Décret d'attribution de la Médaille de la Résistance

Légende :

Copie conforme du décret du 23 octobre 1945 attribuant la Médaille de la Résistance française à Robert Janot

Genre : Image

Type : Décret

Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés

Date document : 23 octobre 1945

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Né à Blois le 2 novembre 1920, appartenant à la classe 1940 et par conséquent non appelé sous les drapeaux malgré sa demande d’engagement, Roger Janot est fait prisonnier par les Allemands à Roanne alors qu’il se trouve en compagnie de soldats français habillés pour moitié en civil, pour moitié en militaire. Evadé de la caserne de Roanne, il rejoint ses parents à Montargis en juillet 1940. Aidé par sa mère et un petit groupe de résistants locaux, il entreprend de faire évader de la caserne de Montargis les prisonniers de guerre français, belges, anglais et polonais qui s’y trouvent incarcérés. Cachés en lieux sûrs durant quelques jours, Roger Janot convoie ensuite les évadés vers Nevers, où un autre groupe prend le relais pour les faire passer en zone libre.

En décembre 1940, la Gestapo vient perquisitionner le domicile familial et procède à l’arrestation de la mère de Roger Janot et de plusieurs membres du groupe. Sa mère est internée à Chartres puis condamnée à 2 ans et demi de prison pour avoir fait évader plusieurs centaines de prisonniers. Faute de preuves sérieuses, elle finit par obtenir un recours en grâce après 11 mois de détention.

Etant surveillé, Roger Janot quitte Montargis pour Villeneuve-Saint-Georges. Il entre alors en contact avec le "colonel Lionel" qui le charge de transmettre des plis et documents de zone à zone. La plupart des plis sont à destination du "colonel Lazare", opticien dans le Jura. Arrêté à Chalons-sur-Saône pour non respect du couvre-feu et défaut d’ausweiss, Roger Janot est placé en détention durant 12 jours puis est envoyé effectuer des travaux de terrassement le long de la Saône. Evadé, il reprend contact avec le "colonel Lazare" qui le fait embaucher comme terrassier dans un chantier à Meursault (Côte-d’Or). L’entreprise qui l’emploie travaille pour le compte des Allemands à l’élargissement des routes pour faciliter le passage des bateaux vedettes montés sur camion. Il incite les ouvriers à ralentir le travail et l’entreprise finit par se voir retirer le chantier. Parallèlement, Roger Janot communique de nombreux renseignements sur les chantiers de l’organisation Todt de la région.

En juin 1943, il est envoyé en mission à Saint-Nazaire pour recueillir notamment des renseignements sur la base sous-marine. Arrêté, enfermé au sanatorium de Pen-Bron, il parvient à s’évader une nouvelle fois et reste caché dans une maison abandonnée du Croisic où plusieurs habitants lui apportent toute l’aide dont il a besoin. En juillet, août et septembre 1943, il est envoyé en mission sur la Côte basque et fournit des renseignements sur les travaux de Biarritz, Bayonne, Hendaye et Saint-Jean-de-Luz.

A la fin de l’année 1943, il effectue plusieurs voyages à travers la France et revient à Montargis où il travaille à la fourniture de faux papiers. En janvier 1944, après avoir perdu tout contact avec le colonel Lionel, Roger Janot part pour Narbonne puis Bergerac, où il prend contact avec un groupe de résistants espagnols. En août 1944, il prend part aux combats de la libération de Paris et à la prise de l’Hôtel de Ville.


Auteur : Fabrice Bourrée
Source : Commission nationale de la Médaille de la Résistance française, dossier individuel de Roger Janot.