Stèle dédiée à Pierre MEUNIER, ami de Jean, Moulin. Chenove (21).

Type : Plaque commémorative – Place Pierre Meunier – Devant la Mairie –

Producteur : Jean-Pierre Petit

Source :

Détails techniques :

Plaque commémorative

 

A LA JEUNESSE DE CHENOVE

A TOUTE LA JEUNESSE

POUR QU'ELLE NE CONNAISSE J

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Côte-d'Or - Dijon

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Contexte historique

MEUNIERPierre   Morlay ou Marmet

Né le 15/08/1908 à Dijon(21)

Décédé le 16/04/1996 à Arnay-le-Duc(21)

Compagnon de résistance de Jean Moulin, de formation, rédacteur au ministère des finances, Pierre Meunier devient, en juin 1936, chef du secrétariat de Pierre Cot, ministre de l’air du gouvernement de Front populaire. C’est à son cabinet qu’il fera la connaissance d’un jeune préfet, Jean Moulin, dont il deviendra l’un des plus proches collaborateurs. Sous les noms de code de « Morlay » ou « Marmet », il jouera ensuite un rôle déterminant auprès de Jean Moulin dans la résistance à l’envahisseur allemand. Jeune militant communiste, Pierre Meunier est « contacté », dès 1941, alors qu’il est dans la clandestinité en zone nord occupée par les Allemands, par Jean Moulin, dont il est un ami sûr et qui va devenir, après avoir séjourné à Londres, le représentant spécial du général de Gaulle. Membre du secrétariat de Moulin à Paris, il va aider « Max » l’un des surnoms de l’envoyé du chef de la France libre à rassembler les éléments de dossiers de tous ordres destinés au général de Gaulle. C’est ainsi que Pierre Meunier est, en 1942, l’homme des contacts avec le Front national, qui participe de la résistance communiste, et plus particulièrement, en zone nord, avec Pierre Villon, surnommé « Colbert » et futur député communiste après la guerre. A plusieurs reprises, Pierre Meunier sera menacé d’arrestation par la Gestapo, mais il parviendra à tromper la police nazie. Ses relations avec d’autres grands résistants ne sont pas toujours aisées. En témoignent, au début de 1943, ses rapports tendus avec André Dewavrin, le célèbre « colonel Passy », qui, depuis Londres, dirige les services spéciaux gaullistes et qui le trouve sectaire, voire cassant si l’on en croit des proches des deux hommes. Jean Moulin intercédera toujours en faveur de son collaborateur, en reprochant à Passy de tenir Pierre Meunier à l’écart de la négociation avec les autres mouvements de résistance en vue de leur regroupement.

Fin mai 1943, « Morlay » est chargé par son « patron » d’organiser la première réunion, rue du Four, à Paris, de ce qui allait devenir le Conseil national de la Résistance (CNR), animé par Moulin. Malgré des critiques formulées par Pierre Brossolette, un autre grand résistant, Pierre Meunier en assurera le secrétariat politique et administratif aux côtés de Daniel Cordier, le secrétaire particulier de Jean Moulin.

En novembre 1944, Pierre Meunier est délégué à l’Assemblée consultative provisoire. Puis, après avoir entre-temps réintégré l’administration des finances, il dirigera en 1946 le cabinet du vice-président du conseil, Maurice Thorez, après le départ du gouvernement de Charles de Gaulle. Entre octobre 1946 et octobre 1958, durant la IVe République, il est député progressiste (proche du Parti communiste) de la Côte-d’Or. Tout en appartenant ensuite à l’administration des finances et, à ce titre, contrôleur financier des affaires sociales pour le compte du ministère de la santé publique et de la population, Pierre Meunier continuera d’avoir une activité politique, en étant, dans les années 70, conseiller général de la Côte-d’Or et maire d’Arnay-le-Duc. A la retraite, l’une de ses dernières manifestations publiques aura été le témoignage sur la fin tragique de Jean Moulin, qu’il aura apporté, en 1987, à la demande de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance, au procès à Lyon du tortionnaire allemand de « Max », Klaus Barbie. »

Il était titulaire de la croix de guerre 1939-1945 et de la médaille de la Résistance, Pierre Meunier était commandeur de l’ordre national du Mérite et grand officier de la Légion d’honneur.


Sources : Journal Le Monde du 19 avril 1996. D’après Jacques Isnard.