Lettre de Roger Brun, 11 novembre 1943
Type : Témoignage écrit
Source : © Michel Lautissier, Corinne Jaladieu, Douze fusillés pour la République, 2004. Droits réservés
Détails techniques :
Retranscription sur un fichier .pdf.
Date document : 2004
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villard-de-Lans
Analyse média
Retranscription parue dans le livre de Michel Lautissier et Corinne Jaladieu, Douze fusillés pour la République, 2004.
Le contenu de cet extrait nous apporte quelques informations intéressantes. Tout d’abord il s’agit d’une lettre sortie clandestinement de la centrale, « Voici une lettre qui passe en fraude, à la barbe des gaffes [surveillants, NDLA] ». « L’horrible voyage » auquel il fait référence est celui qui l’a conduit de la prison de Riom à Eysses via Saint-Etienne, Lyon, Nîmes et Toulouse, un long et éprouvant périple. La suite de son courrier relate la transition d’un régime carcéral extrêmement sévère à un régime assouplit pour les détenus politiques. Les détenus politiques ont nommé une délégation pour les représenter et exposer leurs revendications auprès de la direction de la Centrale. Cette délégation, selon les écrits de Roger Brun, comprend « un colonel », Fernand Bernard, « un rédacteur en chef », (probablement Victor Michaut, ancien rédacteur en chef et directeur de L’Avant-Garde, le journal des jeunesses communistes, principal responsable clandestin du Front national des détenus d’Eysses) , et « un professeur de médecine », Stéphane Fuchs.
Auteurs : Fabrice Bourrée, Gérard Michaut
Sources : Michel Lautissier, Corinne Jaladieu, Douze fusillés pour la République, 2004.
Contexte historique
Jeune ouvrier mécanicien, Roger Brun s’engage dans l’armée d’armistice, par patriotisme, pour apprendre le métier des armes. Après la dissolution de l’armée d’armistice le 11 novembre 1942, Roger Brun cherche à rejoindre les rangs de la Résistance. Après de multiples péripéties, il est arrêté au maquis de Navarron le 9 juillet 1943. Condamné à 10 ans de travaux forcés, Roger Brun est incarcéré à la Centrale d’Eysses le 15 octobre 1943. Au moment de son arrivée, la Centrale est régie par un règlement carcéral strict. Avec l’arrivée massive des détenus politiques, le régime s’assouplit et les détenus obtiennent de nombreuses libéralités.
Après avoir participé activement à l’insurrection du 19 Février, Roger Brun, mis en cause par un surveillant, fera partie des 12 otages condamnés à mort par les autorités de Vichy et fusillés à l’intérieur de la centrale le 23 février 1944.
D'après l'ouvrage de Corinne Jaladieu, La prison politique sous Vichy. L’exemple des centrales d’Eysses et de Rennes, L’Harmattan, 2007.