Serge Ravanel parle de la Débâcle

Genre : Film

Type : Témoignage filmé

Producteur : Makros Costa

Source : © Archives Makros Costa Droits réservés

Détails techniques :

Durée : 00 :38 :26 - Extrait : 00 :00 :57 - Interviewer : Makros Costa - Lieu : Paris -

Lieu : France

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Contexte historique

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Le 10 mai 1940, sept mois après la déclaration de guerre de la France et de l'Angleterre à l'Allemagne, celle-ci rompt le front occidental. Le Führer met fin à la « drôle de guerre » et lance ses armées sur les Pays-Bas, la Belgique et la France.

L'invasion
Le soir du même jour, à Londres, le roi demande à Winston Churchill, farouche partisan de la guerre à outrance contre Hitler, d'assumer la fonction de premier ministre.
Le 14 mai, la reine des Pays-Bas, Wilhelmine, et une partie de son gouvernement se réfugient à Londres. Le lendemain, Rotterdam est bombardée et les Pays-Bas capitulent.
Les commandements anglais et français envoient leurs troupes en Belgique. Mais à leur surprise, Hitler ne s'en tient pas là. Conformément au plan du général Erich von Manstein, le Führer porte son principal effort dans les Ardennes, une région montagneuse qui n'est pas protégée par les efficaces fortifications de la ligne Maginot. C'est ainsi que trois divisions blindées du général Heinz Guderian percent le front français du côté de Sedan.
Les Belges, qui s'abritaient derrière leur neutralité, sont également débordés par les divisions blindées de la Wehrmacht cependant que les parachutistes allemands sautent sur Liège.
Les divisions françaises qui devaient protéger cette frontière se débandent sans attendre. Négligeant Paris, les panzers allemands bifurquent vers l'ouest...
À Paris, le 19 mai, désemparé par l'ampleur de la débâcle, le président du conseil, Paul Reynaud, rappelle d'urgence le vieux général Maxime Weygand (73 ans), en poste en Syrie, et lui confie le commandement en chef des armées à la place du généralissime Gamelin.
Le 20 mai, en soirée, les panzers qui ont fait la percée de Sedan prennent en tenaille les armées franco-anglaises qui s'étaient imprudemment engouffrées dans la nasse belge. Le 24 mai, les Allemands prennent Boulogne, encerclent Calais et ne sont plus qu'à 35 kilomètres de Dunkerque.
Hitler, cependant, ne veut pas écraser la France et l'Angleterre mais seulement les réduire à l'impuissance pour avoir les mains libres à l'est de l'Europe, selon le projet énoncé dans sa profession de foi, Mein Kampf. Le 24 mai, il donne l'ordre à ses troupes d'arrêter leur progression, avec l'espoir que les Anglais, aux abois, vont saisir la perche qui leur est tendue pour entamer des négociations. Décevant ses attentes, les Anglais en profitent seulement pour consolider leurs défenses autour de la poche de Dunkerque.
Après une semaine de tergiversations, le Premier ministre britannique décide de faire rembarquer ses troupes à Dunkerque. C'est l'opération « Dynamo » : 300 000 soldats anglais et français sont évacués par le port de Dunkerque vers l'Angleterre, où ils se prépareront pour la contre-offensive... quatre ans plus tard.
En Belgique, toute résistance est devenue inutile de l'avis même des chefs alliés. Le roi Léopold III, qui n'a pas voulu suivre son gouvernement à Londres, signe donc la capitulation de son armée, effective le 28 mai. Le roi s'en tient à la reddition militaire et refuse l'armistice, c'est-à-dire une convention de gouvernement à gouvernement.
Le 5 juin, Hitler donne l'ordre à ses troupes de reprendre leur progression mais cet ordre arrive trop tard pour empêcher à Dunkerque l'évacuation des troupes britanniques vers l'Angleterre. Par sa faute, le Führer se prive ainsi d'une victoire rapide sur l'Angleterre.
Là-dessus arrive Mussolini, le dictateur italien. Il se joint à la curée et le 10 juin, déclare la guerre à la France déjà à genoux.
 Le 14 juin, les Allemands entrent dans Paris qui s'est déclaré « ville ouverte » après la fuite du gouvernement à Tours puis à Bordeaux.
Le maréchal Pétain, devenu président du Conseil à la place de Paul Reynaud, négocie l'armistice avec l'envahisseur. La sonnerie du cessez-le-feu résonne le 25 juin à 0h35, soit six semaines après le début de l'invasion. Victimes d'un commandement défaillant, les soldats français et anglais se sont néanmoins battus avec un remarquable courage, à quelques exceptions près.
Pendant les six semaines qui séparent l'invasion du cessez-le-feu, la campagne de France a fait, selon les chiffres les plus récents (2010), environ 60.000 morts chez les soldats français, preuve d'une combativité remarquable. La Wehrmacht déplore quant à elle 30 000 tués.

L'exode
Dès le début de l'invasion allemande, en Belgique comme en France, pressés par les autorités locales, les habitants des villes et des villages fuient vers un improbable abri dans le Sud.
En quelques jours, huit à dix millions de Belges et de Français se retrouvent sur les routes, sous le feu des Stukas, les avions allemands qui piquent sur les colonnes de réfugiés et les mitraillent en faisant retentir leurs sirènes, surnommées « les trompettes de Jéricho ».




""           Serge Ravanel discusses the Debacle


The Invasion

May 10th, 1940, seven months after France and England had declared war on Germany, the Fuhrer finally ended the Phoney War: he ordered his army to invade the Basque Country, Belgium, and France.

That same day, the King of England asked Winston Churchill to become the Prime Minister, reflecting England's decision to fight. May 14th, the Queen of the Basque Country, Wilhelmine, and a part of her government sought refuge in London.

The next day, the Germans attacked Rotterdam and invaded the country. The British and the French commanders decided to send their troops to Belgium where they expected the Germans to attack next. But they were shocked to find that Hitler's army was not there. Following the advice of General Erich von Manstein, Hitler had sent the bulk of his troops to the Ardennes, a vulnerable point in France's defense because it was not protected by the Maginot line. And so General Guderian's three armored divisions pierced through the French line at Sedan.

Despite their neutrality, Belgium was not safe from the Wehrmacht and was attacked by the German's full force at Liège.

The French troops in charge of protecting the front mobilized immediately. Forgetting Paris for the moment, the German panzer units headed West...

May 19th in Paris, Paul Reynaud called seasoned General Weygand, who was 73 at the time, from his post in Syria to take over command from Gamelin due to the dismal state of the French army.

May 20th, Guderian's panzer units trapped the French and British forces, which had become sitting ducks, in Belgium. May 24th, the German army took Boulogne, surrounded Calais, and were only 35 kilometers from Dunkirk.

Hitler, however, did not want to obliterate France or England, but rather simply wanted to weaken them enough so that he could have free reign in Eastern Europe. He had outlined this plan in his book, Mein Kampf. So on May 24th, Hitler ordered his troops to stop before reaching Dunkirk, hoping that the threat of attack would convince the British to negotiate. But the British had no intention of compromising with the Third Reich, and instead took advantage of the pause to consolidate their defenses. After a week of going back and forth, Churchill decided to evacuate whatever troops he could from Dunkirk. The operation was called «Dynamo»: 300,000 British and French troops would be evacuated from the port and brought back to England where the armies could regroup for a counter-attack...four years later.

But in Belgium, the Allied commanders decided there was no use in continuing to fight. King Leopold III did not want to seek refuge in England, though many of his ministers did, and instead surrendered his army on May 28th. He refused, however, to sign an armistice or cooperate with Hitler in any way, so Germany took over the Belgian government.

June 5th, once it became clear that England would not cooperate, Hitler ordered his troops to continue marching to Dunkirk, but it was too late to stop the evacuation. Had Hitler allowed his troops to continue initially, England would have fallen almost immediately.

Mussolini joined Hitler on June 10th in declaring war on an already weak France, and on June 14th, the German army marched into Paris. The city had declared herself «open » and the government had already fled to Toulouse, and then to Bordeaux.

Maréchal Petain, who had taken over for Reynaud, negotiated the armistice with France's invaders on June 25th. A cease-fire was declared the next day at 0h35, a mere six weeks after the battle had begun. Despite how disorganized the British and French armies had been, the soldiers had fought with great courage and tenacity. During those six weeks of fighting, France had lost 60,000 men, proof of how valiantly the men had fought. The Wehrmacht lost half that in the Battle of France.



The Exodus

From the beginning of Germany's offensive, both Belgian and French citizens were urged by their local government to seek refuge in the South, away from the Front. In a matter of days after the invasion of Belgium, somewhere between 8 and 10 million people poured onto the streets, constantly under fire from the Stukas. The sounds of their sirens became known as the «trumpets of Jericho. »


Traduction : Catherine Lazerwitz


Sources : Jean-Pierre Azéma, De Munich à la Libération (1938-1944), Paris, Le Seuil, coll. « Points Histoire », 1979. Site Internet Herodote.net.