Rapport de l’AS sur l’attentat à l’usine de Saint-Auban (Basses-Alpes)

Légende :

Rapport de l’AS sur l’attentat à l’usine de Saint-Auban (Basses-Alpes)

Report by the A.S. (Armée secrète) regarding the attack on the factory in Saint-Auban (Basses-Alpes)

Genre : Image

Type : Rapport

Source : © Archives départementales Alpes-de-Haute-Provence, fonds Vial, 47J Droits réservés

Date document : Décembre 1943

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Alpes-de-Haute-Provence - Saint-Auban

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Analyse média

Il s'agit ici d'un rapport de l’Armée secrète (AS) sur le sabotage à l’usine de Saint-Auban (Basses-Alpes). Il rend compte d'une seconde opération, la première ayant eu lieu le 6 novembre 1943. 

L'objectif énoncé est de saboter, le 4 décembre, les deux lignes à haute tension alimentant l'usine de Saint-Auban.

L’usine est à nouveau la cible des résistants le 19 janvier 1944, le sabotage étant mené cette fois-ci par les Francs-Tireurs et Partisans à l’occasion de la  « journée d’action » nationale décrétée par l’État-major des FTP. 

Ces sabotages des installations électriques et des machines de l’usine de Saint-Auban sont stratégiques. Ils visent à réduire, voire empêcher la production d’alumine qui sert à l’industrie de guerre allemande.

This is a report by the A.S. (Armée secrète, Secret Army) regarding the attack on the factory in Saint-Auban (Basses-Alpes). It summarizes the plans for the second operation, the first one having taken place on November 6th, 1943.

The formal objective of the operation was to sabotage, on December 4th, the power lines that fed into the factory in Saint-Auban.

The factory was once again the target for Resistance fighters the 19th of January 1944, the sabotage carried out this time by the Franc-Tireurs et Partisans (FTP) movement on the occasion of the national “day of action” declared by the commanding officials of the FTP.

These sabotages of power plants and the machinery of the factory in Saint-Auban were strategic. They aimed to reduce and prevent the production of aluminum oxide used by the Germans for industrial purposes during the war.


Laetitia Vion

Traduction : Sawnie Smith

Contexte historique

Si les sabotages de voies ferrées sont représentatifs de l’action de la Résistance et se sont ancrés dans la mémoire collective, les sabotages eurent cependant des formes et des cibles très variées. 

Les résistants et réseaux agissent également pour ralentir l’appareil productif allemand en ciblant, par exemple, des usines réquisitionnées ou servant, parfois indirectement, à l’effort de guerre des occupants. Le nombre de ces sabotages s’accroît tout au long du conflit, s’accélérant à partir de l’été 1943, suite à l’instauration du STO, à la multiplication des maquis et groupes francs (notamment dans les Basses-Alpes), au ralliement d’une partie de la Résistance au principe d’« action immédiate », mais aussi dans le but de préparer un débarquement allié, espéré dès l’automne 1943.

While the sabotaging of railways is often viewed as representative of the Resistance movement’s activity and deeply rooted in France’s collective memory, in reality these sabotages took many forms with varying targets.

Networks of Resistance fighters also acted to slow down the German production system by targeting, for example, requisitioned factories that aided, sometimes indirectly, the war efforts of the occupying troops. The number of sabotages of this kind increased throughout the conflict, particularly so beginning in the summer of 1943. This surge in activity can be attributed to several developments: the establishment of the Compulsory Work Service (Service du travail obligatoire, STO), the increase in the number of Maquis and Groupe Francs (particularly from the Basses-Alpes area), the rallying of the Interior Resistance under the principle of “immediate action”, as well as preparations for an Allied landing, anticipated in autumn of 1943.


Laetitia Vion
D'après des extraits de l'article "Sabotages et attentats" de François Marcot, in Dictionnaire historique de la Résistance, Paris, Robert Laffont, 2006.

Traduction : Sawnie Smith