Plaque commémorative - Mouvement Résistance Sud - Villeurbanne (69)
Légende :
C'EST AU 2eme ETAGE DE CET IMMEUBLE
DANS L'APPARTEMENT DES DOCTEURS
ANDREET ALICE VANSTEENBERGHE – JOLY
DU MOUVEMENT « FRANC - TIREUR »
QUE SE SONT REUNIS LE 5 MAI 1942
AUTOUR DE JEAN MOULIN
DELEGUE DU GENERAL DE GAULLE
LES DIRIGEANT DES TROIS GRANDS MOUVEMENTS
DE RESISTANCE DE LA ZONE SUD
HENRI FRENAYPOUR « COMBAT »
YVON MORANDAT POUR « LIBERATION »
JEAN PIERRE LEVY ET ANTOINE AVININ POUR « FRANC-TIREUR »
EN VUE DE COORDONNER LEUR ACTION
POUR LA LIBERATION DE LA FRANCE
CETTE PLAQUE A ETE INAUGURE LE 8 MAI 1985
PAR MONSIEUR CHARLES HERNU MAIRE DE VILLEUBANNE MINISTRE DE LA DEFENSE
Type : Plaque commémorative – 3 rue Aristide Briand - Clichés du 30/10/2022
Producteur : Jean-Pierre Petit
Source :
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Villeurbanne
Contexte historique
MOULIN, Jean
Né le 20/06/1899 à Bézier(34)
Décédé le 08/07/1943 à Metz(57) dans un convoi en partance pour l'Allemagne,.
C'est un haut fonctionnaire et Résistant Fançais.
Préfet de l'Aveyron puis d'Eure-et-Loir, refusant l'occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, il rejoint en septembre 1941 la France libre à Londres en passant par l’Espagne et le Portugal. Il est reçu par le général de Gaulle, à qui il fait un compte-rendu de l’état de la résistance en France et de ses besoins, notamment financiers et en armement.
Envoyé à Lyon par de Gaulle pour unifier les mouvements résistants, il crée et dirige le Conseil national de la Résistance.Parachuté en provence dans la nuiy du 31/12/1941, il accomplit, en un an et demi, une tâche considérable à la tête d'une véritable administration. Au prix de conflits souven très vif avec Henri Frenay, il parvint la fusion ds trois grands mouvements(Combat – Libération Sud – Franc-tireur) pour devenir Mouvements Unis de Resistance(MUR). Il est arrêté à Caluire-et-Cuire, dans la banlieue de Lyon, le 21 juin 1943 et conduit au siège de la Gestapo à Lyon, conduite par Klaus Barbie où il est torturé ; il est ensuite transféré à la Gestapo de Paris. Il meurt dans le train qui le transporte en Allemagne peu avant le passage de la frontière, le 8 juillet 1943. Son décès est enregistré en gare de Metz.
Considéré comme l'un des principaux héros de la Résistance, il est fait compagnon de la Libération en 1942, nommé général de brigade à titre posthume lors de la Libération, puis général de division en 1943. Un cénotaphe lui est dédié au Panthéon ; son corps n'ayant jamais été identifié avec certitude, l'urne qui s'y trouve ne contient que les « cendres présumées » de Jean Moulin.
DECORATIONS :
Officier de la Légion d'Honneur
Compagnon de la Libération
Médaille Militaire
Croix de guerre 1939 – 1945
Chevalier du Mérite Agricole
Médaille Intralliée 1914-1918
Médaille commémorative guerre 1914-1918
Médaille commémorative des service volontaires dans la France Libre
Médaille commémorative guerre 1939-1945
Médaille d'or de l'Education physique
Médaille d'argent de l'Assistance Publique
FRENAY, Henri
Henri Frenay Sandoval, dit Henri Frenay
Né le 19/11/1905 à Lyon(69)
Décédé le 06/08/1988 à Porto-Vecchio(20)
Est un résistant et homme politique français . Avec Berty Albrecht, il fonde Combat, un mouvement de résistance regroupant apparemment toutes les tendances politiques à l'exception des mouvances radicales et pro-communistes qu'il rendait responsables de la défaite de 19402.
Il est fait Compagnon de la Libération en 1943.
À la Libération, il est commissaire puis ministre des Prisonniers, des Déportés et des Réfugiés.
En 1939, Henri Frenay, alors capitaine, est affecté comme officier d'état-major sur la Ligne Maginot. Le 13 juin 1940, le 43e corps d'armée dont il fait partie reçoit l'ordre de repli à l'issue duquel, quatre jours plus tard, il est fait prisonnier par l'armée allemande.
Henri Frenay réussit à s'évader avec l'adjudant Bourguet.
Frenay prend conscience de la gravité de la situation. En août 1940, un début de réseau pour ce qui est le premier mouvement historique de Résistance intérieure, le Mouvement de libération nationale (MLN). Dans cette même période, il parvient rapidement à diffuser un Bulletin d'information et de propagande.
En juillet 1941, il rencontre un ancien préfet, Jean Moulin — révoqué par le régime de Vichy, en novembre 1940, en raison de ses idées républicaines marquées à gauche comme radical-socialiste et placé en disponibilité —, qui cherche à prendre la mesure des mouvements intérieurs de résistance. Il lui dévoile l'organisation du réseau Combat et arrange aussi les réunions avec d'Astier et Lévy.
En février 1942, pour faire libérer des militants de zone libre, Frenay rencontre trois fois Henri Rollin directeur de Combat, patron de la Surveillance du territoire. Ces rencontres ont permis la remise en liberté de plusieurs camarades.
En zone libre, Henri Frenay cherche à prendre le commandement militaire de la Résistance française lors de la fusion des trois plus importants mouvements de la zone libre (Franc-Tireur, Libération, Combat).
La création des Mouvements unis de la Résistance ou MUR, pour laquelle il est, quoique réticent, l'un des membres du Comité directeur ne l'empêche pas de chercher à rendre son mouvement (Combat) le plus autonome possible vis-à-vis de Londres.
En juin 1943, il confie la direction du mouvement à son adjoint Claude Bourdet et retourne à Londres. En juillet, il part pour Alger, où, le mois suivant, le général de Gaulle lui remet la Croix de la Libération. En 1944, il fait partie des délégués de différents mouvements nationaux de résistance qui se réunissent chez le pasteur Willem Visser 't Hooft à Genève pour rédiger puis adopter la Déclaration des résistances européennes.
DECORATIONS :
Grand croix de la Légion d'Honneur
Compagnon de la Libération
Grand Croix de l'ordre National du Mérite.
Croix de guerre 1939 – 1945
Médaille de la Résistance Française
Médaille des évadés
Croix du combattant volontaire de la guerre 1939-1945
Croix du combattant volontaire de la Résistance
Médaille commémorative de la guerre 1939-1945
MORANDA, Marie Léon Ivan
Né le 25/12/1913 à Buellas (01)
Décédé le 08/11/1972 à Marseille(13)
Est un Résistant et homme politique Français.
En 1939, il est mobilisé dans les chasseurs alpins. Il est volontaire pour rejoindre le front de Norvège et participe à la bataille de Narvik en avril et mai 1940. Le 18 juin, il rejoint l'Angleterre et s'engage dans les rangs de la France libre. Il est attaché au cabinet du général de Gaulle.
l'été 1941, le général de Gaulle lui confie la mission d'établir le contact avec les syndicats et mouvements de Résistance de la zone sud et de les financer. Il prend comme pseudonyme son deuxième prénom « Yvon », dont il fera son prénom usuel à la Libération, et comme nom de code Pierrelot.
Son parachutage fait l'objet d'une mission conjointe du BCRA et du Special Operations Executive, nommée OUTCLASS, utilisant les moyens aériens de la RAF. Dans la nuit du 6 au 7 novembre, il est parachuté à Fonsorbes (31), près de Toulouse.
Il établit rapidement les contacts attendus. Constatant l'ampleur du travail à accomplir en matière de résistance, il reste sur place pour s'y atteler. Il rejoint le mouvement Libération-Sud et devient membre de son comité directeur. Il subventionne ce mouvement, ainsi que le Comité d'action socialiste. Grâce à lui, Le Populaire clandestin peut être imprimé.
Il rédige un rapport qui a des difficultés pour parvenir à Londres, et c'est en fin de compte par l'intermédiaire de René Bertholet, citoyen suisse et syndicaliste international, et du consulat britannique à Genève, qu'il y parvient et se retrouve sur un bureau du SOE. Pour assurer cette mission, le colonel Buckmaster désigne Tony Brooks, qui est parachuté le 1er juillet 1942.
En novembre 1942, Morandat est renvoyé à Londres par Jean Moulin, avec lequel il est en désaccord.
En janvier 1944, il retourne en France en étant parachuté le 29 janvier sur le terrain Ajusteur de Saint-Uze afin d'assister Alexandre Parodi. Le 25 août, lors de la Libération de Paris, seul avec sa future femme Claire, elle aussi résistante, il prend possession de l'hôtel Matignon au nom du Gouvernement provisoire.
DECORATION :
Grand officier de la Légion d'Honneur.
Compagnon de la Libération
Grand officier de l'Ordre national du Mérite
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance Française
LEVY, Jean-Pierre
Né le 28/05/1911 à Strasbourg(67)
Décédé le 15/12/1996 à Paris(75)
Est le chef de l'un des trois grands mouvements de Résistance française, Franc-Tireur.
Mobilisé en 1939 comme lieutenant de réserve, puis démobilisé après l'armistice de juin 1940, il se fixe avec sa famille à Lyon en septembre 1940 et noue progressivement divers contacts, non seulement avec des alsaciens réfugiés comme lui, mais aussi avec Élie Péju, un entrepreneur en déménagement qui a créé dès septembre 1940 avec quelques amis un modeste mouvement de résistance, appelé France Liberté et qui édite un journal clandestin du même nom.
Il est arrêté une première fois par la police française le 24 octobre 1942, dans l'appartement lyonnais qui sert de quartier général au mouvement. Les jeunes membres France Pejot et Micheline Altmann parviennent à orienter les soupçons sur elles en s'avouant résistantes pour permettre la fuite de leur leader. A cet égard, France Pejot reçoit la médaille de la Résistance que le général de Gaulle lui fait parvenir par un parachutiste venu de Londre.
Fin 1942, incité par Jean Moulin à fondre Franc Tireur dans une organisation plus large et plus efficace, Jean Pierre Lévy se trouve confronté dans les négociations aux fortes personnalités que sont Emmanuel d'Astier de La Vigerie et Henri Frenay, . Mais le soutien constant de Lévy à la personne de Jean Moulin, ainsi que son engagement dans le projet d'union contrairement à ses deux pairs qui restent réticents, s'avère essentiel dans le dénouement : la création des Mouvements Unis de la Résistance (MUR) en janvier 1943, par la fusion des trois mouvements. Il en devient Commissaire au renseignement, à la sécurité et aux moyens matériels.
En avril 1943, Lévy est reçu par de Gaulle à Londres où il reste jusqu'au mois de juillet, ne représentant donc pas son mouvement lors de la création du Conseil National de la Résistance en mai 1943.
Il revient ensuite à Lyon, puis se fixe à Paris où il est arrêté au domicile de Gilbert Védy, membre du mouvement Ceux de la Libération, en octobre 1943. Il est alors interné à la prison de la Santé pendant 8 mois. Il est libéré le 12 juin 1944 par un commando des corps francs des MUR dirigé par Charles Gonard, qui profite d'un transfert à la prison de Fresnes pour neutraliser l'escorte allemande du convoi dans une rue de Villejuif.
Après la Libération, s'abstenant d'engagements politiques publics, il fait une carrière de haut fonctionnaire, comme directeur des industries et des textiles au ministère de l'Industrie et du Commerce de 1947 à 1970. Il est également le fondateur de la Fondation de la Résistance et s'engagera au sein du Comité des Œuvres Sociales des Organisations de la Résistance (COSOR).
Grand-croix de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Grand officier de l'ordre national du Mérite
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance française
Croix du combattant volontaire de la Résistance
Officier de l'ordre du Mérite agricole
Commandeur de l'Ordre du Mérite commercial
Commandeur de l'ordre du Mérite artisanal
AVININ, Antoine
Né le 26/01/1902 à Lyon(69)
Décédé le 29/10/1962 à Massiac(15)
Est Résistant,un homme politique, industriel Français.
Antoine Avinin milite au sein de la Jeune République, mouvement démocrate chrétien soucieux d'action sociale, héritier du "Sillon" de Marc Sangnier. Officier de réserve, il est mobilisé en septembre 1939 et commande une compagnie comme lieutenant au 6e Bataillon de Pionniers dans l'Armée des Alpes à Heyrieux en Isère.
Il est le cofondateur, aux côtés de Jean-Pierre Lévy, Jean-Jacques Soudeille et Auguste Pinton du réseau de résistance France-Liberté, qui devient en 1941 le mouvement Franc-Tireur. Arrêté à Lyon le 5 mai 1942 comme rédacteur et diffuseur de tracts et incarcéré au Fort de Montluc puis à Saint-Paul, Avinin est libéré en août, faute de preuves. « Brûlé » à Lyon, il s'exile quelque temps dans le Cantal où il a de nombreuses connaissances.
A l'automne 1942, il rejoint Toulouse où il développe l'implantation du mouvement. Grand orateur, extrêmement persuasif, il devient chef régional de Franc-Tireur puis, jusqu'en octobre 1943, chef régional des Mouvements unis de Résistance (MUR), c'est-à-dire de la fusion des mouvements Combat, Libération et Franc-Tireur, pour la Région R 4 (Sud-ouest). Il réorganise cette région et dirige les départs par les Pyrénées.
Son action lui vaudra d'être fait Compagnon de la Libération par décret du 7 août 1945.
En 1945, il s'engage dans la politique active et devient député de la Seine sous l'étiquette UDSR. L'année suivante, il est élu sénateur RGR représentant les Français résidant en Indochine et siège au Conseil de la République de 1946 à 1952.
DECORATIONS :
Commandeur de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance française
VANSTEENBERGHE, Alice et André
Médecins Résistants
Au deuxième étage de cet immeuble a habité et exercé un couple de médecins ayant compté parmi les résistants les plus éminents de Villeubanne : Alice Joly(1908-1991) et André Vansteenberghe(1906-1984).
Installés dans les Gratte-Ciel fin décembre1932, les docteurs Alice et André Vansteenberghe se sont rapidement investis dans la ville en plus de leur cabinet privé : consultationn prénatales au dispensaire, assistance médicale gratuite, puis inspection médicale des écoles.
Communiste et franc-maçon, ce couple engagé entre Résistance en juillet 1941. D'abord avec Jean-Pierre Lévy, chef du réseau Franc-Tireur et à l'origine du journal clandestin du même nom puis, début 1942, avec le capitaine Claudius Billon qui les fait rejoindre un réseau appelé à devenir une composante de l'Armée secrète du général de Gaulle. Centralisation des renseignements collectés, réception des parachutages alliès, stockage d'armes, soins aux résistants, Alicen et André Vansteeberghe se muent en soldat de l'ombre.
Le 5 mai 1942, les deux médecins accueillent une réunion de la plus haute importance dans leur appartement des Gratte-Ciel, à laquelle participent Henri Frenay, chef de Combat, le plus grand réseau de la Résistance de la moitié sud de la France ; Yvon Morandat, co-fondateur du mouvement Libération ; Jean-Pierre Lévy et Antoine Avinin pour Franc-Tireur et, surtout, Jean Moulin, envoyé depuis Londres par le général de Gaulle pour unifier les principaux de résistants et coordonner leur action.
En 1943, les Vansteeberghe rejoignent un second réseau de renseignements : Gallia-RPA. Mais leurs multiples activités cladestines finissent par attirer l'attention de la police d'abord puis de la Gestapo.
Cachés un temps dans un maquis du Beaujolais, ils reprennent l'action dans le centre-ville de Lyon. Début août 1944, la Résitance subit de nobreuses pertes et, le 5 août, c'est au tour d'Alice Vansteeberghe-Joly d'être arrêtée et enfermée à la prison de Monluc. La Gestapo la torture, sous l'oeil parfois de son chef, Klaus Barbie, lui cassant cinq vertrèbres qui la laisseront handicapée à vie. Le 3 juin 1987, à Lyon, l'ancienne résistante apportera un témoignage capital contre le « boucher de Lyon » ors de son procès pour crimes contre l'humanité.
Le couple de médecins Alice et André Santeenberghe domicilié face à la mairie et honoré d'un square a manifesté tout au long de son existence d'une intense activité humanitaire bien au-delà de la sphère professionnelle. Leur demeure est devenu un lieu de rencontre pour les résistants. Plus heureux que son épouse, André n'a pas connu la prison de Montluc où sa femme a été torturée . Cependant Alice lui a survécu assez longtemps pour témoigner au procès Barbie.
Jean-Pierre Petit