Allocution du gouverneur Henri Sautot à Nouméa le 19 septembre 1940

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Ville de Nouméa Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en noir et blanc.

Date document : 19 septembre 1940

Lieu : Nouvelle-Calédonie - Province Sud - - Nouméa

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Analyse média

Le 19 septembre 1940, le gouverneur Henri Sautot débarque triomphalement du croiseur australien Adelaïde en provenance des Nouvelles-Hébrides. Dans l’après-midi, il s’adresse à la foule : "Calédoniens, je suis venu vers vous envoyé par le général de Gaulle avec pleins pouvoirs afin de vous aider à réaliser sans tarder le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France Libre."


Musée de la Ville de Nouméa.

Contexte historique

L'armisitice de 1940 suprend la population de Nouvelle-Calédonie, qui se désolidarise de cette France pour prendre fait et cause pour les Alliés. Tandis que le gouvernement en poste maintient son allégeance au régime de Vichy, le général de Gaulle envoie sur place le Commissaire-Résidant de France aux Nouvelles-Hébrides, M. Sautot. Le 19 septembre 1940, après une tentative d'intimidation et sous la pression de la quasi-totalité des habitants de Nouméa mais aussi de la brousse, le gouverneur Denis capitule. La Nouvelle-Calédonie se rallie officiellement à la France libre et s'engage aussitôt dans le combat en participant à la création du Bataillon du Pacifique. 
Ce ralliement de la grande majorité de la population a permis aux armées alliées, le moment venu, d'utiliser la Nouvelle-Calédonie comme base de départ. 
L'attaque de Pearl Harbour, le 7 décembre 1941, étend le champ de bataille à tout le Pacifique. Les Américains décident de faire de la Nouvelle-Calédonie un formidable camp retranché, et son rôle stratégique dans la bataille du Pacifique marque un tournant majeur dans la Seconde Guerre mondiale. Dès le 12 mars 1942, ce territoire isolé voit débarquer par dizaines de milliers des soldats américains, australiens, néo-zélandais et avec eux, tout l'armement, tout le matériel militaire et civil nécessaire à l'entretien des troupes. La Nouvelle-Calédonie a été la dernière ligne de résistance au moment de la poussée des Japonais vers le sud. Au plus fort de la bataille du Pacifique, on compte dans l'archipel jusqu'à 120 000 soldats. Pendant que la Nouvelle-Calédonie sert de gigantesque plate-forme, les batailles de la mer de Corail, de Midway et de Guadalcanal sont chèrement remportées. La voie s'ouvre vers le Japon ; Nouméa n'est plus alors qu'une base arrière. 

Pour son dévouement et son rôle stratégique, la Nouvelle-Calédonie a reçu la Médaille de la Résistance par décret en date du 24 avril 1946.


Association nationale des médaillés de la Résistance, La Médaille de la Résistance française, Lavauzelle, 2002.