Contexte historique

Roger Garitan est né le 18 avril 1900 à Mutigny.

Après des études à l'école normale de Châlons-sur-Marne, il occupe en 1919 son premier poste d'instituteur à Florent-en-Argonne. Il suit la préparation militaire à Saint-Cyr dont il sort second en 1921 avec le grade de sous-lieutenant. Il est nommé instituteur à Mutigny en 1922, à Vandières en 1926 puis à Villers-Allerand à la rentrée de 1932. Il est actif au sein du syndicat des instituteurs et dans le milieu associatif. C'est ainsi qu'il fonde l'Association sportive de Villers-Allerand.

Faisant fonction de secrétaire de mairie, Roger Garitan fournit dès janvier 1941 des fausses cartes d'identité et d'alimentation à des prisonniers évadés, puis à partir de la fin 1942 à des réfractaires du STO. Militant socialiste, il est en contact avec des responsables rémois de Libération-Nord à partir de janvier 1943. Il constitue à Villers-Allerand un groupe de résistants qui reconnaît des terrains de parachutage dans les environs et il organise des équipes de réception.

Roger Garitan est arrêté le 21 février 1944 à Villers-Allerand en même temps que son beau-frère Pierre Florion, membre de Résistance-PTT, interpellé le même jour au central téléphonique de Reims. Interné à la prison Robespierre de Reims, puis transféré à Compiègne le 8 mai, il est déporté le 21 mai 1944 à Neuengamme (matricule 31 547). Affecté au Kommando de Fallersleben-Laagberg, il est ensuite évacué sur Wöbbelin où il décède le 14 avril 1945 selon le Livre-mémorial des déportés de France. Le JO du 18 août 1992 situe son décès à Ludwigslust le 15 avril 1945.

Le 14 avril 1946, une plaque commémorative a été apposée dans son ancienne salle de classe appelée « Classe Roger Garitan ». À l'initiative d'anciens élèves de Roger Garitan, son nom a été donné à l'école de Villers-Allerand et le 10 mai 2003, une nouvelle plaque a été apposée à l'entrée de l'école.
Le nom de Roger Garitan est gravé sur le monument aux morts de Villers-Allerand.

À Reims, il figure sur la stèle élevée par le Parti socialiste SFIO au cimetière du Nord et son souvenir est conservé dans le square des victimes de la Gestapo, sur la plaque « des maîtres de l'école laïque ».
À Châlons-en-Champagne, son nom est inscrit sur la plaque 1939-1945 érigée à l'École normale de garçons, transférée ultérieurement dans la cour d'honneur de l'IUFM (ex École normale de filles).
À Mareuil-sur-Aÿ, une inscription et une plaque apposées sur une sépulture familiale rappellent son souvenir.
En Allemagne, sur le site du camp-mouroir de Wöbbelin, le nom de Roger Garitan est gravé sur l’une des briques du chemin portant les noms ou les matricules des déportés décédés en ce lieu ou lors de leur transfert.

Roger Garitan est Combattant volontaire de la Résistance, mention DIR.