André Mutter

Légende :

André Mutter, représentant du réseau Ceux de la Libération-Vengeance à partir de septembre 1944 au Conseil National de la Résistance


André Mutter, representative of the Ceux de la Libération network since September 1944 at the Conseil National de la Résistance  (National Council of the Resistance, CNR). 

Genre : Image

Type : Photographie

Source :

Détails techniques :

Reproduction de photographie en noir et blanc extraite de son ouvrage Face à la Gestapo : De la forteresse à l'action clandestine, Honoré Champion, 1945.

Date document : Sans date

Lieu : France

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Contexte historique

Fils d'un ouvrier bonnetier, André Mutter naît à Troyes le 11 novembre 1901. Pendant la Grande Guerre, à l'âge de 17 ans, il fut placé en surveillance par les autorités militaires allemandes, en Belgique, où il faisait ses études.
Marié en 1924, il est père de cinq enfants. En 1926, il entre au journal aubois L'Express de l'Aube. D'abord rédacteur puis secrétaire de rédaction, il prépare et obtient dans le même temps le baccalauréat. Dès l'obtention de sa licence de droit en 1929, il devient avocat au barreau de Troyes.

Il fit la guerre de 1939-1940 comme lieutenant à la 8e armée, en Alsace. Dès son retour à Troyes en novembre 1940, au sein du réseau Hector avec l'intendant Merlinge, directeur du Ravitaillement général de Troyes et le docteur Bouvier, de Troyes, il organise des filières d'évasion et de faux papiers. Dénoncé, il est arrêté par la Gestapo le 9 octobre 1941. Cette arrestation n'est pas un fait isolé, elle s'inscrit dans le cadre de l'opération "Porto". Dans toute la France, plus de 200 personnes sont ainsi arrêtées par l'Abwehr. Le contre-espionnage militaire allemand a en effet réussi à infiltrer des groupes de résistance en liaison avec l'Angleterre, dont le réseau Hector. André Mutter fait deux mois de prison à Troyes, puis un mois à Fresnes.

Le 22 décembre 1941, il est déporté en Allemagne et interné pendant six mois à la forteresse de Nuremberg. Puis il est envoyé à Hinzert, camp de concentration situé près de Trèves avec 43 de ses compagnons du réseau Hector. Or, le 15 août 1942, faute de preuves suffisantes, il est libéré. A nouveau recherché par la Gestapo, André Mutter s'enfuit de Troyes le 11 novembre 1943 et gagne Paris. Le 20 novembre, dans le salon particulier d'un restaurant proche du palais de justice, il rencontre "Lenormand" (Roger Coquoin), chef national de CDLL, qui lui confie le commandement de la subdivision P3 (Aube, Yonne, Nièvre).

Le 9 février 1944, à la suite de nombreuses arrestations, il devient chef clandestin du mouvement Ceux De la Libération-Vengeance et siège à ce titre au Conseil National de la Résistance, en février 1944.

Nommé secrétaire général par intérim du ministère des Colonies fin août 1944, il prend ses fonctions dès la libération de la capitale. Il est membre du Comité de Libération de l'Aube. Fin 1944, il écrit Face à la Gestapo. De la forteresse à l'action clandestine.
Conseiller municipal de Troyes, André Mutter poursuit une carrière politique nationale en se faisant élire député de l'Aube à l'Assemblée consultative, le 1er octobre 1945.

Père de neuf enfants, André Mutter publie un second ouvrage en 1963, Sous le signe de la liberté.
Frappé d'une crise cardiaque, André Mutter décède le 24 décembre 1973 à l'hôpital d'Annemasse (Haute-Savoie).

Décorations :
Commandeur de la Légion d'honneur ; titulaire de la Croix de guerre avec rosette et une citation à l'ordre de la division ; titulaire de la Médaille de la Résistance.



 

The son of a hosier, André Mutter was born November 11th 1901. During World War I, at the age of 17, he was posted to surveillance by the German military authorities, in Belgium, where he was studying.

Married in 1924, he fathered five children. In 1926, he joined the Aube newspaper L’Express de l’Aube. First as a writer then as an assistant editor, he prepared for and obtained his university degree at the same time. After procuring his law degree in 1929, he became a lawyer at the Bar in Troyes. During 1939-1940, he worked as a lieutenant for the 8th army in Alsace. When he returned to Troyes in November 1940, he organized networks of escape and fake papers. Exposed, he was arrested by the Gestapo October 9th 1941. This arrest wouldn’t be the last in connection to Operation ‘Porto.’ As a result of this operation, throughout France, more than 200 people were arrested by the Abwehr. The German counter-espionage unit had managed to infiltrate resistance groups in communication with England, through the Hector network. André Mutter spent two months in prison in Troyes and another in Fresnes.

On December 22nd 1941, he was deported to a stronghold in Nuremberg, Germany where he was imprisoned for six months. Then he was sent to Hinzert, a concentration camp close to Trèves with 43 other members of the Hector network. But, on August 15 1942, due to insufficient evidence, he was freed. Still hunted by the Gestapo, he fled Troyes on November 11th 1943 and reached Paris. On the 20th, in a restaurant close to the courthouse, he met ‘Lenormand’ (Roger Coquoin), the national chief of CDLL, who entrusted him with the commandment of the P3 subdivision (Aube, Yonne, Nièvre).

In February 9th 1944, following numerous arrests, he become leader of the underground movement Ceux De la Libération-Vengeance and represented them at the Conseil National de la Resistance (National Council of the Resistance, CNR), in February 1944.

Appointed temporary Secretary General of the Ministry of Colonies in late August 1944, he took office after the Liberation of Aube. At the end of 1944, he wrote Face à la Gestapo; De la Forteresse à l’action clandestine.

Municipal councilor of Troyes, André Mutter pursued a national political career when he was elected Deputy of Aube at l’Assemblée consultative (Consulting Assembly) on October 1st 1945.

Now the father of nine children, André Mutter published a second work in 1963, Sous le signe de la liberté.

André Mutter passed way from a heart attack in the Annemasse hospital (in Haute-Savoie) on December 24th 1973.

Decorations: 
Commander of the Legion of Honor; the Cross of War with a rosette and a commendation in the order of the division; Medal of the Resistance.


D'après André Mutter, Face à la Gestapo. De la forteresse à l'action clandestine, Honoré Champion, 1945.

Traduction : Gabrielle Ciceri