neuengamme où il décède le 25 février 1945.

A titre posthume, il est titulaire de

- la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur

- la Croix de Guerre avec palme

- la Médaille de la Résistance avec rosette


Auteur : Joris Brouard

Sources :
- Archives départementales d’Ille-et-Vilaine : 6ETP2/61
- Archives nationales : 72AJ/37 Dossier n°4
- Notice de Victor Louviot sur le site « Mémoire de guerre – la Résistance en Bretagne » : http://memoiredeguerre.free.fr/biogr/louviot-victor.htm#deb