Maquisards F-TPF de Serre de Pérou, Ardèche
Légende :
Maquisards Francs-Tireurs et Partisans Français de Serre de Pérou, commune de Rompon, Ardèche
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Archives départementales de l'Ardèche - 70 J 34 01 Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Octobre 1943
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche
Analyse média
La très parlante photo du maquis F.T.P.F., installé dès septembre 1943 dans une ferme abandonnée à Serre de Pérou, commune de Rompon, au-dessus de La Voulte. On remarque l’accoutrement des maquisards, mal vêtus (surtout à l’approche de l’hiver), mal chaussés (l’un d’eux, en sabots de bois) et pratiquement sans armes valables.
La photo a été prise par le chef de camp lui-même, Georges Mandaron, un garçon originaire de Vernoux, alias " Nénesse l’élégant ", pseudo dû sans doute à la profession de coiffeur qu’il avait exercée occasionnellement et à une certaine coquetterie qui en découlait.
Raoul Galataud
Contexte historique
Le maquis F.T.P. de Serre de Perou fut créé par un étudiant lyonnais, Pierre Crumière, lui-même réfractaire au S.T.O., qui venait d’être promu responsable miitaire de la 7101e compagnie F.T.P. créée en Ardèche. Pierre Crumière, originaire de la région de la Voulte, y possédait de nombreuses relations familiales et amicales qui lui furent précieuses. Pour le ravitaillement du maquis en nourriture, essentiellement à titre gratuit de septembre 1943 à mars 1944, il put bénéficier d’un exemplaire réseau de solidarité parmi quelques familles paysannes des alentours, la famille Say de Rompon ou encore Paul Chaudier de Capet.
La caractéristique des maquis en Ardèche, avant l’insurrection du 6 juin 1944, est qu’ils ne peuvent subsister que grâce à la solidarité organisée : collecte de ravitaillement chez les paysans résistants, accords passés avec des boulangers en échange de blé ou de mise à disposition d’un "mitron", comme les maquis de Toulaud avec un boulanger de Boffres, avec des secrétaires de mairie pour des échanges de tickets d’alimentation, avec des médecins résistants pour des soins gratuits, etc.
Les photos confirment les témoignages sur ces maquisards mal vêtus, mal chaussés, insuffisamment armés, dormant sur la paille dans de vieilles bâtisses ouvertes à tous vents, avec un manque d’hygiène évident, d’où des épidémies fréquentes, y compris celle de la gale.
Malgré cela, l’efficacité des maquis - dont les effectifs ne dépassaient guère les 200 hommes pour toute l’Ardèche avant le 6 juin - surtout ceux situés en bordure de vallée du Rhône, triple voie de communication routière, fluviale et ferroviaire, fut telle qu’ils justifièrent l’apposition par l’ennemi, en mars 1944, près de Tournon, de panneaux "Achtung Terroristen".
Raoul Galataud