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Stèle commémorative de Lavilledieu, Ardèche

Légende :

Stèle commémorative implantée en août 1994 à la demande des organisations d’anciens résistants dans le cadre de la célébration du cinquantième anniversaire de la Libération, par la Municipalité de Lavilledieu, alors présidée par Monsieur Lucien Auzas, en bordure de la N 102, lieu-dit "La Chapelle".

The town of Lavilledieu erected this commemorative cenotaph in August 1994 at the wishes of the organization of former Resistance Fighters in celebration of the 50th anniversary of the Liberation and under the provision of Mr. Lucian Auzas at the locality “La Chapelle”.

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Raoul Galataud

Source :

Date document : 25 août 2012

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Lavilledieu

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Analyse média

Une plaque est fixée sur une roche calcaire prélevée sur les lieux, très évocatrice des ultimes barrages derrière lesquels les formations armées de la Résistance livrèrent combat le 29 août 1944 pour barrer les routes d’Aubenas et Privas aux colonnes de la Wehrmacht qui depuis le 20 août battaient retraite depuis les villes du Languedoc en empruntant les routes du sud de l'Ardèche en direction de la vallée du Rhône.

Sur la plaque figurent les noms des neuf habitants du village, dont deux femmes, et d’un soldat de la Résistance inconnu, assassinés le 25 août 1944 lors d’une sauvage opération répressive contre la population locale (9 orphelins, 100 personnes sinistrées). La plaque mentionne également les noms de cinq jeunes combattants des F.F.I. morts au combat le 29 août (blessés achevés d’une balle dans la nuque).

Depuis l’implantation de la stèle, ce lieu est le point de rassemblement d’une importante cérémonie qui permet d’évoquer les derniers combats de la libération du département. Cette commémoration organisée par la municipalité de Lavilledieu, se déroule chaque année le 25 août (voir photographie en verso). 


A plaque affixed to a large piece of local limestone similar to those used by the Resistance to hide from gunfire and defend the roads to the towns of Aubenas and Privas during the skirmish with German Wehrmacht forces on August 29th 1944. A battle in which German forces were already in retreat since August 20th and moving from the region of Languedoc through the south of Ardèche towards the Rhône valley.

On the plaque are the names of the nine residents, two of which were women, one of which was a Resistance fighter whose name is unknown, that were killed on August 25th, 1944 during a violent attack by German forces upon the local population (9 children orphaned and leaving 100 people with heavy damages). The names of five young men of the Forces Françaises de l’Interieur (F.F.I.) who died in combat from being shot in the back of the neck while they were wounded on August 29th are also inscribed on the monument.

Since this the monument’s conception it has become the location of an important ceremony that pays respects to the last battles for Liberation in the department. This ceremony is organized by the town of Lavilledieu and is annually held on August 25th.


Raoul Galataud

Traduction : Sarah Buckowski

Contexte historique

En cette fin août 1944, Paris est déjà libéré, les troupes alliées et parmi elles les unités des Forces Françaises combattantes qui avaient débarqué sur les côtes méditerranéennes depuis le 15 août, remontent vers la vallée du Rhône. Quatre bataillons F.F.I. de l'Ardèche sont rassemblés dans le nord du département pour participer à la libération de Lyon. Les effectifs de la Wehrmacht qui occupaient les villes du Languedoc doivent battre précipitamment en retraite pour éviter la "prise en tenaille". C’est ainsi qu’à partir du 20 août, des colonnes successives fortes au total de 12 à 14 000 hommes se dirigent vers la vallée du Rhône en empruntant les routes du sud du département de l’Ardèche. Les unes en provenance des villes de Millau et Mende par la route Villefort-les-Vans, d’autres en provenance de Montpellier par la route Alès-Barjac, convergent vers Vallon-Pont-d’Arc, où s’installe un état-major chargé de les dispatcher vers la vallée du Rhône, soit par la route Saint-Remèze–Bourg-St-Andéol, soit par les routes plus au nord vers Voguë, Lavilledieu et franchissant le Coiron, mais menaçant le chef-lieu Privas, libéré depuis le 12 août (voir l'album). 

L’Etat-Major départemental des F.F.I. doit faire face à cette situation imprévue en rameutant ses effectifs disponibles. Les colonnes ennemies sont accrochées notamment à Maisonneuve par la 7108e compagnie F.-T.P. avec l’appui d’un commando américain (groupe Louise) doté de deux canons 37 m/m, à Salavas par la compagnie espagnole, à la sortie de Vallon par la 7120e compagnie F.-T.P. et le groupe Louise. Les éléments du secteur C de l’Armée Secrète sous les ordres du Commandant Fauveau prennent position sur le Coiron entre Darbres et Villeneuve-de-Berg. Les routes d’accès au Coiron étant rendues impraticables (ponts coupés), les troupes allemandes abandonnent leurs véhicules et un matériel considérable dans les ravins de Darbres dans la nuit du 29 au 30 août et poursuivent à pied le franchissement du Coiron. Le 31 août, après s’être assurés de l’arrivée proche des armées régulières, les derniers éléments des colonnes de la Wehrmacht se constituent prisonniers à Chomérac et Rompon. (Voir notices détaillées relatant ces combats dans le CD-ROM sur la Résistance en Ardèche, AERI 2004).

Les officiers supérieurs allemands qui commandent les troupes ennemies composées en fortes proportions de supplétifs d’origines caucasiennes (qualifiés à tort de "Mongols" par les populations locales) sont suffisamment expérimentés pour être conscients du retard sur leur plan de marche et pourtant, jusqu’au dernier jour, les éléments des troupes nazies continuent à piller, à violer, à incendier, à assassiner otages, prisonniers et blessés tombés entre leurs mains. Face à cela, c’est dans le respect des conventions internationales que les 6 000 et quelques prisonniers allemands capturés en Ardèche seront traités par les autorités de la Résistance représentatives du Gouvernement de la France libre présidé par le général de Gaulle.


By the end of August 1944, Paris had already been liberated by the Allied forces and the FFI Forces that landed on the Mediterranean coast on August 15th which had moved up the Rhône valley. Four battalions of the Ardèche F.F.I had assembled in the north of Ardèche to assist in the liberation of Lyon while the German forces of the Wehrmacht that were occupying the towns of Languedoc needed to make a hasty retreat as to not be caught in the middle of the Allied advance. And so began on August 20th the movement of German forces south through Ardèche comprising of 12,000-14,000 men toward the Rhône valley. Some moving southward through the towns of Millau and Mende taking the route Villefort-Les-Vans, others through Montpellier through the route Alès-Barjac and converging near Vallon-Pont-D’arc, where the general staff of German forces were established, in charge of dispatching troops towards the Rhône valley, either by way of the route Saint-Remèze-Bourg-Saint-Andéol or the roads more northward near Voguë, Lavailledieu and crossing the Coiron but would risk the city of Privas which had been liberated on August 12th.

The commanders of the F.F.I had to face up to the unexpected situation and gather all available troops as quickly as possible. The German flanks had been stopped at Maisonneuve by the 7108th company the Resistance group Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P.) and with support from the 7120th company of the F.T.P. and a Spanish company and an American commando from the Louise group used two 37 mm to stop the retreating Nazis, in the town of Salavas. Under the orders of Commander Fauveau the forces under section C of the Armée Secrète took up the position along the Coiron in between Darbres and Villeneuve-de-Berg. There, the access roads were rendered useless by the destruction of road bridges, which forced the retreating Germans to abandon their vehicles in the ravines of Darbes during the night of Ausust 29th – 30th and continued their retreat on foot. On August 31st, upon realizing the eminent arrival of the Allied forces the remaining Wehrmacht soliders surrendered in the towns of Chomerac and Rompon.

The senior German officers commanding auxiliary troops of Caucasian origin (often incorrectly referred to as “Mongols” by locals) though well seasoned in combat, looted, pillaged, burned villages, took hostages and killed civilians up until their last day. With this and the international conventions in mind the 6,000 German prisoners captured in Ardèche during the Liberation were tried by the authorities of the Resistance presided by the Gouvernement de la France Libre and Charles de Gaulle.


Raoul Galataud

 

Traduction : Sarah Buckowski