Charles Pot évoque la création du mouvement Libération-Nord (INA)
Genre : Image
Type : Témoignage filmé
Source : © INA Droits réservés
Détails techniques :
Charles Pot - Mémoires de résistants - 01/01/2002 - 28min05s
Date document : 1er janvier 2002
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Analyse média
Charles POT, ancien résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, membre du Mouvement "Libération Nord" et membre du Comité de la Médaille de la Résistance, parle du mouvement "Libération Nord", de sa fondation à son fonctionnement.
Contexte historique
Né le 10 mars 1923 à Saint-Alban-de-Roche (Isère), Charles Pot est issu d'une famille d'ouvriers et d'agriculteurs qui, en 1929, vient s'installer dans la banlieue sud de Paris. Après avoir été élève au lycée Arago, Charles Pot rejoint le Conservatoire national des Arts et Métiers, où il est étudiant en chimie jusqu'en 1943.
Militant socialiste, membre des Jeunesses pacifistes et des Faucons rouges, dès la fin 1940, il défie l'occupant nazi en participant aux manifestations étudiantes du 11 novembre 1940 sur les Champs-Elysées.
Charles Pot, filleul d'Henri Ribière et de son adjoint Joseph Gangloff, entre à Libération-Nord en juin 1941. Il est alors membre de la permanence nationale en qualité d'agent de liaison, attaché au 2e bureau. À ce titre, il enchaîne les missions en province et plus particulièrement dans les départements de la Marne, de l'Aisne, de l'Eure, de l'Eure-et-Loir et du Loir-et-Cher. Il transporte des documents, des messages codés, des journaux et en profite pour collecter des renseignements sur les gares et les aérodromes.
A Paris, il est en contact avec le Comité d'action socialiste (Gérard Jaquet, Edouard Depreux, Marcel Bonnet...), dont le siège clandestin pour Paris et la région parisienne se trouve au domicile de Marcel Bonnet, 9, rue Thenard, Paris Ve. C'est aussi chez Marcel Bonnet que seront arrêtés, le 8 mai 1944, Edouard Depreux, qui réussit à s'échapper, comme Gérard Jaquet, Edmond Grasset, qui fut tué sur place, Marcel Bonnet, qui sera pris quelques jours plus tard, déporté et mort à Buchenwald, ainsi que sa fille, Lucienne Bonnet, âgée de 20 ans, déportée à Ravensbrück dont elle est revenue.
Requisitionné par le STO, il est envoyé en Allemagne en mars 1943. Cependant, en janvier 1944, un médecin résistant lui établit un faux certificat médical afin qu'il revienne en France au chevet de sa mère, soi-disant mourante. Il disparaît dans la clandestinité et reprend ses activités au sein de Libération-Nord et du groupe Maximilien-Fer.
En mars 1944, Charles Pot est détaché à l'État major du colonel Ulysse Leoni alias « commandant Rivière », chef militaire des FFI de la banlieue sud. En août 1944, il prend part aux combats de la Libération de Fresnes, Bagneux, Clamart.
Il est membre de l'Armée secrète (AS) et chef militaire des FFI de la banlieue sud auprès des colonels Faure, dit " Jonquille " et Barthelemy, spécialiste des explosifs et de la guérilla urbaine.
L'organisation militaire de la banlieue sud de Paris est, pour Libération-Nord, placée sous la direction du colonel Leoni, ancien officier d'active, nommé en 1944 chef des FFI de la région qu'il instruit.
Après avoir participé activement aux journées insurrectionnelles, et notamment à la prise du Fort du Kremlin-Bicêtre, Charles Pot retrouva également l'officier allemand qui commandait la prison de Fresnes, déguisé en sergent de la WH tentant d'échapper aux sanctions. Charles Pot reçut alors sa première citation à l'ordre de la division.
A la Libération, Charles Pot fut dirigé sur l'Ecole des cadres de Sceaux, commandée par le colonel Faure, chef d'État-major du colonel Ulysse Leoni, d'où il sortit avec le grade de sous-lieutenant avant de partir pour l'école militaire interalliée d'Epernay afin d'y suivre un stage lui permettant d'être affecté au gouvernement militaire français en zone d'occupation en Allemagne et en Autriche (AMFAA).
Entre 1945 et 1948, il est affecté à Bad-Ems, puis à Coblence, au cabinet du gouverneur militaire de Rhénanie-Hesse-Nassau, Claude Hettier de Boislambert, en qualité d'adjoint au commandant chargé des études et statistiques.
Entre 1949 et 1950, il est affecté à la Haute Commission alliée à Bonn-Petersberg, où il exerce les mêmes fonctions qu'à Coblence, mais auprès de l'ambassadeur François Poncet.
De retour à la vie civile commence alors pour Charles Pot une carrière de journaliste : il rejoint l'équipe des permanents du Parti socialiste, dans le domaine de la presse: il est responsable du bureau de documentation et d'information, puis responsable des services de presse de la SFIO. Il devient rédacteur en chef de l'Agence de Presse de la Liberté (APL), qui couvrait une grande partie de la presse française issue de la Résistance. Journaliste parlementaire (de 1954 à 1975), il écrit dans les colonnes du Populaire. Après le congrès d'Épinay, il entre dans le privé jusqu'à sa retraite en 1996. À partir de cette date, il s'investit totalement dans la vie des associations issues de la Résistance. Rappelons, néanmoins, que dès 1945, il est membre du comité constitutif des Jeunes de Libération-Nord, et président de la structure chargée de gérer le mouvement dans la banlieue Sud de Paris. En 1962, il entre au comité directeur national du mouvement des anciens de Libération-Nord dont il assume la présidence en 1996, après le décès de Christian Pineau, qui en avait été le fondateur.
Administrateur de l'Office national des anciens Combattants et Victimes de guerre (ONAC), membre du bureau du Comité d'action de la Résistance, Charles Pot est décédé le jeudi 4 octobre 2007.
Décorations :
Officier de la légion d'Honneur, croix de guerre 39/45, médaille de la France libérée, croix du combattant volontaire 39/45, croix du combattant volontaire de la Résistance, croix du combattant 39/45, médaille des engagés volontaires, médaille commémorative 39/45 avec barrettes Libération - campagne 1944 - occupation (Allemagne, Autriche), titre de la reconnaissance de la Nation "pour sa participation à la Seconde Guerre mondiale et combattant volontaire de la Résistance.
Il est également titulaire de différents titres et récompenses civils français et étrangers, dont une lettre de " Reconnaissance et de remerciements du peuple américain ", signée par le général DD Eisenhower, commandant des forces alliées en Europe.
Sources : Association Libération-Nord et Fondation de la Résistance.