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Albert Moncomble, dit Bilger

Légende :

Albert Moncomble, membre de Libération-Nord dans l'Yonne, où il a été chef de section au maquis Aillot

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © ARORY- Archives privées Monsieur Buret Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc extraite du CD-ROM La Résistance dans l’Yonne.

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Yonne

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Contexte historique

Albert Moncomble est né le 10 avril 1920 à Montréal (Yonne). Dés son plus jeune âge, il souhaite entreprendre une carrière militaire et décide de préparer Saint-Cyr. Son père qui a beaucoup souffert de la guerre s'y oppose vigoureusement. C'est pourquoi, à dix-huit ans, Albert Moncomble interrompt ses études et devance l'appel pour effectuer son service légal en Afrique du Nord. Il sert dans l'artillerie. Il est libéré fin 1940 et rentre en métropole.

Il regagne la zone non occupée et se rengage au début du troisième trimestre 1941 dans l'armée de l'Air, au titre de l'Afrique du Nord. Il est incorporé à Montpellier, où il doit refaire ses classes et suivre un nouveau peloton de sous-officier. Il embarque à Marseille la veille du débarquement américain en Algérie, et son bateau ne peut sortir du port. Il rejoint alors la base aérienne de Montpellier, déjà occupée en partie par les Allemands. Il est affecté au Deuxième Bureau et effectue plusieurs missions chez les Allemands dont il parle la langue. Il est démobilisé le 29 novembre 1942 à Annemasse, où il va poursuivre la lutte.

Il échappe de peu à une arrestation et change de domicile tout en restant à Annemasse. Après l'arrestation de plusieurs de ses anciens camarades, il quitte alors la ville pour Paris, où il est intégré dans un élément du mouvement Libération Nord dirigé par Marcel Bonnet. Après l'arrestation de Marcel Bonnet, il est affecté au siège national de Libération-Nord et placé sous les ordres d'Henri Ribière.

En février 1944, il participe à la formation du maquis Aillot dans la vallée du Serein ; il est l'adjoint de Mennecart, et chargé de l'organisation et du ravitaillement. De février à juin, il participe à de nombreuses opérations et, sous le pseudonyme de " Bilger ", mis à la disposition de Jean Chapelle (" Verneuil "), il assure la liaison entre les éléments du Service national maquis de l'Auxerrois et les FTP de l'Avallonnais. Au cours du mois d'avril 1944, il est à l'origine de la création d'un groupe de sabotage dirigé par l'entrepreneur migennois de travaux publics Alphonse Chanard et intégré au groupe Bayard.

Le 13 juin, il est blessé au cou et à l'épaule et soigné à l'hôpital-hospice de Noyers-sur-Serein. 

Le 11 juillet, il est nommé chef de secteur du Tonnerrois avec le grade de lieutenant. Du 11 au 30 juillet 1944, il assure la concentration des maquis de l'Avallonnais et du Tonnerrois au maquis des Iles Ménéfrier, où il est chargé de la formation de la 1ère compagnie de corps-francs dont il prend le commandement. Il participe avec sa compagnie aux combats de Chalaux (Nièvre) et de Pontaubert (Yonne), les 24 et 25 août. Il est envoyé en mission auprès du chef départemental FFI, le colonel " Chevrier ".

A partir du 27 août, il est chargé des opérations de poursuite sur l'axe Tonnerre-Montbard-Dijon, dans le cadre de la mission militaire confiée au régiment Verneuil. La liaison est établie avec les éléments avancés de l'armée De Lattre et " Bilger " participe aux combats pour la libération de Dijon. Il est promu capitaine le 27 septembre 1944.

Volontaire " pour la durée de la guerre ", le 20 novembre, il prend le commandement de la 6e compagnie, en remplacement de Robert Montchanin blessé, et fait toute la campagne des Vosges au sein du 1er régiment du Morvan. Après la dissolution de son bataillon, il est affecté en qualité d'agent de liaison à l'état-major du 2e bataillon de marche. Il est ensuite nommé commandant de la place de Geishausen sous les ordres du colonel d'Infreville.

Le 28 février 1945, il est rappelé dans son arme d'origine et affecté au CRAP 202 de la 1ère région aérienne à Dijon. Il continue une carrière militaire comme officier du Génie Air. En 1965, il demande sa mise à la retraite anticipée avec le grade de lieutenant-colonel. Il entreprend alors une nouvelle carrière comme expert en incendie et explosifs auprès des tribunaux.

Albert Moncomble est décédé en 2002 à Dijon, où il avait passé sa retraite.


Voici sa citation à l'ordre du corps d'armée, signée du colonel Josset et datée du 7 février 1947 et comportant l'attribution de la Croix de Guerre avec étoile de vermeil :

" Jeune officier des Forces Françaises de l'Intérieur, organisateur habile et courageux de groupes clandestins dans le département de l'Yonne depuis 1942, chef de section au maquis Aillot de la 3e demi-brigade FFI de l'Yonne.

Le 14 juin 1944 à Annay-sur-Serein (Yonne), après un dur combat contre un ennemi supérieur en nombre et en matériel et bien que grièvement blessé à la face, a assuré avec un minimum de perte la retraite de sa section. " (1)


Thierry Roblin, « Albert Moncomble », in CD-ROM La Résistance dans l’Yonne, AERI, 2004.

(1) Informations transmises par l'association Libération-Nord.