Papillon distribué pour la fête des mères de 1943
Légende :
Les mères doivent réclamer une alimentation suffisante pour leurs enfants.
Genre : Image
Type : Tract
Source : © ADD, 4 W 15 Droits réservés
Détails techniques :
Papillon tapé à la machine, avec carbone, sur une feuille qui est ensuite découpée. Format environ 10 x 6 cm.
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Saint-Vallier-sur-Rhône
Analyse média
Papillon joint au procès-verbal de la brigade de gendarmerie de Saint-Vallier-sur-Rhône du 27 mai 1943. On y lit :
« Fête des Mères
Femmes Françaises ce
jour-là réclamez
du PAIN, du LAIT
pour vos enfants »
Ce tract de la Résistance a été distribué à Saint-Vallier. Il invite à manifester le jour de la fête des mères.
Auteurs : Robert Serre
Contexte historique
La journée des mères de famille françaises (fête des Mères) est la reprise par Pétain de la fête (et des médailles de la Famille française) créée(s) après la Première Guerre mondiale pour encourager la maternité, mais sans grand succès. Une avalanche de brochures de propagande tombe sur nos villes et villages. L’Église apporte tout son appui à l’opération, consistant essentiellement en défilés et chants (bien sûr, « Maréchal, nous voilà ! ») des enfants, levée des couleurs par les mères, remises de diplômes de la Famille française, vente de portraits du Maréchal et de vignettes au profit des prisonniers, distribution des cadeaux des enfants aux mamans. En 1941, une circulaire du ministre Carcopino ordonne aux écoliers de rédiger un « hommage aux mères ». La fête se déroule le 25 mai, avec comme toujours les offices religieux.
En 1942, la date est le 31 mai. Si les festivités traditionnelles se déroulent normalement, on signale une distribution de tracts communistes à Saint-Vallier-sur-Rhône, Saint-Uze et Andancette, « des tracts ronéotypés format 21 x 27, dont le libellé avait trait aux difficultés de ravitaillement éprouvées par les mères de famille, difficultés attribuées à la livraison massive de produits à l'Allemagne ».
À Romans, c’est quelques jours après, le 5 juin, que des femmes, se rassemblent devant la mairie dans le but de voir le maire et présenter des demandes au sujet du ravitaillement. Quatre jours après, vers 18 h, profitant de grandes commémorations religieuses (Le Grand Voyage, chemin de croix dans la ville), une foule de 2 à 3 000 ménagères proteste contre l'insuffisance de matières grasses, (en mai 100 grammes seulement) et réclame que les tickets non satisfaits soient réutilisables en juin, comme dans les départements voisins de l’Isère et de l’Ardèche. Elles essuient un refus. Tous les moyens de police sont mobilisés, mais les gendarmes ne peuvent différencier, dans une foule de plusieurs milliers de personnes, les fidèles et les manifestants !
Auteur(s) : Robert Serre
Sources : ADR, 182 W 9, préfet Drôme à préfet région. SHGN, rapport R4 Cie Drôme n° 66/4, 23/06/1942. Le Crestois des 30 mai et 6 juin 1941