Carte des divers camps implantés dans la Drôme

Légende :

Des camps d’internement fonctionnent à Loriol et Montélimar. Le GTE 352, créé à Agde (Hérault) est transféré à Lentiol (Isère) avant d’être installé à Crest. Le GTE 533 de Saint-Vincent-de-Charpey lui sera rattaché.

Genre : Image

Type : Carte

Producteur : Réalisation Sylvie Sauvageon

Source : © AERD, collection Robert Serre Droits réservés

Détails techniques :

Des camps d’internement fonctionnent à Loriol et Montélimar. Le GTE 352, créé à Agde (Hérault) est transféré à Lentiol.

Date document : 1999

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme

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Analyse média

Dès septembre 1939, des camps sont installés à Loriol et Montélimar : ils recevront en plusieurs périodes divers types d’internés. Ils sont indiqués ici par des étoiles.

Créés par l’Etat de Vichy, les Groupes de travailleurs étrangers (GTE) se multiplient rapidement. Ils sont signalés sur la carte par des points : Charpey Saint Vincent et Crest.
Crest finit par devenir le centre départemental de distribution de travailleurs bon marché.


Auteur(s) : Robert Serre
Sources : Hervé Mauran, Vincent Giraudier, Jean Sauvageon, Robert Serre, Des Indésirables. Les camps de travail et d’internement durant la Seconde Guerre mondiale dans l’Ardèche et la Drôme, éditions Peuple Libre - Notre Temps, Valence, 1999.

Contexte historique

Groupes de travailleurs étrangers (GTE) :
Une autre forme de camp a affecté les étrangers dans la Drôme. Ce sont les Groupes de travailleurs étrangers (GTE).
Pour Vichy, la défaite est due à ceux qu’il appelle les "forces de l’anti-France", c’est-à-dire les juifs, les communistes, les francs-maçons… et les étrangers. Il faut donc s’en débarrasser et rassembler les « bons Français » autour des valeurs traditionnelles : travail, famille, patrie, religion, ordre. Toute la politique vichyste qui suivra repose sur cette idéologie.
Les « métèques » de toutes sortes, immigrés même antinazis, étrangers d’origine fraîchement naturalisés, juifs, au nom de la pureté de la race, sont interdits de nombreuses professions, dénaturalisés, dépouillés de leurs biens, livrés à la vindicte publique. Beaucoup sont privés de liberté et parqués dans des camps. Ces lieux d’internement arbitraire sont de types divers : les exemples drômois qu’on lira par ailleurs montrent leurs différences quant à leur fonctionnement et leurs hôtes forcés.
Par le décret-loi, signé par Pétain le 27 septembre 1940, sont créés les Groupements de travailleurs étrangers. Ces GTE dépendent du ministère de la Production industrielle et du Travail qui délègue ses pouvoirs au préfet. Ils avaient initialement un double but : tenir sous bonne garde des étrangers considérés comme à charge et dangereux (leurs papiers d’identité, confisqués lors de l’invasion, sont brûlés et remplacés par une « fiche d’identité de travailleur étranger »), fournir à l’économie nationale une main-d’œuvre très bon marché suppléant à l’absence des centaines de milliers de Français prisonniers. Mais peu à peu, ils vont devenir pour les Allemands un réservoir de travailleurs forcés dont ils ont tant besoin dans leurs champs et leurs usines pour remplacer l’élite aryenne sous l’uniforme. Les GTE, structure efficace de regroupement et de contrôle des populations que les nazis veulent exterminer, seront aussi un réservoir pour la déportation.


Auteur(s) : Robert Serre
Sources : Hervé Mauran, Vincent Giraudier, Jean Sauvageon, Robert Serre, Des Indésirables. Les camps de travail et d’internement durant la Seconde Guerre mondiale dans l’Ardèche et la Drôme, éditions Peuple Libre - Notre Temps, Valence, 1999. Denis Peschanski, Des étrangers dans la Résistance, Les éditions de l’Atelier, Paris, 2002.