Louis Pasteur Vallery-Radot
Légende :
Louis Pasteur Vallery-Radot, membre du comité directeur du Comité Médical de la Résistance (CMR)
Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : Assemblée nationale
Source : © Archives de l'Assemblée nationale Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Lieu : France
Contexte historique
Louis Pasteur Vallery-Radot est né le 13 mai 1886 à Paris. Il est le petit-fils de Pasteur, des écrits duquel, d'ailleurs, il sera l'éditeur et le commentateur. Après avoir combattu pendant la Première Guerre mondiale, (il tire de son expérience un émouvant livre, Pour la terre de France par la douleur et la mort), il devient médecin, aux termes d'études très brillantes. Il est, entre les deux guerres, l'un des plus grands spécialistes français de médecine interne et l'un des principaux "patrons" de la médecine hospitalo-universitaire parisienne, à partir du début des années 1930. Il est surnommé "PVR" dans le milieu médical. En 1936, il est élu à l'académie de médecine et, en 1939, professeur à la faculté de médecine de Paris.
En septembre 1939, Louis Pasteur Vallery-Radot est mobilisé au cabinet de Georges Mandel, ministre des Colonies, et effectue diverses missions de propagande française à l'étranger et dans l'Empire colonial.
C'est donc un véritable notable qui, à l'été de 1940, s'enthousiasme à l'écoute des premiers discours radiodiffusés du général de Gaulle. Dès lors, il est un gaulliste inconditionnel et ne s'en cache guère, conformément à la liberté de ton qui règne parmi les grands "patrons" des hôpitaux de Paris, quelles que soient leurs opinions.
En 1941, il est approché par l'OCM qui lui demande d'apporter une aide médicale à ses clandestins. "PVR" adhère, entraînant à sa suite certains de ses anciens élèves. Par l'intermédiaire de l'OCM, il rencontre Rémy. L'agent de renseignements de la France libre est aussi un touche-à-tout et un découvreur. Il fait part à Londres des excellentes dispositions de cette personnalité éminente, tant par ses fonctions que par son nom. En septembre 1942, le projet se précise de le faire sortir de France par une opération "pick up", avec la chaleureuse approbation des Britanniques, pour le faire entrer dans le Comité national français. Mais l'opération ne pourra pas être réalisée et de nouvelles perspectives apparaissent en France même.
Rémy en effet suggère la réunion des différentes équipes médicales qui travaillent au sein de divers mouvements de résistance de zone occupée. La coordination se concrétise avec la création du Service de santé de la résistance, placé sous la direction de Pasteur Vallery-Radot.
En septembre 1943, un délégué pour les questions sanitaires, José Aboulker, est envoyé en France par le Comité français de la libération nationale, avec pour tâche, entre autres, de fédérer toutes les composantes de la résistance médicale, y compris communiste. Dès lors, Pasteur Vallery-Radot est largement mis à contribution pour aider à la constitution de cet organisme et le diriger, en tant que personnalité éminente et consensuelle. Ce sera le Comité médical de la Résistance, attaché au CNR et chargé de préparer l'assistance médicale lors des combats de la libération et l'organisation sanitaire du pays après l'effondrement du gouvernement de Vichy. Pasteur Vallery-Radot entre alors dans une clandestinité complète. Il est naturellement désigné comme secrétaire général provisoire à la Santé pour la période qui ira de la Libération à l'arrivée en France du gouvernement provisoire de la république.
PVR assume ses nouvelles fonctions dès le déclenchement de l'insurrection à Paris et se positionne comme un soutien indéfectible du délégué général Alexandre Parodi.
Au début du mois de septembre, il cède ses responsabilités gouvernementales au communiste François Billoux. La transition s'effectue en douceur, PVR collaborant plusieurs semaines avec son successeur.
Il reprend immédiatement ses fonctions professorales et hospitalières. Mais sa carrière a durablement pris une nouvelle dimension. Dès le 12 octobre 1944, il est élu à l'Académie française. Par la suite, toujours fidèle au général de Gaulle, il est brièvement député de la Seine (1951-1952). En 1959, il est désigné comme membre du nouveau conseil constitutionnel. Mais ce partisan convaincu de de Gaulle manifeste son premier désaccord grave après avoir été appelé à siéger au sein de la cour chargée de juger les généraux putschistes d'Algérie. Il refuse en effet de généraliser l'application de la peine de mort à l'encontre de ces derniers.
Louis Pasteur Vallery-Radot est décédé le 9 octobre 1970 à Paris.
Bénédicte Vergez-Chaignon, " Louis Pasteur Vallery-Radot " in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.
