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Claude Ducreux : le lycée, un foyer pour la Résistance

Légende :

Claude Ducreux évoque le lycée comme foyer pour la Résistance

Genre : Film

Type : Témoignage filmé

Source : © AERI Droits réservés

Détails techniques :

Durée de l’extrait : 00:01:51

Tournage et montage : Nicolas Voisin

Interview réalisée par Clémence Piet et Manuel Valls-Vicente.

Date document : Février 2009

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Analyse média

Retranscription :

" L'intégration dans un mouvement est très difficile. Ce n'est pas une association où on va prendre une inscription en payant une cotisation. Alors, c'est de proche en proche... les camarades. Le lycée est une filière très importante pour ça, parce qu'on parle, justement. Vous nous demandiez si on parlait de Munich ou de choses comme ça, on parlait de Pétain, on parlait des Allemands, d'un certain nombre de choses. Les idées se rapprochent et il y a forcément, à un moment donné, un déclic. Alors, quand les mouvements commencent à se former, il y a des copains qui y vont. Moi, j'ai été drainé par un camarade que j'aimais beaucoup et qui a été tué en 1944 dans la Libération, qui s'appelait Pierre Hebert. j'en parle dans mes poèmes parce que c'était vraiment le grand copain de l'époque... Si on parlait de la gent féminine, c'était ensemble. Et il a été obligé de se cacher, parce que sans ça, il était emmené de force pour travailler en Allemagne pour les Allemands. Alors là, c'était vraiment trahir ses propres idées. Donc, Pierre a franchi le pas et il est entré dans un mouvement, dont on a su, bien après, qu'il s'appelait Ceux de la Libération-Vengeance, le CLV. "


Contexte historique

Claude Ducreux est né à Houlgate, dans le Calvados, le 28 août 1923. En 1940, il a donc 17 ans. Il est en classe de Philo au lycée Henri-IV à Paris.

Le 11 novembre 1940, les Allemands interdisent de célébrer la mémoire de l'armistice marquant leur défaite en 1918. Claude défile pourtant à Paris aux côtés de nombreux étudiants. Cette manifestation est sévèrement réprimée et Claude est blessé à l'arcade sourcilière. Premières activités au mouvement Ceux de la Libération-Vengeance A la fin de l'année 1942, il est recruté par son ami lycéen Pierre Hebert comme agent de liaison au mouvement Ceux de la Libération-Vengeance. Il transporte des paquets de journaux clandestins et les distribue. Il cache, dans une petite chambre qu'il loue à Paris, des aviateurs canadiens dont l'avion a été abattu.

Début juin 1943, il est arrêté, transféré à la prison de Fresnes, puis libéré le 14 juillet. Sauvetage d'enfants juifs A sa sortie de prison, grâce à une association (la CIMADE), il est mis au vert à Argentières, près de Chamonix. Pendant ce temps, de la fin du mois de juillet jusqu'au mois d'août 1943, il reste actif : il aide des enfants juifs à s'enfuir en Suisse en passant la frontière clandestinement, par la montagne. En septembre 1943, c'est la rentrée scolaire et il revient à Paris pour faire sa deuxième année de Khâgne au lycée Henri-IV.

En octobre 1943, il est recruté à l'OCM puis l'OCMJ (Organisation civile et militaire de la jeunesse). Il est agent de liaison et distribue la presse clandestine. Mais il apprend aussi, à Vincennes et à Fontainebleau, à se servir des armes. A Pâques 1944, il distribue aux résistants de l'argent, parachuté depuis Londres.

Au mois de juin 1944, il doit rejoindre ses camarades de classe au maquis de Chambon-la-Forêt, dans la forêt d'Orléans. Mais, le 10 juin, ses camarades sont fusillés à la ferme du By, suite à une dénonciation. Claude est prévenu à temps et rejoint le maquis de Lorris. A la mi-juillet 1944, il est intégré au groupe Robert. Il participe avec eux à la prise d'Orléans à la fin du mois de juillet 1944. Le 24 août 1944, c'est le départ pour Paris et la prise de l'École militaire le 25 août. Le lendemain, il monte la garde devant une librairie du quartier de la Sorbonne à Paris, pour le Comité de Libération de Paris. Claude y rencontre sa future femme, Simone Jouhant. Il est ensuite affecté à l'Armée régulière, dans la 9e DIC (division d'infanterie coloniale), avec des tirailleurs sénégalais.

Il devient avocat. En 1989, les poèmes que Claude a écrit pendant cette période sont édités dans le recueil Mes années vertes, 1939-1945. Il continue d'écrire sur des lieux de mémoire et en hommage aux camarades de la Résistance.

Il est Combattant Volontaire de la Résistance (CVR) et Officier de la Légion d'Honneur. A la retraite, il reste très actif : membre de la Commission nationale consultative des Droits de l'Homme, engagé au sein du Comité d'action de la Résistance (CAR) et de l'Association pour des études sur la Résistance intérieure (AERI).

Claude Ducreux est décédé le 20 juillet 2011.

 


DVD-ROM « Valeurs de la Résistance, valeurs des jeunes aujourd’hui », AERI, 2012.