Diplôme de la Médaille de la Résistance avec rosette

Légende :

Diplôme de la Médaille de la Résistance avec rosette attribué au sous-lieutenant Albert Bros (2e modèle).

Genre : Image

Type : Diplôme

Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés

Lieu : France

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Analyse média

La mention de l’attribution de la médaille avec rosette figure sur les diplômes du 2e et 3e modèle de façon manuscrite comme sur celui présenté ici. D’après les modèles observés par l’auteur, ces diplômes sont signés par le secrétaire de la Commission nationale de la Médaille de la Résistance Française, Mme G.F Marion jusqu’en janvier 1949 puis par monsieur Chantel.

Sur les diplômes établis plus récemment, notamment à titre de duplicata, cette mention est imprimée et non plus manuscrite. Sur ces modèles, figure également le visa de la loi n° 48-1251 du 6 août 1948. D’après les modèles observés par l’auteur, ces diplômes sont signés par le président de la Commission Nationale de la Médaille de la Résistance française, le général de Boissoudy ou par le secrétaire de la Commission, le capitaine Dunoyer de Segonzac.


Auteur : Maurice Bleicher

Contexte historique

Né le 27 juillet 1917 à Carpentras (Vaucluse), Albert Bros ("Bert") co-fonde début 1942 l'OCMJ à Aix-en-Provence. Membre de Combat à la fin de l'année 1942, il rejoint le NAP dès sa création dans l'Aveyron en avril 1943. Chef de cabinet à la préfecture de Rodez, il y devient le responsable du NAP. Il est également membre du SR des MUR depuis avril 1943. Le mémoire de proposition pour l'attribution de la médaille de la Résistance signale que "les renseignements qu'il communiqua contribuèrent dans une très grande mesure à faciliter le sabotage des entreprises ennemies, dans le département de l'Aveyron". Albert Bros est chevalier de la Légion d'Honneur (3 mai 1946), titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 (citations du 17 juin 1940, de 1945 et 1946) et de la Médaille de la Résistance (3 août 1946).

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La Médaille de la Résistance française a été instituée à Londres par une ordonnance du 9 février 1943 du général de Gaulle. Son objet était de "reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l'Empire et à l'étranger, auront contribué à la résistance du peuple français contre l'ennemi et contre ses complices depuis le 18 juin 1940." C'est la seconde, et seule autre décoration créée, après l'Ordre de la Libération, pendant la guerre, par le général de Gaulle.

En mars 1945, un projet d'ordonnance est rédigé sur rapport du ministre de la Justice. Ce projet mentionne dans son article 1er : "Les médaillés de la Résistance française qui, dans l'accomplissement des actes visés à l'article 1er de l'ordonnance du 7 janvier 1944 relative à l'attribution de la médaille de la Résistance française, se sont signalés par l'importance des services rendus ou par la gravité des risques encourus, peuvent être nommés Officiers de la Résistance Française." L'article 2 de ce projet crée la rosette : "L'insigne des Officiers de la Résistance est une rosette rouge et noire apposée sur le ruban visé à l'article 2 du décret n°774 du 9 février 1943.

L'exposé des motifs accompagnant le projet d'ordonnance précise : "Avec le retour du Gouvernement en France, il est apparu qu'une récompense unique n'était plus suffisante pour permettre de reconnaître des mérites de valeur souvent inégale. En effet, le désir de maintenir la médaille de la Résistance française au niveau très élevé qu'elle a actuellement aboutirait à laisser sans récompense les faits de résistance secondaires, mais qui n'en restent pas moins très méritoires en raison des risques courus et des services rendus, qui ne justifient pas l'attribution d'une décoration militaire. 

La présente ordonnance a pour objet de créer une classe plus élevée de la Médaille de la Résistance française dont les titulaires recevront le titre d'"Officiers de la Résistance" ; cette classe sera attribuée aux personnes et collectivités françaises qui se sont particulièrement distinguées dans la Résistance, notamment par la durée de leurs services, l'importance matérielle ou morale des résultats obtenus ou la gravité des risques encourus. 
Le titre de "Médaillé de la Résistance" permettra de récompenser plus largement l'action méritoire des Français qui ont milité dans la Résistance."

Le 27 avril 1945, le comité juridique du GPRF, présidé par René Cassin, donne un avis favorable au projet d'ordonnance de mars 1945 mais en remplaçant l'article 1er par : "Peuvent être nommés Officiers de la Résistance française, ou promus Officiers de la Résistance Française, s'ils sont déjà médaillés, ceux qui, dans l'accomplissement des actes visés à l'article 1er de l'ordonnance du 7 janvier 1944, relative à l'attribution de la Médaille de la Résistance française, se sont signalés par l'importance des services rendus ou par la gravité des risques courus". 

La médaille de la Résistance avec rosette a été attribuée à 4 441 personnes.


Auteur : Fabrice Bourrée
Source : Commission nationale de la médaille de la Résistance française, dossier individuel d'Albert Bros.