Fragment de vitrail de l'église de Saou

Légende :

Le vitrail rappelle la destruction partielle de l'église de Saou par le bombardement allemand du 30 juin 1944.

Genre : Image

Type : Vitrail

Producteur : cliché Alain Coustaury

Source : © Archives Alain Coustaury Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique couleur.

Date document : 2007

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Saou

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Analyse média

La photographie représente un fragment d'un vitrail de l'église de Saou. On y lit : « Vitraux détruits au bombardement par les avions allemand (sic) du 30 juin 1944 ont été refaits et posés en l'an MCMLV ». La pose date donc de 1955. Les vitraux actuels remplacent ceux qui ont été détruits le 30 juin 1944. Contrairement à beaucoup de vitraux des églises drômoises, ceux de Saou ne représentent pas une scène religieuse. Multicolores, ils sont abstraits, à motifs géométriques. Sur le vitrail en question, quatre croix à branches égales sont inscrites dans des cercles. Un vitrail circulaire rappelle que Saou était le siège d'une abbaye vouée à Saint-Tiers. L'abstraction y est tempérée par un dessin schématisé des églises dépendant de Saou.


Auteur : Alain Coustaury

Contexte historique

Le vitrail rappelle le bombardement de la bourgade le 30 juin 1944. Vers 13h40, 9 avions bombardent et mitraillent Saou. Les habitants se cachent dans les caves, s'enfuient dans la forêt. Le bilan est lourd. On relève 15 morts et 18 blessés sur une population de 600 habitants. Toute une partie du village est détruite : mairie, école. Le bombardement s'explique par le fait que l'activité résistante était importante à Saou et qu'elle était connue des Allemands. Le vitrail rappelle modestement ce bombardement, un des plus meurtriers commis par les Allemands dans la Drôme Le souvenir des victimes est rappelé au monument aux morts.

Dans la Drôme, on peut trouver plusieurs lieux où le vitrail d'église est un support de la mémoire. Pour la guerre de 1914-1918, cinq églises possèdent des vitraux rappelant cette guerre : Ambonil, Chatuzange-le-Goubet, Étoile, Montrigaud, Sahune. Le plus spectaculaire est celui de l'église de Montrigaud où autour d'une scène religieuse, sont gravés, dans le verre, le nom des morts. À Ambonil, le vitrail a été offert par une grande famille de la commune. Le vitrail consacré à Jeanne d'Arc à Étoile comporte une dédicace en l'honneur des morts de 1914-1918. L'église de Sahune, construite en 1932, possède un vitrail offert par le département de la Marne en signe de reconnaissance du sacrifice des soldats de Sahune tombés lors de la même guerre. Les vitraux dédiés à Jeanne d'Arc et à Saint-Michel de l'église de Chatuzange-le-Goubet présentent une dédicace à la gloire des soldats du premier conflit mondial. Celui de Saint-Louis a gravé, dans une croix, deux dates. 1919 s'explique par le traité de Versailles. 1944 semble évoquer la libération. Comme on l'aperçoit fréquemment sur les monuments drômois, c'est 1944 qui est retenu, à tort, comme fin de la guerre et non 1945. Jean-Marc Cerino a réalisé pour l'église de Vassieux-en-Vercors deux vitraux présentant un homme et une femme. Les deux personnages sont visibles de l'intérieur et de l'extérieur du chœur, voulant relier le passé, l'histoire et l'avenir.

Le vitrail est un support de la mémoire des deux guerres mondiales. Mais à Romans-sur-Isère, dans Notre-Dame de Lourdes, au moment de sa pose, il rendait hommage au régime de Vichy en incluant une francisque dans un vitrail dédié à la Vierge ….


Auteur : Alain Coustaury
Sources : Archives nationales, F/1CIII/1152.  Archives nationales , BCRA 3AG2/478-171Mi189. Archives départementales de la Drôme, 9 J 1. Pour l'Amour de la France. Henry Fuoc, René Mure, Saoû 1944, l’année de sang, tapuscrit. Henri Fuoc, Histoire de Saoû. Le Dauphiné libéré, 20 juin et 2 juillet 1994, 6 juin 2004. Le Crestois, 15 juillet 1994, 28 juin, 5 juillet 2002, 9 juillet 2004, 6 juillet 2007. Archives départementales du Rhône, 182 W 9.