Alfred Untereiner
Légende :
Alfred Untereiner, dit "Frère Birin", à l'origine de la constitution du groupe Ceux De La Libération (CDLL) d'Épernay et membre du réseau Eleuthère, rattaché à Libération-Nord
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © L’Union, 28 décembre 2003 Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc extraite du CD-ROM La Résistance dans la Marne.
Lieu : France - Grand Est (Champagne-Ardenne) - Marne
Contexte historique
Alfred Untereiner est né le 24 juin 1906 à Veckersviller (Moselle annexée).
Alfred Untereiner, en religion Frère Birin, est frère des Écoles chrétiennes et directeur de l'école Saint-Victor à Épernay.
En 1943, il est à l'initiative de la constitution du groupe CDLL d'Épernay dont il confie la direction à Robert de Vogüé. Il est aussi membre du réseau Eleuthère sous le code RAE 432, aux côtés d'Henri Fignerol et de Maurice Germain. Il aide des prisonniers évadés et des jeunes qui veulent se soustraire au STO, leur fournit des faux papiers et leur trouve des refuges.
En novembre-décembre 1943, la résistance sparnacienne est décimée par des arrestations en chaîne. Le 15 décembre 1943, Frère Birin est arrêté par la Gestapo dans sa salle de classe à Épernay. Incarcéré à Châlons-sur-Marne jusqu'au 18 janvier 1944, il est transféré à Compiègne et déporté le 27 janvier 1944 à Buchenwald (matricule 43 652). Au cours du transport, en représailles après neuf évasions entre Châlons-sur-Marne et Vitry-le-François, neuf jeunes de son wagon sont fusillés et les autres entassés nus dans le wagon. Le 13 mars 1944, il est transféré à Dora où il cache son état d'ecclésiastique, se déclare instituteur, et réussit à se faire affecter à l'Arbeitsstatistk comme secrétaire et comme interprète. Dans cette fonction, il s'efforce de soustraire ses camarades aux Kommandos les plus meurtriers. Le 4 novembre 1944, accusé de protéger ses camarades, il est conduit avec Paul Chandon à la prison de Nordhausen, puis pendant plus de cinq mois au bunker de Dora où il subit plusieurs interrogatoires et échappe de peu à une pendaison. Transféré le 4 avril à Bergen-Belsen, il survit à la marche de la mort grâce à l'aide de Paul Chandon qui le porte sur son dos. Il est libéré par les Britanniques le 15 avril 1945 à Bergen-Belsen et rentre en France le 1er mai 1945.
Après la guerre, il témoigne dans un ouvrage publié en 1946 sous le titre 16 mois de Bagne Buchenwald-Dora par le numéro 43.652, ouvrage dont la vente contribue à financer le monument aux déportés élevé en 1950 sur son initiative et celle de Paul Chandon près de l'église Saint-Pierre - Saint-Paul d'Épernay.
En 1970, le nom de Frère Birin a été donné à Épernay à un square aujourd'hui disparu. En 2011 une allée du même quartier a reçu cette dénomination.
Le nom d'Alfred Untereiner figure sur la plaque 1939-1945 apposée à l'intérieur de l'église de Veckersviller.
Alfred Untereiner est Combattant volontaire de la Résistance, mention DIR.
Jocelyne et Jean-Pierre Husson, « Alfred Untereiner », in CD-ROM La Résistance dans la Marne, AERI, 2012.