Jacques Debû-Bridel

Légende :

Jacques Debû-Bridel, représentant du parti politique Fédération républicaine au Conseil National de la Résistance

Jacques Debû-Bridel, representative of the political party Federation Républicaine in the National Council of the Resistance

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Bibliothèque et archives du Sénat Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Vers 1948

Lieu : France

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Jacques Debû-Bridel est né le 22 août 1902 à Mézières-en-Drouais (Eure-et-Loir) d'un père pasteur et ingénieur agronome. De culture protestante, il sort diplômé de l'Ecole libre des sciences politiques. Après des études de philosophie à Genève, il entame en 1922 une carrière de journaliste en collaborant à L'Eclair. Il fonde par la suite la revue Latinité.
D'abord proche de Charles Maurras et de l'Action française, il devient membre du mouvement Le Faisceau et se joindra ensuite à la Fédération républicaine de Louis Marin.

Collaborateur d'André Tardieu de 1931 à 1934, il se présente aux élections municipales de Chambéry en 1932 contre Pierre Cot. En 1935, il reçoit le Prix Interrallié pour son deuxième roman Jeunes ménages. Mobilisé en 1939 au 219e RIC, il est d'abord chef du cabinet de Noël Pinelli, ministre de la Marine marchande, dans le cabinet Reynaud, puis il rejoint son corps d'affectation le 10 mai 1940.

Engagé dans la Résistance après l'armistice, il est l'un des fondateurs, en 1941, du Comité national des écrivains (CNE) et du journal Les Lettres françaises aux côtés notamment de Jacques Decour, Jean Paulhan et Jean Guéhenno. Debû-Bridel se consacre plus particulièrement à l'aspect matériel de la réalisation du premier numéro de ce journal clandestin. Il rédige en outre plusieurs articles dans les numéros suivants. Jacques Debû-Bridel collabore également au lancement des Editions de Minuit.

Parallèlement à ses activités clandestines pour le compte du CNE, Debû-Bridel appartient à l'Organisation civile et militaire (OCM) et au Front national. Le 27 mai 1943, il participe à la création du Conseil national de la Résistance (CNR) au sein duquel il représente la Fédération républicaine.
Lors de l'insurrection parisienne d'août 1944, il est avec Pierre Villon un opposant à la trêve. Membre de l'Assemblée consultative en 1944 et 1945, il  siège à la commission de la Défense nationale et à la commission de l'Information. Dirigeant du journal Front national, il s'en retire en octobre 1945. Il rejoint les gaullistes au Rassemblement du peuple français (RPF) dès sa création en 1947 et est, sous cette étiquette, élu conseiller municipal de Paris de 1947 à 1955 et sénateur de la Seine de 1948 à 1958. Il est également vice-président du comité directeur du RPF pour le département de la Seine. Membre du comité central de l'Union pour la nouvelle République (UNR) de 1962 à 1966, puis du bureau politique de 1966 à 1968 de cette formation, il y représenta avec René Capitant les gaullistes de gauche, défendant en particulier l'idée de la participation des salariés dans l'entreprise.

Directeur des services parisiens, puis des informations de Radio Monte-Carlo de 1960 à 1967, il s'éloigna en 1969 du président Georges Pompidou, dont il dénonça le "gaullisme mou", et créa l'Union populaire progressiste, puis l'Union travailliste (1971-1972), groupement de gaullistes de gauche.
En 1983, il apporta son soutien à l'action de François Mitterrand. Il fut pendant longtemps l'un des présidents de l'Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR). Il est l'auteur d'une étude sur la résistance intellectuelle parue en 1970 chez Julliard.

Jacques Debû-Bridel est décédé le 20 octobre 1993 à Paris.


Jacques Debû-Bridel était président d'honneur de France Terre d'Asile (et premier président de 1971 à 1981 environ) et président délégué de l'Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR).

Décorations :
Commandeur de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance, croix du combattant volontaire.

En 2000, la place Jacques-Debû-Bridel, située à l'entrée du parc Montsouris dans le 14e arrondissement de Paris prend son nom en hommage.

 

Jacques Debû-Bridel was born August 22, 1902 in Mézières-en-Drouais (Eure-et-Loir) to a father who was a shepherd and agricultural engineer. A Protestant, he received his diploma from the Ecole Libre des Sciences Politiques. After his studies of philosophy at Geneva, he started in 1922 upon a career in journalism, collaborating for L’éclair. He founded after this the review Latinité. First close to Charles Maurras of Action Française, he became a member of the movement Le Faisceau followed by the Fédération Républicaine of Louis Marin.

Collaborator of André Tardieu between 1931 and 1934, he ran in municipal elections at Chambéry in 1932 against Pierre Cot. In 1935, he received the Prix Interrallié for his second novel Jeunes Ménages. Mobilized in 1939 with the 219th division of the Colonial Infantry Regiment (RIC), he was first a member of Noël Pinelli’s cabinet, minister of the Merchant Marines, in the cabinet of Reynaud, and then he rejoined his original corps May 10, 1940.

Engaged in Resistance action after the armistice, he was one of the founding members, in 1941, of the National Committee of Writers (CNE) and of the newspaper Les Lettres Françaises with the notable help of Jacques Decour, Jean Paulhan, and Jean Guéhenno. Debû-Bridel devoted himself more particularly to the material aspect of creating this first clandestine issue. He also penned a number of articles in the issues that followed. Jacques Debû-Bridel collaborated also with the publishing of the Midnight Editions.

At the same time as his activities for the CNE, Debû-Bridel took part in the Civil and Military Organization (OCM) and the Front National. May 27, 1943, he participated in the creation of the National Council of the Resistance (CNR) during which he represented the Fédération Républicaine. During the Parisian insurrection of August 1944, he was with Pierre Villon in opposing the truce. Member of the Consultative Assembly in 1944-1945, he served on the Commission of National Defense and on the Commission of Information. Director of the journal Front National, he retired in October 1945. He rejoined the Gaullists in the Rassemblement du Peuple Français (RPF) from its creation in 1947 and was, under this etiquette, elected municipal councilor of Paris from 1947-1955 and senator of the Seine. Member of the Central Committee for Union of the New Republic (UNR) from 1962-1966, then the political bureau from 1966-1968 in this formation, he would represent with René Capitant the Gaullists of the Left, defending in particular the idea of participation in the salaries of private business.

Directeur of Parisian services, then news for Radio Monte-Carlo from 1960-1967, he strayed in 1969 from President Georges Pompidou, who he denounced as a weak Gaullist, and created the Union Populaire Progressiste, later the Union Travailliste (1971-1972), a group of leftist Gaullist. In 1983, he brought his support to the campaign of François Mitterand. He remained one of the presidents of the National Association of Ancient Resistance Combatants for a long time. He was the author of a study on the intellectual resistance appearing in 1970 by Julliard.

Debû-Bridel was the president of honor in France Terre d’Asile (and first president from 1971 to around 1981).

Jacques Debû-Bridel died October 20, 1993 in Paris.

Decorations:
Commandeur de la Légion d’Honneur, Croix de la Guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance, Croix du Combattant Volontaire

In 2000, Place Jacques Debû-Bridel, situated at the entrance to Parc Montsouris in the 14th arrondissement of Paris took his name in homage.

 

Traduction : John Vanderkloot


Fabrice Bourrée, "Jacques Debû-Bridel" in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.
Sources et bibliographie : 
Notice sur "Jacques Debû-Bridel" in Dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome 3, Paris, La Documentation française, 1994. 
Charles-Louis Foulon, "Jacques Debû-Bridel" in Michèle et Jean-Paul Cointet (sous la direction de), Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation, Paris, Tallandier, 2000. 
Alain Dalotel, "L'insurrection de Paris en août 1944. Une interview de Jacques Debû-Bridel" paru dansGavroche (photocopies non datées).