Analyse média

La photographie représente un des panneaux de la frise historique murale du Jardin Sémaphore de Montélier. La fresque des générations a été inaugurée en 2000. Cet espace public comprend un théâtre de plein air de 400 places, un jardin botanique parcouru par un sentier en spirale, une volière, un pavillon d'exposition et le mur des générations, frise historique. Son accès, gratuit, est déterminé en fonction d'un horaire. Dans ce grand parc de loisirs, le mur-frise constitue un lieu de souvenir remarquable. D'une hauteur de 2 mètres, il se développe, en arc de cercle, sur une longueur de 40 mètres. Au pied de l'ouvrage, des panneaux explicatifs sont disposés. Pour illustrer la Résistance, l'auteur de la fresque a repris, de façon pertinente, des photos du conflit 1939-1945. On reconnaît facilement le général de Gaulle prononçant un discours à la radio, sûrement en juin 1940. L'invasion est évoquée par les bombardiers allemands (d'après la photo d'un groupe de Heinkel 111). À droite de la liste, la scène du maquisard instruisant ses camarades est fréquemment aperçue dans la littérature résistante. Au-dessous, le jeune homme brandit une mitraillette Sten, arme emblématique de la Résistance mais arme de faible valeur. Il tient très mal son arme qui est réputée comme dangereuse. Petite inexactitude, l'arme représente une mitraillette sans son chargeur. Le jeune homme porte, en bandoulière, une cartouchière alors qu'il devrait posséder un ou des chargeurs pour la Sten. Sous la liste, la déportation est évoquée, sobrement, par des déportés aux vêtements rayés, derrière des barbelés. Très concis, le dessin est remarquable pour évoquer le second conflit mondial en France. Une imprécision est à relever : dans quel cadre est mort Borelli André ? Il aurait été aussi intéressant de préciser l'âge des morts. L'œuvre a été réalisée par l'entreprise 7e sens, à partir de dessins de Jacques Terpant, dessinateur de bandes dessinées, pour répondre à une commande de la mairie de Montélier. Un fragment de la fresque évoque l'après-guerre avec une scène de paix : les battages avec une batteuse traditionnelle (on n'évoque pas le progrès technique avec la moissonneuse-batteuse). La paix est protégée par l'aviation (passage de Mirage avec à l'arrière-plan les falaises du Vercors). Enfin deux jeunes enfants regardent vers la droite, vers l'avenir.

Contexte historique

Le fragment de frise présenté s'inscrit dans une vaste évocation de l'histoire de la commune. Elle commence par l'allusion classique à Vercingétorix, très image d'Épinal, se poursuit par celle d'une histoire plus régionale pour aboutir à l'histoire récente de la commune. Deux moments forts sont privilégiés, la guerre de 1914-1918 et celle de 1939-1945. La frise se termine par trois cartouches évoquant la commune de Montélier actuelle. Une scène de battages, disparus depuis plusieurs dizaines d'années, la moissonneuse-batteuse ayant remplacé la batteuse, domine un tableau particulier. Un avion Mirage III survole, à basse altitude, deux enfants. Pour le commanditaire de l'œuvre, il représenterait la paix revenue, une protection dans la mesure où, souvent la bourgade est survolée par des aéronefs militaires. Les falaises du Vercors constituent l'horizon de cette scène. Le dernier cartouche montre le développement spatial actuel de la bourgade à partir de son site perché initial. Lieu de souvenir d'une grande efficacité, notamment pour les élèves qui peuvent prendre conscience de la notion de temps, le mur peint mérite le détour. Mais, non protégé, il se dégrade rapidement et son entretien va devoir nécessiter des travaux d'autant qu'il est prévu d'ajouter des panneaux....