Rue Pierre-Henri Teitgen, Rennes (Ille-et-Vilaine)
Genre : Image
Type : Plaque de rue
Producteur : Joris Brouard
Source : © Cliché Joris Brouard Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Date document : Février 2022
Lieu : France - Bretagne - Ille-et-Vilaine - Rennes
Contexte historique
TEITGEN Pierre-Henri alias Tristan, alias Quintus est né le 29 mai 1908 à Rennes. Son père était bâtonnier et vice-président de l'Assemblée nationale.
Après des études de droit à la faculté de Nancy, il est, en 1935, le plus jeune agrégé de Droit français. Professeur, il est rédacteur en chef de la revue Droit Social fondée avec son collègue François de Menthon.
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en juin 1940 et s'évade le 8 août. Professeur à la faculté de Droit de Montpellier, il exalte dans ses cours les principes démocratiques et prend position contre les lois raciales.
Il rédige et diffuse Liberté, un des premiers journaux de résistance en Zone sud, dès novembre 1940. Liberté est l'organe du mouvement éponyme fondé avec François de Menthon alors en poste à Nancy puis à Lyon.
Il parcourt la Zone libre à la recherche de responsables régionaux et de « boîtes aux lettres ».
Considérant la lutte armée comme primordiale, il participe à la création de groupes francs, particulièrement à Toulouse, Montpellier, Nîmes et Marseille. En 1941, il est arrêté et interrogé par la police de Vichy pendant sept heures de suite.
Il entre au comité directeur de "Combat", né de la fusion, fin 1941, de Liberté et du Mouvement de Libération nationale de Henri Frenay.
Menacé d'arrestation, il quitte Montpellier en juin 1942 et entre dans la clandestinité sous le pseudonyme de Tristan. A Lyon, où il retrouve François de Menthon et Georges Bidault, il entre, en juillet 1942, au Comité général d'Etudes, chargé d'élaborer les projets législatifs pour la libération, dont il devient secrétaire général sous le nom de Quintus.
En 1943, il est nommé commissaire général provisoire à l'Information dans la clandestinité et est chargé de préparer, à l'intention des futurs commissaires de la République, les mesures à prendre dans le domaine de la presse. Il prend également contact avec l'Organisation civile et militaire (OCM) et est chargé de toutes les négociations concernant l'unité de la résistance intérieure. Il entre aussi au comité de coordination Zone nord - Zone sud.
Arrêté le 6 juin 1944, il est conduit à Fresnes le soir-même. Pendant 15 jours il subit l'interrogatoire de la Gestapo ; il est pieds et poings liés pendant 35 jours. Malgré les sévices qu'il endure, il réussit à garder secrète sa véritable identité.
Fin juillet, il est déporté à Compiègne et est dirigé sur un convoi partant pour l'Allemagne, à la mi-août, après avoir, par fraude, évité le départ dans un premier convoi. Il s'évade en perforant le toit de son compartiment et en se laissant tomber sur le ballast.
Il rejoint les Forces françaises de l'intérieur (FFI) et participe avec elles aux opérations de nettoyage dans les environs de Montdidier.
Il sert de pilote à une unité américaine pendant trois jours et fait prisonniers plusieurs Allemands dont un lieutenant.
En septembre 1944, il est nommé ministre de l'Information et, en 1945, il est élu député du Mouvement républicain populaire (MRP) d'Ille-et-Vilaine ; il le restera jusqu'en 1958.
Ministre de la Justice en 1945 et 1946 puis vice-président du Conseil et ministre des Forces armées en 1947-1948, Pierre-Henri Teitgen obtient le portefeuille de ministre d'Etat chargé de l'information (1949-1950).
De 1952 à 1956, il est président du MRP, puis, à nouveau vice-président du Conseil de 1953 à 1954.
En 1955 et 1956 il est ministre de la France d'Outre-mer et, en 1958, membre du Comité consultatif constitutionnel.
Parallèlement, Pierre-Henri Teitgen poursuit sa carrière universitaire comme professeur à la faculté de Droit de Rennes puis, à partir de 1961, à la faculté de Droit de Paris. Il est également juge à la Cour européenne des Droits de l'Homme.
Pierre-Henri Teitgen est décédé le 6 avril 1997 à Paris et est inhumé à Sauveterre-de-Béarn (64).
• Grand Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 27 août 1944
• Grand Croix de l'Ordre National du Mérite
• Croix de Guerre 1939-45 (2 citations)
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Médaille des Evadés
Site de l’Ordre de la Libération : https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/pierre-henri-teitgen