Line Sellier, Sur la route de Vierzon, juin 1940
Légende :
Cours Complémentaire de l'École de jeunes filles , 123 rue de Patay, à Paris (13e) / Dessin sur l'exode de 1940 (une file de voitures surchargées en vue cavalière)
Texte de commentaire : " Avant Vierzon avant la ligne de démarcation (toutes) les voitures arrivaient de toutes parts. Les cyclistes et les piétons harassés de fatigues marchaient encore avec l'espoir d'arriver bientôt au but".
Genre : Image
Type : Dessin
Producteur : Line Sellier
Source : © MUNAE - 1979.09324.13 Droits réservés
Détails techniques :
Feuille de canson ; gouache et texte ms à l'encre bleue sur papier quadrillé collé; adhésif
Mesures : hauteur : 24,5 cm ; largeur : 16 cm
Date document : juin 1940
Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Cher - Vierzon
Analyse média
L’exode du printemps 1940 dessiné par des élèves d’une école parisienne
Quelques mois après être revenues de l’exode forcé de juin 1940, des jeunes filles d’une quinzaine d’années, élèves de cours complémentaire de l’enseignement primaire supérieur à Paris, sont invitées à dessiner ce qu’elles ont vécu depuis la fin des années trente. Elles sont encadrées par une grande professionnelle de l’enseignement et de l’art, Adrienne Jouclard, professeur de dessin et artiste-peintre, alors proche de la retraite. Près de soixante-dix élèves illustrent donc leur quotidien avec une spontanéité et une authenticité doublées d’une grande maîtrise technique. Celles-ci nous transmettent des représentations de leur départ entre le mois de mai et la mi-juin 1940, du chaos ponctué de drames régnant sur les routes, de leur arrivée en province puis du retour à l’automne suivant, marqué par l’angoissant passage de la ligne de démarcation. Ce grand reportage collectif s’appuie sur des souvenirs datés et localisés. Certains dessins sont accompagnés de paragraphes descriptifs. Tous se singularisent par une grande diversité de ton, légèreté, gravité, humour ou tragédie. En 1957, Adrienne Jouclard fait don de ce fonds inédit de trois cents éléments à l’Institut Pédagogique National, aujourd’hui Munaé à Rouen. Outre l’exode jusqu’au retour, sont représentées les fêtes patriotiques avant 1939, la mobilisation générale, les évacuations, les alertes lors des bombardements entraînant la descente dans les abris puis la réalité des pénuries et du rationnement à partir de l’automne 1940.
Source consultée : Yves Gaulupeau, Antoine Prost, Dessins d’exode, Tallandier, 2003, 142 p.
Notice réalisée par Bertrand Lécureur avec l’aide de Kristell Gilbert (Musée national de l’Éducation à Rouen)
« C’était le 15 juin, sur les routes, nous voyions les gens se sauver. Puis il y avait les avions qui passaient, les gens étaient obligés de se coucher dans les fossés ou de se réfugier dans des bois. Les malheureux qui n’avaient pas le temps de se réfugier étaient tués. Je vis un spectacle émouvant : un petit garçon qui avait vu sa mère tuée était accouru pour savoir ce qu’elle avait et s’est fait tuer en voulant se pencher sur elle. »
MUNAE 1979.09324.25
P. Buselin, Le pont de Jargeau, dernier passage sur la Loire en amont d’Orléans, bombardé le 16 juin 1940.
MUNAE 1979.09324.8
MUNAE 1979.09324.33
Jeanine Lagarrigue, L’exode sur la route de Paris à Fontainebleau, 13 juin 1940
MUNAE 1979.09324.54