Insigne du groupe de bombardement Bretagne

Légende :

Insigne métallique.

Genre : Image

Type : Insigne

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Lieu : France

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Analyse média

L'insigne du groupe de bombardement Bretagne symbolise cette province. L'hermine (écusson central) identifie pleinement la Bretagne et constitue un signe de l'universel breton. Elle symbolise la Bretagne depuis son adoption au XIVe siècle dans les armoiries des provinces de Bretagne. 
Les deux lévriers, de part et d'autre de l'écusson, symbolisent en héraldique la fidélité, la reconnaissance, l’obéissance.


Auteur : Fabrice Bourrée
Source : Camille Thomas, Les animaux dans l'héraldique de Bretagne, thèse pour le doctorat vétérinaire, Faculté de médecine de Créteil, 2008.

Contexte historique

Le groupe Bretagne des Forces Aériennes Libres (FAFL) est officiellement créé à Fort-Lamy (Tchad) le 1er janvier 1942. Mais le DPFAT (détachement permanent des forces aériennes du Tchad), dont il est issu, assure déjà depuis plus d'un an l'appui aérien de la colonne du colonel Leclerc. Lors de la prise de Koufra, en Libye (janvier-mars 1941), le groupe est cité à l'ordre de l'Afrique française libre. En juillet 1941, le groupe, équipé de Glenn Martin, Lysander, Potez 29, Potez 540 et d'un Bloch 210, regagne Fort-Lamy et s'entraîne à la guerre du désert.

Début 1942, alors que les Britanniques battent en retraite devant Rommel, le groupe Bretagne, avec ses deux escadrilles Nantes et Rennes, éclaire la route du général Leclerc dans les campagnes du Fezzan et acquiert une réputation d'audace. Le 25 janvier 1943, la colonne Leclerc effectue la jonction avec les Britanniques à Tripoli. En août 1943, le groupe rejoint Rayack, au Liban. En novembre, il revient en Afrique du Nord (AFN), est réorganisé et devient le groupe de bombardement moyen II/20 Bretagne.

En avril 1944, le GBM II/20, qui appartient alors à la 31e escadre, est rattaché au 42e Wing américain, avec lequel il s'embarque pour la Sardaigne. De mai à octobre, le groupe prend part à la campagne d'Italie, effectuant près de 600 sorties sur le nord de ce pays et sur Rome. En octobre, mouvement sur Istres avant de rejoindre Bron, d'où il participe à la libération de l'Alsace et à la rupture de la ligne Siegfried. Installé à Saint Dizier, le Bretagne appuie l'offensive américaine sur la Sarre en mars 1945 et opère sur la poche de Royan en avril. S'étant déjà battu sous tous les climats et sur tous les théâtres d'opérations, le Bretagne poursuit sa mission jusqu'à la victoire finale.

A la fin de la guerre, le Groupe se voit attribuer la Médaille de la Résistance avec rosette. Titulaire de six citations, le groupe « Bretagne » se voyait attribuer la fourragère aux couleurs de la Légion d'honneur. Enfin, suprême récompense et réalisation de ce pourquoi il se battait depuis cinq ans, le 18 juin 1945, le groupe Bretagne qui comprenait encore un certain nombre d'équipages partis de Fort-Lamy défila avec le Lorraine au-dessus des Champs-Élysées, en tête de l'aviation française, en formation de croix de Lorraine.

Au lendemain de la défaite nazie, le Bretagne sera chargé du rapatriement des prisonniers de guerre et c'est, assez naturellement, qu'il sera transformé en groupe de transport 1/63 Bretagne en juillet 1947. Il gagne alors la base de Thiès au Sénégal dès le mois d’août 1947. Le Bretagne est intervenu dans les problèmes an Mauritanie en 1957, en effectuant des parachutages et en ravitaillant les différents postes : Port-Etienne, Fort-Gouraud, et Ain Ben Tili. Le Groupe sillonne le ciel d’Afrique jusqu’en 1965 en effectuant plus de 250 000 heures de vol pour les besoins militaires, économiques et sociaux, et a contribué au rayonnement de la France en Afrique noire en ouvrant ses immenses territoires au transport aérien. La base de Thiès est remise aux autorités du Sénégal en février 1965. Le GT 1/63 Bretagne est alors dissous.

A cette date, à Cazaux (Gironde), l'escadron de bombardement 2/91, créé le 1er décembre 1964, reprend les traditions du Bretagne. Le 1er avril 1965, le premier Mirage IV A arrive à l'escadron. Après un largage sur le champ de tir de Colomb-Béchar, l'escadron est opérationnel en juillet. Depuis sa création au sein des forces aériennes stratégiques, I'EB 2/91 Bretagne s'intègre dans le plan d'ensemble de la force de dissuasion. Il est dissous en juillet 1996.

Le 1er août 1996, l’Escadron de Ravitaillement en Vol (ERV) 00.093, créé à Istres, se voit attribuer le nom et les traditions du groupe Bretagne. Le « Bretagne » reste au sein des Forces Aériennes Stratégiques avec les ravitailleurs Boeing C135. Le Bretagne retrouve les théâtres d’opérations avec les C135 qui participent à la quasi-totalité des conflits où une alliance internationale est nécessaire pour préserver ou imposer la paix. L’Escadron de Ravitaillement en Vol participe ainsi aux opérations au Tchad (opérations Manta en 1983, et Epervier) ; au Liban (op. Chevesnes en 1984) ; en Arabie Saoudite (Guerre du Golfe – op. Daguet en 1990/1991, puis Alysse depuis 1991) ; en Turquie (op. Aconit en 1992-1996) ; en Bosnie (op. Crécerelle puis Salamandre en 1993) et au Rwanda (op. Turquoise en 1994). Sous les couleurs du Bretagne, l’ERV participe aux missions pour le Kosovo (opération Trident en 1999, pour laquelle il est cité à l’ordre de l’Escadre Aérienne) puis sur l’Afghanistan (opération Héracles depuis 2001).

Le 1er septembre 2004, le Bretagne reçoit la nouvelle appellation de " GRV 93 Bretagne " (G pour Groupe). Le 1er septembre 2009, il change de numérotation pour devenir le " GRV 2/91 Bretagne ".

Le 12 janvier 2012, la Croix de la Valeur militaire avec palme a été décernée au groupe de ravitaillement en vol (GRV) 2/91 Bretagne pour son engagement du début à la fin de l’opération Harmattan, menée au-dessus de la Libye.



Auteur : Fabrice Bourrée

Sources : 
http://www.traditions-air.fr 
L'Armée de l'air, des avions et des hommes, lieutenant-colonel Henri Guyot, éditions ADDIM, septembre 1992.
http://www.groupe-bretagne.fr 
http://anfas.fr/escadron/2-91.html